Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

38. Renouveau

Le trajet jusqu'à la rivière fut long et éprouvant. J'avais mal au ventre, et à la jambe. J'avais besoin de m'asseoir et de me reposer. Et peut-être qu'après ça ira mieux.

Les entraînements avec Gaulak m'épuisaient, toutes les après-midi je l'aidais à progresser, et mes blessures allaient un peu mieux, mais je n'étais pas encore guérie.

Je me déshabillai devant l'eau, ayant oublié de prendre la couverture. Je sursautai, entendant du bruit.

Je vis une silhouette entre les arbres, s'avançant d'un pas lent. Ma respiration se coupa, mon cœur battant bien trop fort, mon regard croisant le sien.

— T'es pas réel, t'es pas réel...

Je fermai les yeux, croyant pourtant que j'allais mieux. J'en étais persuadée. Je n'avais plus aucune hallucination depuis des jours.

— Augna.

Je secouai négativement la tête. Je m'assis parterre. Mes genoux remontèrent contre ma poitrine, me nourrissant de ma douleur pour combattre l'autre, à mon cœur.

Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Je me concentrai sur les sons autour de moi, la cascade qui coulait se répercutant dans mes oreilles. Je fermai plus fortement les yeux, ne voulant pas relever la tête, même si je sentis une présence à mes côtés.

— Tu m'as manqué.

Sa main sur la mienne était réelle, plus que réelle. Je me mordis la lèvre, posant ma joue sur mes genoux, le regardant.

— T'es partis, soufflai-je.

Il hocha la tête, passant sa main dans mes cheveux. J'essayai de combattre les larmes, sans succès.

— Et je t'avais promis de revenir. Pour toi.

Je secouai négativement la tête. Il était parti pendant plus d'un mois. Il m'avait dit qu'il reviendrait au bout de quelques jours. Le temps s'était étiré de manière interminable.

Sa main se posa sur ma joue, fermant les yeux, il était vraiment là.

— Comment ? Comment t'as réussi à revenir ?

Ses bras me serrèrent fortement, tremblant contre lui. J'avais froid, il faisait froid, je m'étais déshabillée et le vent soufflait sur ma peau.

— J'ai eu un peu d'aide. Personne m'éloignera de toi, jamais.

Je posai brutalement mes lèvres sur les siennes, ayant besoin de lui, de sentir que je n'hallucinai pas. Sa main se posa dans mes cheveux, l'autre me caressant la cuisse. Je me collais au maximum contre lui, ma jambe passant autour de sa taille, mon bassin remuant contre le sien. Il était trop habillé.

Je me reculai, voulant y remédier, mais ses mains m'arrêtèrent. Il passa sa main sur mon ventre, regardant la blessure en dessous de sa main.

Il descendit son regard jusqu'à ma jambe, la peau ayant été transpercée par l'os n'étant pas encore cicatrisée, tout comme l'intérieur. Dryman me faisait la remarque assez souvent en me disant que si je me reposais, j'irais bien mieux. 

Gabe me caressa le corps, regardant quelques bleus qui avaient presque disparu.

— J'avais tellement peur de revenir et... de ne rien trouver pour moi, souffla-t-il.

J'aurais pu y rester, oui, en effet. Mais ce n'était pas le cas. Et j'en étais heureuse. Savoir qu'il aurait tout fait pour me rejoindre alors que je n'existais plus... je ne voulais pas y penser.

— J'avais une promesse à tenir, répondis-je.

Il hocha la tête, collant son front au mien.

— On fera l'amour lorsque tu seras guérie. Si on le fait maintenant, ça pourrait empirer ton état.