CHAPITRE 7 : Andrea

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              Kyle quitta la maison peu de temps après notre échange. Il me laissa entre les précieuses mains de mon amie. Elle me présenta quelques personnes, les liens qu'elles avaient avec mon aimable patron. Lui c'était retranché dans un fauteuil sur la terrasse avec une mine sombre.

- Alors qu'est-ce que ça te fait de bosser pour Walker ? Me demande Andrea un sourire complice aux lèvres. Je me souviens encore des posters de ta chambre ! C'était un autel en son honneur, littéralement.

Je ne peux m'empêcher de rougir. Car elle connaît toute l'admiration que je voue à cet homme. Je connais toutes ses chansons et j'ai assisté à une vingtaine de ses concerts. Et elle sait déjà qu'en réalité, je suis monstrueusement intimidé en sa présence...

- J'ai du mal à y croire... Soufflais-je. Je suis arrivée aujourd'hui et le peu d'échange que nous avons eu se résume à des regards assassins de sa part et moi qui lui tiens tête.

- Tu n'as pas changé ! Rit mon amie. Ta meilleure défense, c'est toujours l'attaque.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Marmonnais-je en levant les yeux au ciel.

Elle se moque de moi en me saisissant le bras.

- Je sais que je peux compter sur toi pour remettre Conrad sur le droit chemin. Mais... Pour le moment, il faut que je te présente quelqu'un d'important ! Mon petit ami, me chuchote-elle.

Je suis de suite intriguée, depuis le temps qu'elle est en couple... Presque 10 ans je crois. Je n'ai jamais su de qui il s'agissait. Pas de photo, pas d'information sur son travail, ni son âge, rien du tout. Il y a seulement eu quelques épisodes où je l'ai accueillis chez moi parce que c'était le seul endroit où elle pouvait déconnecter. Loin de lui, si vous voulez mon avis. Et peut-être aussi de son boulot, je n'ai jamais vraiment su ce qu'elle faisait non plus. Mais elle est ma seule amie qui me reste de Harper Sea et je lui fais confiance depuis toujours.

Elle me guide à travers les invités jusqu'à regagner la terrasse où se trouve mon patron en compagnie de deux autres personnes. Et leurs visages me sont fortement familier...

- Attends, attends... C'est pas des membres du groupe THUNDER & LIGHTNING ?

Mon amie se contente d'un grand sourire et nous nous retrouvons face à eux. Et je ne peux que confirmer mes doutes. Je suis bien en présence d'Alec Zimmer, le chanteur et son frère William, guitariste de T&L. Cela veut dire qu'Andréa est avec...

- Alec ! Voici ma plus vieille amie, Jordann. Joe, je te présente mon cher et tendrement insupportable petit ami depuis bien trop longtemps...

- Pourquoi tu présentes l'être adorable que je suis de cette manière ? Rétorque le Alec en question, en embrassant Andrea du bout des lèvres. Qu'est-ce qu'elle va penser de moi ?

- Je pensai déjà pas mal de chose de toi avant même t'avoir rencontré ... Fis-je avec mon plus beau sourire. Vu le nombre de fois où j'ai du refaire mon stock de mouchoir quand elle venait chez moi.

- Joe !

- Haha, pour une fois tes beaux yeux ne suffiront pas à te la mettre dans la poche. Ricane son frère ainé. Jordann, je suis William, le...

- T'es celui qui appelait pour supplier Andrea de revenir quand il était incapable de s'excuser. M'interrompais-je en croisant les bras. Oui, je sais qui tu es.

Mon amie rougit. Elle ne devrait pas avoir honte. Même si je connaissais pas entièrement la situation, je sais qu'elle s'est sentie abandonnée et isolée par moment. Sans avoir personne à qui parler librement. Et maintenant je comprends pourquoi.

Alec et William sont officiellement les célibataires les plus en vue de l'industrie musicale. Et il y a de quoi. Ces mecs sont partis partis de rien. Ils sont nés ici à Harper Sea, ils sont talentueux, beaux (tous les membres du groupe, sans exception) et ont une très bonne réputation. Ils ont montés un groupe avec leurs potes et maintenant ils dirigent un empire. J'adore leur travail mais là tout de suite, j'ai juste envie de les frapper !

- Andrea, je suis heureux de voir que tu as une véritable amie à tes côtés, dit Alec en l'embrassant. Un peu moins qu'elle soit prêt à me mettre un poing dans la figure.

- Moi, je suis heureuse de voir que tu as parfaitement cerné mes intentions. Andrea reste mon amie alors... J'attendrais patiemment qu'elle regarde ailleurs pour le faire. Ou quand M. Walker arrêtera de me fusiller du regard.

Notre petit groupe se retourne alors vers lui.

- Tu vas te faire mal à la regarder comme ça, la pauvre...

- Nous vous inquiétez pas, si j'ai été engagé comme son assistante c'est pour supporter l'insupportable. Souriais-je.

En vérité, les regards qu'il me lance m'intimide énormément. Je sens mes oreilles surchauffées de malaise... Heureusement, je suis plutôt douée pour cacher mes émotions. Sauf pour mes proches. Et malgré que nous ne nous soyons pas vu depuis longtemps, Andrea me connaît. Elle sait ce qu'il se passe dans ma tête...

- D'accord ! C'est pour ça que tu es aussi désagréable. S'exclame William. Monsieur n'apprécie pas d'être surveillé à nouveau.

- C'est normal, personne n'aime ça. Sauf que c'est mon job, qu'il le veuille ou non. Rétorquais-je en haussant les épaules. D'ailleurs... Monsieur, lorsque vous aurez un moment, il faudrait que nous parlions.

- Plus tard.

Réponse concise et froide. Ça a le mérite d'être clair.

- Très bien, vous me permettez de retourner à l'intérieur de votre maison ?

- Oui, fais ce que tu veux. Tant que tu n'es pas dans les pattes de mes amis et moi.

- Hey, ne lui parle pas comme ça. Me défend Andrea.

J'interviens d'un signe de main, lui signifiant de manière implicite que ce n'était pas grave. Je l'enlace pour la saluer après avoir échanger quelques mots.

Il faut bien que je commence à travailler, alors je regagne l'intérieur de la maison. Traversant le spacieux salon d'un blanc immaculé, avec son grand canapé en U de couleur noir posé sur un tapis encore plus grand gris anthracite. Le sofa est disposé face à immense écran plasma entouré d'enceintes derniers cris hyper sophistiqué. Continuant mon chemin, je traverse la salle à manger où j'avais déjà remarqué la grande table en acacia brut et rectangulaire. Autour de cette dernière sont disposées un banc et des chaises de la même matière dont les pieds sont épais en métal noir. Et c'est tout. Il n'y a rien d'autre dans la pièce. Aucune décoration, ni accessoire, ni tableau. Tout est froid et sans âme...

Et vient enfin le font de la pièce, car tout l'espace est ouvert et sans porte. Il s'agit de la cuisine. Celle-ci est baignée de lumière. Les meubles sont tous noir avec des poignées argenté. Il y a un évier en granit blanc, une plan de travail noir avec une tonne de récipients transparent remplit d'épice. Je repère aussi la machine à café de mes rêves, dernier cri avec un percolateur et un mousseur de lait intégrer. Et puis ce robot qui ferait baver n'importe quel chef cuisinier. Avoir tout ce matériel et ne pas cuisiner soi-même... Quel dommage ! J'ai mal à mon petit cœur.

Alors que je pensais en avoir terminé, je me rend compte qu'il y a une porte à côté du garde manger. Je l'ouvre et un escalier descend jusqu'à je suppose être un sous-sol. Allumant l'interrupteur, je m'apprête à m'y rendre mais à peine ai-je posé le pied sur la première marche qu'une main me saisit le bras.

- Je t'interdis d'aller là-bas ! Rugit littéralement Conrad. 

* * *

Notre cher chanteur, cacherait-il un cadavre au sous-sol ?

HARPER SEA : JordannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant