Chapitre 9

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Clarke

    Merci mon dieu ! Je me dépêche de fuir aussi loin que possible. Je m'exile du groupe, mais j'ai quand-même le temps d'entendre Octavia s'exciter.

- Qu'est-ce qui cloche chez toi ? demande-t-elle.

    Une engueulade va bientôt débuter. Je continue de m'éloigner du bruit ambiant. Je décroche. C'est Johanna. J'espère que ça va.

- Salut, toi ! comment ça va ? Tout se passe bien ?

- Le seul problème, c'est que tu me manques !

    J'éclate de rire. Johanna est un vrai rayon de soleil. Elle me manque tellement. J'aimerais tant être auprès d'elle, écouter ses histoires, ses chamailleries avec Antonin, les maladresses de mon père, ces prises de bec avec ses copines. C'est la première fois, qu'on est loin l'une de l'autre. Je suis triste à l'idée de ne pas être là pour la réconforter.

    Je m'installe dans le sable. Johanna parle sans s'arrêter, de tout et de rien. J'entends la joie dans sa voix, de partager son quotidien avec moi. Elle me parle de ce garçon qui lui donne des bonbons à la récré et qu'elle aime beaucoup. Je crois que ma petite sœur va avoir son premier amoureux. J'aimerais qu'en grandissant ce soit aussi facile de s'attacher et que l'amour soit aussi léger. J'ai déjà eu des copains, quelques-uns même, mais aucuns ne m'a jamais offert de sucreries.

   Johanna est toute joyeuse en m'expliquant à quel point il est mignon. Elle me dit que papa et ma belle-mère me passent le bonjour. J'entends Antonin demander à me parler. Ils se battent pour le téléphone et Johanna finit par craquer. Mon frère est super content de me parler et n'arrête pas de me taquiner sur le fait d'habiter à la campagne. Il me parle un peu de lui avant de finalement rendre le téléphone à Johanna. La conversation reprend et continue sur ses cours de natation. Je lui avais promis d'être présente lors de ses compétitions. Ce n'est pas possible maintenant. En tout cas, pas hors vacances scolaire.

- Tu reviens quand à Paris ?

- Johanna, tu sais très bien qu'avec l'école, je ne peux pas venir tout de suite.

- Tu viendras pour les prochaines vacances ? Papa te paiera le billet de train. Dis oui s'il te plaît !

- Je ne sais pas. Je verrais avec ma mère. Au pire, on se verra à noël  !

- Mais... C'est trop loin, soupire-t-elle. S'il te plaît Clarke ! Je suis sûre que ta maman dira oui.

- Bien sûr, qu'elle sera d'accord, mais je viens déjà fêter noël avec vous et ce seront les seules vacances que j'aurai avec elle avant longtemps. Je ne veux pas qu'elle reste seule.

- Mais, elle sera avec Marcus !

- Je sais, mais ce n'est pas la même chose. Désolée, je vais rester ici.

- Tant pis, je suis triste de ne pas te voir, mais je comprends, prononce-t-elle déçue.

J'entends des pas approcher dans le sable et regarde par curiosité.

- Excuse-moi, mais il faut que je raccroche. On se rappelle vite. Je t'aime, conclus-je.

- Je t'aime aussi Clarke.

Je raccroche et range mon portable dans ma poche. Lexa a toujours le parfait timing pour débarquer.

- Ça te dérange, si je m'assois ici ?

Je dis non de la tête. Elle s'installe à mes côtés.

- C'était ton petit-ami ? questionne-t-elle.

Je ne vois pas en quoi ça l'intéresse.

- Non, juste ma petite sœur.

- Elle aurait bien voulu venir ce soir et du coup elle te fait la tête ? ironise-t-elle.

- Ma mère et mon père sont séparés depuis longtemps. J'ai une demi-sœur et un demi-frère qui sont à Paris avec mon père et sa femme.

- Ok, désolée, je n'étais pas au courant.

- De quoi ? Que tu agis comme une connasse ?

Elle rit.

- C'est de bonne guerre. Je te demande pardon pour mon comportement. Je sais que tu penses que j'ai quelques choses contre toi. Ce n'est pas le cas. Je ne sais tout simplement pas faire.

- Je m'en suis rendue compte, signalé-je.

Elle glisse une main dans ses cheveux, nerveuse.

- Et si, on repartait de zéro toi et moi. Je pense qu'on s'est mal comprises dès le départ.

    J'arrive pas à en croire mes oreilles. Elle est tellement déroutante. Est-ce qu'elle veut vraiment faire table rase du passé ou c'est juste pour apaiser les tensions dans le groupe ?

- Tu le veux vraiment ?

Elle hoche la tête en signe d'approbation.

- D'accord, j'accepte.

Elle se lève et me tend la main.

- Salut, je m'appelle Lexa.

Je lui tends ma main en retour et elle m'aide à me relever. Tout le monde nous observe.

- Salut, moi c'est Clarke.

âmes égalesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant