âmes égales

Chapitre 18

Lexa

    Naïvement, j'imaginais que passer du temps avec Clarke ce week-end, m'aiderait à me la sortir de la tête. Mais j'ai bien peur que cela soit peine perdue. Elle m'obsède et j'ai conscience que je me comporte comme une psychopathe. Elle est appuyée contre le mur d'en face avec Octavia et elles se marrent comme des baleines. Je crois que j'ai trouvé la base de mon problème, c'est que cette fille ne me laisse pas indifférente.

    Nous n'avons pas eu un moment à nous pour parler de ce week-end. Je pense que l'une comme l'autre faisons tout notre possible pour éviter ce moment. A cet instant précis, je n'étais plus sûre de rien la concernant. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris de l'inviter. Sur le moment, je n'ai vu que la possibilité de briser la glace entre nous. Et là, maintenant, à tête reposée, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Rien que de la regarder, j'en ai les idées toutes embrouillées. Je commence à me dire que je devrais rester de mon côté et de pas empirer notre semblant de relation amicale. Pourquoi pas ? Un simple échange de politesse peut me suffire ou un simple salut en coup de vent dans les couloirs. On est pas obligées d'être amie, rien ne le stipule nulle part. Non, parce que j'ai une drôle de sensation à y penser. Je sens, non, je sais que plus rien ne sera pareil. Je le ressens déjà en moi. Depuis la première fois que je l'aie vue, J'ai comme une sensation d'oppression dans ma poitrine. J'ai constamment l'impression de chercher mon souffle. Quand je suis prêt d'elle, c'est comme si aucun mal ne pouvait m'atteindre. Elle est comme une brise fraîche au milieu d'un courant d'air chaud et humide. Je sais que je ne la connais pas cette fille, mais quand je suis à ses côtés mes souffrances se mettent en sourdine. Et c'est agréable !

    Jusqu'à présent, j'ai toujours eu l'impression de ne pas avoir ma place dans ce monde. Je ne pensais pas pouvoir connaître autre chose que le malheur et la souffrance. Clarke me fait découvrir d'autres sensation. Elle me donne envie de plus. Je n'ai échangé que deux mots avec elle à son arrivée, mais dès cet instant, j'ai senti mes idées noires s'envoler. Elle a quelque chose en plus que d'autre n'ont pas. Je suis peut-être la seule à voir ça en elle. C'est peut-être mon ange gardien ? Peut-être arrivera-t-elle à me réparer ? Ça fait longtemps que j'ai abandonné l'idée d'être heureuse. Maintenant, dès que je la croise, le monde me paraît tout à coup moins terne, beaucoup plus supportable. Elle me donne envie de me livrer, de m'abandonner complètement à son bon-vouloir. Personne ne m'a jamais laissé entrevoir un avenir, même si celui-ci est loin d'être tout rose, et les événements de ces derniers temps n'ont rien fait pour l'embellir. J'ai tellement de colère en moi. J'ai l'impression que mon cas n'est peut-être pas si perdu. Qui aurait pensé que l'arrivée d'une nouvelle élève, timide, maladroite et pourtant si direct pouvait être la clé de mon salut. Certainement pas moi. J'accuse le coup. Les dés sont jetés. Quoi qu'il arrive, nos destins semblent s'être accordés sur la même fréquence.

    Je me sens subitement bousculer avec vivacité. Je recherche aussi vite le coupable et je ne suis pas surprise de reconnaître Lincoln.

- Alors, on joue les voyeuses ? Ou tu essais de trouver une échappatoire à cette sortie improvisait ?

    Je l'écoute à peine, le regard toujours fixé sur Clarke.

- Arrête de faire ça, on dirait que tu la scrute sous toutes ses coutures ! Tu vas la faire flipper à force.

    Juste à ce moment, voilà qu'elle nous regarde à son tour. Je crois déceler une certaine gêne de s'être faite pincer. Mais cela ne durent pas, Clarke détourne le sien aussi vite qu'elle l'avait trouvé.

- Tu sais personne t'oblige à être son amie ? insiste Lincoln.

    Je fronce les sourcils.