âmes égales

Chapitre 42

CLARKE

   Me voilà à nouveau chez moi. J'adore cet appartement et son immersion par la lumière. Je me sens bien ici. Cette ville a toujours eu cet effet sur moi. Des flocons commencent à tomber dehors. Je me remémore les hivers formidables que j'ai vécu ici, c'est clairement mes meilleurs souvenirs. Je ne voudrais pas être nostalgique du passé, mais c'est plus fort que moi. Tous mes noëls, je les ai passé à Paris. Ma mère et moi mangions la dinde chez mon père et sa nouvelle famille. J'adorais cette période de l'année parce que c'était le seul moment où nous étions tous réunis, ce qui n'arrivera sûrement plus au jour d'aujourd'hui.

   Avec Antonin, tout le temps des vacances, nous passions nos journées au skate-park accompagné de notre petit pot de colle Johanna parce que mon père nous obligeait à la garder avec nous. On se rendait régulièrement au marché de noël des tuileries pour profiter de la patinoire et d'un bon chocolat chaud. Johanna finissait toujours par nous faire un caprice pour monter sur le carrousel. On ne tenait pas bien longtemps avant de céder pour notre tranquillité.

  Je sors de mes songes et aide Lexa à ranger nos affaires. Je dispose nos vêtements côte à côte dans le placard de notre chambre. Je suis une nouvelle fois perdue dans mes pensées quand Lexa se colle dans mon dos pour m'enlacer et m'embrasser la nuque.

- Tu es bien silencieuse. Tu vas bien ?

   Je réaligne l'un de mes pulls avec les siens puis me retourne pour lui faire face.

- Je suis contente que tu sois là.

   Et sans crier gare,  je l'embrasse avec passion. Je m'emporte très rapidement et la bouscule sur le lit.

   Je la regarde intensément.

   Je m'installe à califourchon sur elle et la plaque à plat contre le matelas. Je fonds sur ces lèvres et l'embrasse avec fougue. Elle me repousse et me scrute lorsqu'elle écarte ses lèvres des miennes. Mes doigts s'enlacent aux siens et lève ses mains au-dessus de sa tête. Nos regards se fondent et ne font plus qu'un. Je m'allonge sur elle pour respirer son odeur. Mon nez frôle le sien et m'en amuse. Je continue mon chemin jusqu'à son cou, puis l'embrasse sensuellement. Je reviens vers ces lèvres pour le lui dévorer. Mes mains explorent les courbes de son corps et le mien d'enflamme tout d'un coup. Je n'ai aucune envie de m'arrêter. Lexa m'imite timidement et pose sa main sur la chute de mes reins. Ces mains sont tellement chaudes. Elle approfondit son exploration en remontant ses mains le long de ma colonne vertébrale. Lexa est toute tremblante. Nos caresses renforcent la tension. Je glisse l'une de mes mains sous son pull lorsque quelqu'un toc et que la porte s'ouvre. Lexa retire ces mains comme si je l'avais brûlé et me fait descendre d'elle au plus vite. Mon frère nous regarde avec des yeux ronds. Il ne m'a jamais vu dans cette position et encore moins avec une fille. Il paraît gêné.

   Lexa s'est complètement fermée. Notre bulle vient d'éclater en mille morceaux. Elle est maintenant aussi froide que la banquise.

- On attend une réponse avant d'entrée dans une pièce en général, dis-je énervée.

- Je suis désolé, mais la porte était ouverte, balbutie mon frère mal-à-l'aise.

- Bon passons, tu veux bien nous laisser.

   Je m'approche de mon frère. J'en profite pour me redonner de la contenance.

- Allez dehors moustique !

   Je repousse Antonin et claque la porte pour la refermer. Je n'ose pas faire volte-face par peur d'y croiser son regard de glace.

- Soit dit-en passant, le déjeuner est prêt, nous notifie mon frère derrière la porte.