Chapitre 16

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Lexa

    Le coach signal la fin de l'entraînement. Tout le monde a eu largement le temps de faire ses preuves. On ne peut pas dire que j'ai brillé aujourd'hui. D'habitude, je me donne à fond. Je dois dire que mes côtes me font encore souffrir, mais le médecin m'avait prévenu qu'il était encore trop tôt pour reprendre le sport. C'est pour ça que le coach m'a demandé d'arrêter. C'était la condition pour que je reprenne l'entraînement. M'arrêter aux premiers signes de douleur ou je restais comme simple spectatrice. C'est un marché comme un autre. J'ai conscience que c'est de plus en plus récurrent. Mes absences à répétition, les malencontreux accidents et même si mon coach devient un peu plus suspicieux à chaque fois, il ne cherche pas à me faire parler. Il me protège à son niveau. Je suis tellement épuisée et je ne parle pas seulement d'épuisement physique mais bien morale. Ça fait plusieurs minutes que je suis assise sur ce banc et j'ai toujours cette douleur lancinante dans les côtes qui ne part pas. Je suis au bord du malaise. Quand je vois Lincoln se déchaîner sur le sac de frappe, je ne peux pas cacher que j'aimerai avoir sa force pour affronter tous mes maux. Sa vie paraît tellement facile. Il a l'air libres, il n'a pas d'obstacle devant lui. Il a la rage au ventre, la niaque, une envie de vivre envers et contre tout. Si quelqu'un m'entendait, il dirait tout simplement que je suis jalouse de mon meilleur ami. Mais pas du tout, si je l'étais, ça voudrait dire que je ressens quelque chose et qu'il reste un espoir,là, en l'occurrence ce n'est pas le cas, parce que contrairement à Lincoln, je n'ai jamais eu envie de vivre.

    Moi, ça fait quelque temps que j'ai abandonné toute idée de me battre. Il y a un temps pour croire que ça en vaut la peine, pour se décider à lutter et un temps pour se résigner, comprendre qu'il est préférable de baisser les armes. J'ai atteint cette dernière étape. Je n'aurai jamais une vie comme mon meilleur ami. J'ai eu une enfance des plus chaotique et l'adolescence n'est pas des plus florissante. Je fais tout mon possible pour ne rien montrer. Je crois que je n'y arrive pas trop mal. Malgré mes nombreuses absences, je travaille dur pour maintenir mes notes. Une présence m'a captivé, celle de Clarke. Je l'ai vue, assise sur son banc dans un coin de la salle, un sweat à manche longue, un jean et des vans noires aux pieds. Je ne l'ai pas quittée des yeux depuis que je suis sur la touche et qu'elle s'en aille comme une furie.

    Nous regagnons tous nos vestiaires respectifs. Lincoln et moi nous dépêchons de prendre nos douches et de nous changer. Nous rejoignons Octavia, toujours assise au même endroit. Elle se lève et félicite son chérie. Quoi que Lincoln puisse faire, elle semble toujours en adoration devant lui. Mais une chose n'a pas échappé non plus à mon meilleur ami.

- Clarke est partie ? demande-t-il.

- Oui, une urgence, rien de bien méchant, esquive Octavia.

    Elle se triture les doigts en disant cela, geste qu'elle fait dès qu'elle est nerveuse, signe qu'elle ne dit pas la vérité. Octavia ne sait vraiment pas mentir. Lorsqu'elle le fait, ça se voit direct.

- Elle avait l'air plutôt en colère lorsque je l'ai vue partir, souligné-je.

- Tu nous surveilles maintenant ?

- Vous vous êtes pris la tête ? rebondit Lincoln.

- Juste un petit quiproquo. Rien de grave. Ce sera vite oublié, conclut-elle.

- C'était quoi le sujet de discorde ? insisté-je.

- La bêtise d'une certaine personne en train de se droguer à l'arrière d'une voiture. Des idioties comme tu peux l'imaginer...

    Je manque de m'étouffer. Le regard qu'elle me lance veut tout dire. Elle parle de moi. Apparemment, Clarke n'a pas pu garder ça pour elle. Après, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Mais, je me serais bien passé de la révélation en public.

- Quelqu'un qu'on connaît ? questionne Lincoln.

- Non, passons à autre chose. C'est sans importance. On y va, Raven et Finn, nous attendent pour manger un bout ! dit-elle, enjouée.

    Nous avons coupé court cette discussion et l'avons suivie sans rechigner. Ça ne servait à rien de continuer, Octavia arrive toujours à ses fins. Elle déteste qu'on lui dise non.

    Notre snack habituel sera notre QG pour la soirée.

âmes égalesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant