𝐆𝐨𝐨𝐝𝐛𝐲𝐞, 𝐃𝐞𝐚𝐫 𝐅𝐫𝐢𝐞𝐧𝐝.

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Après quelques jours de calme et de paix au camp, enfin pour les derniers membres restants et entre Dutch, Arthur ou Micah et Sadie qui vagabondent entre l'extérieur et l'intérieur de notre maison, le temps semble s'être calmé. Il y'a eu une tempête les deux, trois jours précédents, juste après la nuit où j'ai entendu Arthur rentrer. D'ailleurs, celui-ci n'est pas au meilleur de sa forme.

Aujourd'hui je suis à la taverne de Doyle, accompagnée de Sadie et Dutch. Celui-ci me regarde toujours sous un mauvais œil mais moins lorsqu'il y a un autre membre du camp, et heureusement pour moi je fais tout pour éviter de me retrouver seul à seul avec lui au risque de l'étriper. Nous attendons Arthur, sagement. Sadie et Dutch discutent légèrement entre eux, penchés sur le bar, bouteille de whisky à la main. Quand à moi, je suis assise sur une chaise et un verre d'eau posé sur la table, attendant l'arrivée de Morgan. Nous avons attendu ce jour assez longtemps. Aujourd'hui va se faire pendre, Monsieur Colm O'Driscoll.

Le costaud et grand brun arrive donc, s'accoudant lui aussi au bar. Dutch se penche vers lui, tandis que je m'accoste à côté de Sadie.

"- Ne vous en faites pas pour nous ! Se renfrogne Sadie, parlant pour elle et moi.
- Te voilà. Annonça Dutch.
- Ouaip.
- Allons-y.
- Où ça ? Pourquoi tant d'excitation ?
- Tu n'es pas au courant ? Je demande.
- Non?
- C'est un grand jour, aujourd'hui, Arthur.
- Le jour où Colm O'Driscoll va être pendu. Dis-je
- Ah ouais ? Répond-t-il.
- Ouais.
- S'ils le pendent pas, c'est moi qui le descends. Crache la brune.
- Ils vont le pendre, croyez moi.
- Ouais... Et c'est pas trop tôt.
- Ce type s'est retrouvé tellement de fois sur une potence...qu'il vaut mieux rien dire tant qu'il est pas mort.
- Je suis bien d'accord."

Dutch nous passe deux colis en carton, et ferme la porte derrière Arthur et lui même. Avec la brune on les ouvre, des robes, alors c'était ça son plan ?
S'habiller en femmes riches et se faire escorter par des policiers, jusqu'au parc où il sera pendu. Incroyable.
Lorsqu'on ressort tous ensemble, Sadie est devant moi dans sa longue robe jaune et son chapeau noir, à l'arrière de Dutch, tandis que ma longue robe bleue pâle traîne le pas derrière elle et à l'avant de Morgan.

On marche tout en discutant de la situation dans laquelle nous nous trouvons, étant donné que d'autres policiers seront présents, il va falloir se faire discrets.

"- Si avec ça on nous reconnaît...
- On va couper par la ruelle pour rejoindre la potence. On garde nos armes cachées, on n'enlève pas notre déguisement et on reste concentrés.
- Mme Adler, Miss Hudson, le costume de grande dame de Saint Denis vous va à ravir.
- Je me déguiserais en reine de Saba s'il le fallait pour voir cette vermine au bout d'une corde.
- Et moi, je ne perdrai pour rien au monde de le voir pendu.
- Colm m'a pendu... J'ai failli y passer. Ça veut pas dire que je suis bien dans ce manteau en laine.
- T'as réussi à t'en sortir si je me souviens bien, Morgan. Mon mari n'a pas eu cette chance.
- Vous avez perdu votre mari, j'ai perdu ma chère Annabelle. Et ce pauvre Kieran. On a tous perdu quelque chose à cause de Colm.
- Pauvre Mary-Beth, malgré ce qu'elle dit, elle est encore toute secouée. Je chuchote à Arthur.
- Laissez vos gâchettes tranquilles, il faut garder la tête froide et rester calmes pour ce qu'on doit faire.
- Prêche par l'exemple, mon frère.
- Que veux tu dire ? Demande le chef.
- Tu vas vraiment garder ton calme ? C'est vrai ? Il me semble que tu le perds tout le temps, maintenant.
- Ce doute et ces questions... L'ancien Arthur me manque.
- Comme nous tous.
- Ça suffit, tout les deux. Coupe Sadie.
- Je suis bien d'accord. On a du travail."

Lorsqu'on arrive près du parc, les gens sont déjà présents devant la potence pour admirer le beau spectacle. Des O'Driscolls sont déjà là près à libérer leur chef. Malheureusement pour nous, ils font signe vers le toit, Arthur et Dutch se mettent d'accord pour partir voir ce qui se trame pendant qu'ils nous ordonnent de les garder à l'œil. Ces idiots s'amusent et rigolent comme des hyènes. Sadie et moi, on se regarde lorsqu'on voit Colm monter et se faire mettre une corde autour du cou, le maire cite ses actes de violences. Arthur nous fait signe sur le toit, tandis qu'il a un fusil en main. Tant mieux.

Dutch, Mme Adler et moi on s'approche des hommes de Colm et on les attrapent. Les policiers sont trop occupés à observer la potence qu'ils ne voient même pas les sbires de ce chien.
Mme Adler a un couteau planté sous la gorge d'un type aux cheveux noirs, Dutch tient son revolver contre la tempe de son compagnon à l'œil bandé tandis que je prends leur troisième copain et lui mets le couteau sous la gorge bien en évidence. Les gens devant nous ne se retournent pas, ils préfèrent assister au spectacle.

Lorsque le maire a finit son récit, il incite le policier à abaisser le levier. On peut alors apercevoir Colm paniqué lorsqu'il se rend compte que nous sommes bien présent, Arthur lui fait signe du haut de son toit et le policier abaisse le levier. Puis tout les coups partent très vite, Sadie et moi on égorge nos ennemis sans pitié, Dutch, tire la brune pour nous mettre à l'abri et celle-ci me tire par la manche de ma robe, pendant qu'on tire sur les autres O'Driscolls qui débarquent.

Arthur leur tire dessus, les autres policiers trop effrayés pour certains restent cachés, tandis que d'autres continuent de les abattrent. Au moins tout ca s'en ai finis, plus de Colm O'Driscoll.

Le chariot amené par ses sbires a été vite abandonné, cepandant, nous ne nous gênons pas pour en prendre part, lorsque je monte à l'arrière, Dutch prend les rênes et fait signe à Arthur de s'en aller.

Notre chef conduit alors jusqu'à la frontière du camp, il dépose le chariot en pleine forêt et nous marchons à pieds jusqu'à Karen et Javier qui surveillent les alentours. Lorsque je passe près de celui-ci, il me regarde avec attention. Je n'ose même pas le regarder.

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Plus tard dans la journée, Arthur arrive, Tilly lui échange deux trois mots puis je le vois aller s'asseoir sur son lit.

Je vais donc me servir du café et descend auprès de la rivière pour le boire.

"- Ça été?
- Hmm.
- Je...
- T'embête pas, Javier. Je sais ce que tu vas dire.
- Non, je... Je suis désolé, que ça se soit passé comme ça. Je suis content de voir que tu vas bien, Sadie a dit ce qu'il s'était passé, au moins c'est rien de grave et ce fils de pute est mort. Cependant, j'ai réfléchi à ce que tu es venue me dire l'autre fois. Malgré moi, ça me fait autant mal que toi de te le dire, mais, effectivement, c'est une bonne option. On reste camarades encore une bonne partie et après ça, chacun continuera sa route.
- J'ai pas grand chose à dire... Avouais-je.
- Je n'en doute pas. Je tenais juste à t'en faire part. Sur ce, amigo, on se revoit plus tard."

Il part me laissant seule, regardant la rivière dans laquelle je vois mon reflet, lorsque je ferme les yeux et les ré-ouvre, je crois alors voir mon petit frère, Aiden, assit à côté de moi mais je tourne la tête et m'aperçoit que ce n'est que le petit Jack. Je fouille alors au fond de ma poche et trouve alors un petit bonbon que je lui donne.
Tout content, il part en courant vers sa mère, à qui j'adresse un signe de la main.

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"𝐼 𝑔𝑢𝑒𝑠𝑠 𝐼 𝑑𝑜𝑛'𝑡 𝑘𝑛𝑜𝑤 𝑤𝒉𝑎𝑡 𝐼 𝑘𝑛𝑜𝑤 𝑛𝑜 𝑚𝑜𝑟𝑒."

𝐑𝐞𝐝 𝐃𝐞𝐚𝐝 𝐑𝐞𝐝𝐞𝐦𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐈𝐈 | 𝐉𝐚𝐯𝐢𝐞𝐫 𝐄𝐬𝐜𝐮𝐞𝐥𝐥𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant