Chapitre 17

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Je reprends mon sérieux. Sur tous les restaurants de l'État, il a fallu qu'on tombe dans un traquenard !
Les flambeaux accrochés aux murs sont allumés, malgré le vent qu'il y a dans la tunnels.
- On n'est pas tout seuls, je chuchote. Quelqu'un a récemment mis le feu aux flambeaux.
Stiles décroche une torche.
Je lui lance un regard interrogateur.
- Pour nous défendre, se justifie-t-il.
La route terreuse commence à monter en pente. Les murs se resserrent et les torchent disparaissent au fur et à mesure qu'on avance.
- On va se retrouver dans un cul de sac, je préviens.
Effectivement, la route se termine en un bloc de terre.
- Stiles a toujours raison, il faut toujours écouter Stiles, dit celui-ci moqueusement. On aurait du prendre le couloir de gauche !
On retourne sur nos pas.
- Peut-être que Scott et Liam sont tombés sur une impasse eux aussi, reprend Stiles.
- À moins que ta direction nous feras tomber sur une impasse.
La torche à la main, Stiles passe devant et nous éclaire.
- C'est normal que... tout soit éteint ?
Je m'alarme. C'est vrai qu'aucun flambeau ne brille de l'étincelle flamboyante du feu.
Le vent souffle plus fort.
- On s'approche d'une sortie, je dis.
Effectivement, au bout de quelques pas, on se retrouve... dehors.
La porte se referme avec un bruit sourd.
- On est bloqués, s'écrit Stiles.
- C'est plutôt Scott et Liam qui sont bloqués. Ils sont toujours à l'intérieur ! je répond.
Il est impossible de rouvrir la porte.
J'inspecte d'un regard rapide l'endroit où nous nous trouvons : pas loin du parking où Stiles a garé sa Jeep.
- On doit retourner dans le restaurant !
Nous nous dirigeons vers la porte d'entrée. Sauf que c'est (bien évidemment) verrouillé, et que les volets sont toujours abaissés.
- Je suis perdue... je comprend rien, c'est n'importe quoi.
- À quoi ça à servit de nous faire traverser les souterrains trafiqués d'un pseudo-restaurant ? s'indigne Stiles.
- À rien, je répond frustrée. À part nous faire perdre notre temps...
J'écarquille les yeux.
- Peut-être que c'est fait exprès ! je m'exclame. Les ennemis gagnent du temps pour... faire ce qu'ils font... pendant que nous on tourne en rond.
- Alors on a juste à attendre que Scott et Liam sortent ? conclut Stiles. Allons au McDo du coin pour passer le temps, tiens, parce que c'est pas comme si on devait sauver des amis en danger de mort !
À ce moment-là, la porte par laquelle on est sorti se rouvre.
Sans surprise, les deux rescapés en sorte.
- Vous avez trouvé quelque chose ? s'enquit Scott.
Je lui fait part de mes déductions.
- Donc vous n'avez rien trouvé non plus, je suppose ? dit Stiles.
- En fait... si, hésite Liam.
Il tend sa main pour nous montrer une clé.
- On l'a trouvée par terre, reprend-il. On ne sait pas ce que ça ouvre.
On décide tous que l'on doit absolument reprendre la route. Et cette fois, on ne s'arrête pas.

                                             ***

- C'est ça, la deuxième ville ?
Je suis abasourdie.
Nous sommes arrivés en fin d'après-midi. On se retrouve dans un quartier vraiment sinistre. Les maisons sont délabrées, les jardins pas du tout entretenus, il y a des ordures un peu partout, et de gros nuages noirs s'amoncellent dans le ciel.
- Je ne pense pas m'être trompé, répond Stiles distraitement, plongé dans la carte routière.
- On se croirait dans un film d'horreur, remarque Liam. Il manque plus que les esprits qui reviennent des morts et...
Un gros coup de tonnerre le coupe.
- Peut-être qu'on devrait trouver un endroit où dormir pour cette nuit, propose judicieusement Scott.
- Je ne crois pas qu'on ait suffisamment d'argent pour une chambre d'hôtel, se désole Stiles.
- Alors où on va ?
La pluie commence à tomber drue. Un autre coup de tonnerre, puis un éclair apparaissent.
On remonte dans la Jeep avant d'être trempés jusqu'aux os.
- Je crois qu'on n'a pas le choix, on va rester loger dans ma Jeep chérie adorée.
- Hum, ça va être très confortable, j'ironise.
Stiles va garer sa voiture sur le parking du supermarché du coin.
- Normalement, c'est le moment où le big ennemi nous envoie un signe pour nous dire où chercher, je lance.
- Peut-être que la clé que nous avons trouvé est euh... la clé du mystère ? plaisante Liam, qui a l'air plutôt fier de sa blague.
- Même si la clé que vous avez trouvé est un indice, on ne sait même pas quelle porte elle ouvre.
- On peut pas se galérer ici à rien faire !
- On doit... attendre.
Ce mot m'exaspère de plus en plus. Attendre.
Le poste radio indique qu'il est bientôt 19h.
Je monte le volume de la musique, et m'arrête sur la station qui diffuse "Arsonist's Lullabye" de Hozier.
On reste assis, sans rien dire ni rien faire jusqu'à la fin de la chanson. La nuit est tombée très rapidement. C'est lorsque la musique suivante démarre que quelque chose arrive enfin.
L'orage devient de plus en plus menaçant. L'électricité saute d'un coup : les lampadaires, les panneaux lumineux miteux... toute lumière s'éteint d'un coup.
J'entends quelqu'un remuer sur la banquette arrière de la Jeep. Je me retourne et me fait soudainement aveuglée par un vif faisceau de lumière blanche.
- J'ai bien fais de prendre ma lampe torche dans mon sac à dos, se félicite Liam.
Personne n'a le temps de le remercier que la Jeep subit une énorme secousse.
- C'était quoi ça ?! je m'exclame, essayant de ne pas faire apparaître la peur dans ma voix.
Une autre secousse violente menace cette fois de renverser la voiture pour de bon. Je me retrouve avachie sur mon siège.
- Liam,  pointe ta lampe vers le pare-brise ! s'écrie Scott pour couvrir le puissant bruit de la pluie.
Il s'exécute.
Une silhouette ressemblant à un homme se dresse devant la Jeep, recouvert d'une espèce de toge noire. Il porte une capuche qui lui couvre la moitié du visage, un peu comme dans Arrow.
Je suis terrifiée.
L'homme s'avance d'un pas lent vers la portière du conducteur. Liam le suit avec sa lampe torche.
Je ne sais pas ce qui me prend, mais je sors précipitamment dehors.
- Lydia !
Je me retrouve trempée en même pas dix secondes. L'adrénaline m'a quittée aussi vite qu'elle est arrivée. Aaaaaaaah mais qu'est-ce que j'ai fais ?!
J'essaie de me montrer courageuse jusqu'au bout.
- Qui êtes vous ? je hurle.
Le tempête fais rage et j'ai du mal à entendre le son de ma propre voix.
Scott est lui aussi sorti, et se place devant moi comme pour me protéger.
L'homme encapuchonné n'a pas bougé de  devant la portière où Stiles est. Il s'avance vers nous, puis lorsqu'il est juste devant Scott, il ne bouge plus.
- Vous êtes venu pacifi...
Scott n'a pas le temps de finir sa phrase que Mr. Capuche l'envoie valser au loin en moins de deux.
Il sort un couteau, me saisie la main et me tranche plusieurs fois la paume.
Je réalise ce qu'il a fait une fois qu'il a terminé.
D'un coup, le monde tangue, mais je reprends vite mes esprits. L'électricité revient subitement.
Je trouve Stiles et Liam dehors eux aussi, qui aident Scott à se relever.
Je jette un coup d'oeil à ma main gauche endolorie. Les coupures ne sont pas profondes. Les coups de couteaux n'ont pas été donnés au hasard : le dessin représente une spirale.
Le signe de la vengeance.

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