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Je me retrouve devant la porte coulissante de ma classe que je regarde avec grande insistance en tentant pour la énième fois d'organiser mes pensées mais surtout mon courage. J'arrive à entendre derrière celle-ci le brouhaha incessant de mes camarades jusqu'à que celui-ci ne soit petit à petit étouffé par les battements répétitifs de mon pauvre cœur qui venait de prendre possession de l'entièreté de mes conduits auditifs. Je ferme mes yeux tout en reprenant lentement ma respiration tandis que je pose délicatement ma main moite contre le creux de la porte afin de m'inciter à enfin l'ouvrir. Je reste dans cette position pendant bien cinq minutes encore en sentant quelque regard indiscret dans mon dos qui doivent sûrement se demander ce que je fais planter devant la porte de ma classe depuis plus de dix minutes déjà alors que j'expire lourdement l'air que j'avais ingéré comme si j'expirais mon dernier souffle de vie.
Allez, tu peux le faire Yūna. Tu peux le faire. Tu as juste à ouvrir la porte, c'est pourtant pas compliqué. Tu as juste à mettre un peu de force dans ton bras et la pousser pour que je sois en mesure de rentrer sans problème. C'est pourtant si facile. C'est pourtant si facile alors qu'est-ce-que tu attends ! Fait face à tes peurs comme tu l'as toujours fait jusqu'à présent et ouvre moi cette foutue porte ! Façon tu n'as plus le choix, quoique tu n'avais même aucun choix pour commencer ! Alors arrête de faire ta peureuse et ouvre la une bonne fois pour toute !!
Suite à ces mêmes pensées qui ressemblaient plus à des reproches que je m'infligeais à moi-même et mon manque de confiance, c'est dans un élan de courage qui venait de m'animer pendant un bref instant que ma main se décida de faire glisser cette porte qui me semblait être mon jugement dernier avant qu'un brutal claquement annonçant que je l'avais ouverte dans son entièreté ne fasse momentanément vibrer mon bras de part ce faible impact et se fraye un chemin vers mes tympans. L'obscurité m'englobe entièrement pour une raison qui m'échappe avant que je ne comprenne que j'avais instinctivement fermé mes yeux pour ne pas faire face à ma plus grande peur. Ne pouvant plus reculer, je décide d'ouvrir l'un de mes yeux pour pouvoir analyser mon environnement et je ne tarde pas à voir plusieurs de mes camarades de classe bavardant entre eux dans mon champs de vision. Mon regard ne se perd pas plus dans toute cette foule et se met sans plus attendre en recherche de la fameuse personne auquel j'avais mes craintes depuis que j'avais posé pied au sein de l'établissement et dont je n'osais pas faire face depuis hier. Mon inspection fut de bien courte durée puisque des cheveux à la couleur de la neige avec leurs pointes dans des tons de Jade rentrèrent sans plus attendre dans mon champs de vision me faisant par ailleurs déglutir malgré moi. La personne à qui appartenait ces magnifiques cheveux n'appartenaient à nulle autre qu'à Nene qui était dos à moi, faisant face au tableau alors qu'elle semblait profondément perdue dans ses pensées ne remarquant pas ma présence sur l'instant. Je rentre calmement au sein de ma classe en prenant bien le soin de refermer lentement la porte dans mon dos. Je ne quitte pas sa carrure de mon champs de vision alors que je serre peu à peu mes poings me faisant, malgré moi, implanter mes ongles dans les paumes de mes mains respectives jusqu'à presque m'en faire saigner afin que je garde ma posture et le peu de confiance en moi qu'il me restait dorénavant.