↪T R E N T E - T R O I S↩

453 46 4
                                    

~HAINE PASSIONNELLE~
↪T R E N T E - T R O I S↩

.
.
.

Elle a juste hoché la tête puis m'a dit que je pouvais m'en aller. Je me suis alors précité dans ma voiture. Sur le chemin du retour, j'ai ressenti comme une douleur à la poitrine. J'avais l'impression que j'allais pleurer. Non, j'avais envie de pleurer. Nié ma relation avec Émilien m'a fait un effet indescriptible même si je n'avais pas réellement menti. Ce qui s'est passé entre nous est loin d'être une relation normale. Cependant, ça m'a déchiré le cœur de le reconnaître aussi ouvertement.

Mais je me devais de faire une croix définitive sur cette histoire. Il le faut. J'ai donc conclu que ceci un signe. Un signe qui me prouve que repousser Émilien était la meilleure décision à prendre. Ça n'aurait servi à rien de se donner du mal pour une telle relation. Il y a beaucoup trop d'obstacles entre nous. Je ne pourrai jamais me résoudre à faire un coup pareil à Miriana et même si j'y arrivais, il y aura toujours ses parents pour nous mettre les bâtons dans les roues. Nos efforts ne nous auraient par la suite menés à rien. Nous ne sommes pas faits pour être ensemble. Même si je réalise de plus en plus le mal que ça me fait, il faut que je m'y résous.

Évidemment, c'est bien plus facile à dire qu'à faire.

...

Deux jours plus tard...

...

- Mercy, tu dors ?

De faibles coups à la porte m'obligent à ouvrir les yeux. Je soupire puis m'enfonce un peu plus dans mon lit, sous mes draps. Je sais qu'il s'agit de mon père, mais je n'ai pas très envie de le voir. En ce moment, je ne suis pas d'humeur à le confronter. À vrai dire c'est le cas depuis qu'il m'a avoué qu'en fait je recevais de la méchanceté gratuite de sa part. Je ne l'ai toujours pas pardonnée et je n'ai pas vraiment la tête à y songer.

J'entends le bruit de la porte qui s'ouvre et je me sens bêtes de vouloir encore une fois l'éviter alors que je n'ai pas eu l'idée de la fermer à clef hier soir. Je reste tout de même coucher et ferme les yeux, espérant qu'il la referme en me voyant ainsi. Mais il ne le fait pas. Il prend plutôt place sur le lit. Pendant une dizaine de secondes, il reste silencieux. Puis, lentement, sa main se pose sur ma tête. Il la caresse avec hésitation.

- Je ne suis pas doué avec les mots alors je ne sais pas quoi te dire pour que tu me pardonnes.

Il souffle assez bruyamment.

- Je ne peux pas non plus t'y obliger. Tu as le droit de prendre ton temps. Mais je t'en prie, arrête de m'ignorer comme ça, me demande-t-il d'un ton suppliant.

Mes yeux s'ouvrent instantanément, mais je ne dis rien. Sans savoir pourquoi, ma main retrouve la sienne sur ma tête. Peut-être que je ressens le besoin de lui montrer qu'effectivement j'avais besoin de temps ou peut-être pour qu'il comprenne que je ne l'ignorerai plus dorénavant. Je ne sais pas. Il soupire doucement puis me souffle un " Merci" à peine audible. Le silence s'installe avant qu'il ne l'interrompe d'un raclement de gorge.

- Tu te souviens du numéro que tu m'as donné pendant ton départ de cette maison ?

Je hoche simplement la tête. Lorsque les choses avaient commencé à se compliquer et que j'avais finalement décidé de partir, j'avais pris le soin de lui remettre le numéro de Miriana au cas où le mien ne passerait. Je me souviens qu'il m'avait jeté le morceau de papier sur lequel j'avais inscrit le numéro à la figure en me disant qu'il n'en avait pas besoin et qu'il ne m'appellerait sûrement jamais pour une quelconque aide. Inutile d'ajouter qu'à peine un mois après il a eu besoin de moi et que s'il ne l'a jamais appelé c'est bien parce que j'ai toujours été joignable.

- Je l'ai appelé.

Je me fige. Ai-je bien entendu ?

- Ces temps-ci tu sembles de plus en plus déprimée. Tu ne parles à personne. Je le sais car j'ai retrouvé ton téléphone hors fonction sur le lit il y a quelques jours. J'ai donc pensé qu'elle saurait te remonter le moral. Je sais que vous êtes très proche.

- Elle est là ? Je me redresse presque dans un sursaut.

- Oui, je lui ai donné l'adresse et elle s'est dépêchée de venir.

Il se lève et ouvre la porte. Je le vois ensuite faire signe à quelqu'un d'entrer. Lorsque Miriana faire son apparition mon cœur se remplit d'émotions. Mes yeux restent fixés sur elle alors que mon père me prévient qu'il nous laisse seules. C'est la première fois qu'elle pénètre cette pièce. Je ne l'ai jamais amené ici parce que je ne voulais pas qu'elle me voit me faire humilier et surtout, je ne voulais pas que mon père déverse ses insultes sur elle. Mais aujourd'hui la voici, présente dans ces lieux parce qu'il l'a voulu.

Elle se rapproche en silence et se pose sur le lit. Je me redresse et m'assieds tout en me débarrassant des draps. Je ne sais pas si la première parole devrait venir de moi ou d'elle alors je n'ose rien dire pour le moment jusqu'à ce qu'elle parle.

- Je... Commence-t-elle avec hésitation. Je ne sais pas par quoi commencer. Je m'en veux tellement...

Je ne comprends pas de quoi elle parle, mais je ne cherche pas à comprendre puisse que de toute les façons c'est moi qui suis en faute.

- Tu ne devrais pas, dis-je doucement. C'est moi qui gâche toujours tout.

Je rapproche mes jambes de ma poitrine et y cache partiellement mon visage pendant une demi seconde avant de relever la tête. J'inspire profondément pour rassembler mon courage puis avoue en une seule fois.

- J'ai encore couché avec lui.

Pas besoin d'ajouter un nom à cette phrase ; nous savons bien de qui il s'agit. Je ne sais pas pourquoi je l'ai dit sachant que cela pourrait tout gâcher entre eux. Je ne sais pas si mes motivations sont réellement basées sur le fait que je ne veux plus qu'il y ait de secret entre nous ou si c'est seulement parce que je ne supporterai pas de les savoir ensemble. Mais suis-je si égoïste ? Je ne sais vraiment pas. J'ai peur. Je ne veux pas qu'elle souffre mais en même temps je ne veux pas souffrir non plus.

Je guette chacune de ses réactions à la recherche de je ne sais quoi. Mais lorsqu'une larme glisse sur sa joue je me mords violement la lèvre inférieure. Mes larmes remplissent immédiatement mes yeux. Non, ce n'est pas ce que je veux.

- Tu l'aime ? Me demande-t-elle.

- Oui.

Ma main couvre immédiatement mes lèvres. Je ne m'attendais franchement pas à une telle réponse de ma part. Suis-je réellement amoureuse d'Émilien ? La réponse s'impose avec violence à moi.

- Oh,mon Dieu, m'exclamais-je dans un murmure.

Je l'aime. Je l'aime au point de ne plus le supporter. Et je ne m'en suis même pas rendue compte. Le réaliser maintenant me faire l'effet d'une bombe. Je suis amoureuse d'Émilien Copez. Mais depuis combien de temps ? Je l'ignore totalement. Le besoin soudain de me justifier naît, mais j'ignore quoi dire. De toute évidence, je ne pense pas qu'il y est besoin de justifier ce genre de chose. Alors je baisse les yeux n'osant plus regarder mon amie. Après avoir caché mon visage entre mes mains que je place sur mes genoux, je me mets à pleurer.

- Je suis désolée.

- Non, Tu... Mais je l'interromps.

- Je suis si égoïste. Je ne mérite pas d'être ton amie.

- Ne dis pas ça, c'est moi qui ne te mérite pas. Je voulais te protéger, mais au lieu de ça regarde la souffrance que je t'inflige.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je demande difficilement le visage toujours entre mes paumes.

- J'ai menti. J'aime quelqu'un d'autre. Émilien, c'est de l'histoire ancienne.

.

.

.

Salut, j'espère que ce chapitre vous a plu. On se revoir bientôt pour la suite.

Kisss😘
~Lebordeltotal~

Haine PassionnelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant