Haine Passionnelle

↪T R E N T E↩

~HAINE PASSIONNELLE~
↪T R E N T E↩

.
.
.

Il y a eu bien plus de peur que de mal, heureusement. Mon père s'est étouffé avec son vomi en dormant après avoir consommé trop d'alcool. Il n'aurait plus été de ce monde sans l'intervention d'une bonne voisine qui par chance venait lui rendre visite.

Tu devrais venir plus souvent prendre soin de ton père. Imagine un peu ce que lui serait arrivé si je ne passais pas par là ? M'a-t-elle dit dès mon arrivée. Elle m'avait l'air d'une femme qui fourre un peu trop son nez partout, mais j'ai préféré ne rien dire vu qu'elle avait, en un sens, raison.

Après un jour à l'hôpital nous sommes rentrés chez nous. J'ai décidé de rester quelques temps avec lui pour veiller sur lui. J'ai vite fait de me débarrasser de ses bouteilles d'alcool dès que nous sommes rentrés. Mon père ne parle pas. Enfin, il ne me parle pas. Il faut dire qu'il ne m'a pas adressé un seul mot depuis hier. Tout dans son comportement porte à croire qu'il m'en veut. J'ai beau faire pour essayer de lui parler, mais rien à faire. Il me répond toujours par des phrases vagues et il finit toujours par me demander de le laisser seul.

Je soupire tout en me disant qu'au moins, il a mangé ce que je lui ai préparé puis rapidement je finis de faire la vaisselle avant de rejoindre mon ancienne chambre. Je ne me souviens pas vraiment de chaque détail de l'état dans lequel je l'avais laissé, mais elle me semble être exactement pareil qu'au moment de mon départ et étonnement propre comme si quelqu'un prenait le temps de l'entretenir en espérant que je revienne.

Alors... ça signifierait donc que malgré son attitude avec moi je lui manque ? Mon cœur se remplit instantanément de bonheur et tandis que je prends place sur le lit, un sourire incontrôlé se dessine sur mes lèvres. Mais il se fane presque lorsque je remarque sur ma table de chevet un cadre contenant une photo de ma mère. Une forte nostalgie m'envahit. Je la ramène tout contre mon cœur et ferme les yeux pour empêcher ne serait-ce qu'une larme de prendre chemin sur mes joues. Même si c'est presque que chose impossible.

Dieu, elle me manque tellement...

Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu de photo d'elle. Tous ceux que j'avais d'elle m'ont été confisqués par mon père parce que je suis coupable de son départ. Je le suis selon mon père et je n'en disconviens pas. Si je n'avais pas été aussi capricieuse elle serait surement encore là. Toujours prête à me réprimander et à me mettre sur le droit chemin à chacun de mes écarts de conduite. J'aurais sans doute fait de meilleurs choix dans ma vie si ses précieux conseils avaient été là pour me guider.

Lentement, je m'allonge sur le dos avec le cadre toujours serré contre ma poitrine. Mes yeux fixent la blancheur du plafond au-dessus de moi alors que la mélancolie de mon cœur m'entraine doucement dans ce passé que j'essaie d'oublier en vains. Je me revois encore dans cette même chambre en train de me pomponner précipitamment parce que j'avais un rendez-vous que je croyais plus important que tout...

Flash-back

J'avais prévu de n'informer personne sur ma sortie car je savais d'avance que mes parents me l'auraient interdit. Alors, sur la pointe des pieds, mes talons en mains, j'avais quitté ma chambre en pensant mes parents endormis et essayais tant bien que mal de traverser la maison malgré l'obscurité. Mais à peine arrivais-je dans les escaliers que l'on me surprenait en allumant la lumière me faisant sursauter. Ma mère se trouvait debout dans le salon les bras fermement croisés sous sa poitrine. Elle me fixait de sa mine la plus sévère.

- Où vas-tu ?

Je soufflais d'exaspération avant de daigner lui répondre.

- Je sors.