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Mardi 5 décembre

Hermione traversait les couloirs du château en direction des cachots, revêtue d'une robe noire et de sa cape de sorcier, compte tenu des températures fraîches. Elle se rendait au repas du club de Slughorn sans grande conviction et admettait volontiers qu'elle avait traîné pour se préparer. Ginny et Harry ne seraient pas présents dès le début, l'un se trouvant à l'entraînement de Quidditch et l'autre en retenue, ce qui lui promettait de longs moments de solitude jusqu'à leur arrivée. Elle avait bien pensé à s'excuser, inventant un mal de crâne abominable pour pouvoir rester bouquiner tranquillement, mais finalement, la perspective d'une soirée dans la salle commune avec comme fond sonore les bruitages baveux et langoureux de Ron et Lavande ne l'avait pas enchantée. Et puis, en y réfléchissant, ce n'était pas Gryffondor de fuir devant la difficulté, même si elle aurait préféré passer la soirée à bouquiner sous sa couette.

En descendant les escaliers qui menaient au bureau de Slughorn, le léger brouhaha qui s'échappait des cachots lui indiqua qu'une partie des élèves était déjà arrivée. Elle s'apprêtait à se diriger vers Melinda Bobbin, une élève de Serdaigle, pour discuter avec elle, quand elle fut interrompue par une main saisissant son bras et la forçant à se retourner. Elle tomba nez-à-nez avec Theodore Nott – elle avait oublié sa présence aux réunions du Professeur de Potions, erreur de débutante ! – qui la regardait avec un sourire qu'elle qualifia d'énigmatique.

— Nott, le salua-t-elle.

— Granger. On pourrait quand même s'appeler par nos prénoms, tu ne penses pas ?

Hermione leva les yeux au ciel.

— Qu'est-ce que tu me veux, Nott ? lui demanda-t-elle en insistant sur son nom de famille.

— Ah mais ne le prends pas comme ça, souffla-t-il. On ne peut pas discuter comme des gens civilisés ?

— Je te trouve quand même bien culotté, pour quelqu'un qui se veut « civilisé », fit la sorcière en mimant des guillemets avec les mains. On ne s'est jamais adressé plus que quelques mots pour un devoir, je ne vois pas pourquoi du jour au lendemain ça changerait.

— Et pourquoi pas ?

Elle n'eut pas le temps de lui répondre, le Professeur Slughorn venant de faire irruption dans le couloir et invitant les élèves à entrer dans son bureau. Elle profita de l'inattention du Serpentard pour lui échapper et se faufiler dans la salle, espérant que ses amis ne tarderaient pas à la rejoindre.

Pourtant, elle regretta presque la présence du Serpentard quand elle vit s'approcher d'elle tout sourire Cormac McLaggen. Hermione se décomposa, la chance l'avait abandonnée, elle se sentait maudite. Le Gryffondor pensait avoir un ticket avec elle et n'avait pas l'air de comprendre qu'elle n'était pas du tout intéressée. Cormac commença à lui faire la discussion et Hermione, désespérée de réussir à s'en défaire toute seule, parcourut le bureau du Professeur de Potions des yeux pour guetter l'arrivée de Ginny et Harry. Elle croisa le regard de Theodore, qui n'avait visiblement pas loupé une miette de l'échange avec son camarade et se délectait de l'inconfort qui habitait la sorcière. Finalement, elle se demandait si elle n'aurait pas préféré continuer sa joute verbale avec lui...

Le calendrier de l'avent de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant