18

135 8 0
                                    

Lundi 18 décembre

Hermione se dirigeait d'un pas incertain à la bibliothèque à la fin des cours. Ce qui venait de se passer était tellement irréel et incompréhensible qu'elle doutait que cela se soit vraiment passé.

Elle franchit les portes de la bibliothèque, salua Madame Pince et se dirigea vers la table qu'elle occupait depuis une semaine tous les soirs avec Theodore. D'ailleurs, celui-ci était déjà installé et griffonnait sur un parchemin, entouré de plusieurs livres qu'il avait sûrement cherchés en l'attendant. L'entendant arriver, il leva les yeux vers elle et la vit s'asseoir à ses côtés, l'air absent.

— Tout va bien ? s'enquit-il devant sa mine déconfite.

— Je n'en sais rien, souffla Hermione.

— Mais encore ?

— Ron a eu vent qu'on se fréquentait tous les deux, commença-t-elle, les yeux dans le vague. Enfin, qu'on se voyait en dehors des cours. Enfin, tu as compris, balbutia-t-elle le rouge aux joues, consciente que plus elle s'exprimait, plus elle s'enfonçait.

Un rictus amusé vint tordre les lèvres de Theodore, mais il ne l'interrompit pas, l'enjoignant d'un signe de tête à continuer son récit.

— C'est Lavande Brown qui lui a dit qu'elle nous avait vus nous rendre au stade de Quidditch ensemble samedi.

— Ce qui est vrai, acquiesça Nott.

— Oui. Je m'attendais à ce qu'il me hurle dessus. Tu es un Serpentard, nous sommes à Gryffondor et vu nos relations ces dernières semaines depuis qu'il est avec elle... Enfin bref, on ne se parle plus beaucoup. Sauf qu'il ne m'a pas du tout crié dessus.

— Eh bien alors, où est le problème ? demanda Theodore qui ne comprenait pas où elle voulait en venir.

— Il m'a dit qu'il était content pour moi, que j'avais le droit d'être heureuse et même si c'était avec un Serpentard, répondit-elle machinalement, l'air toujours absent.

Un silence suivit sa déclaration. Mais rapidement, Hermione sembla se rendre compte de la bombe qu'elle venait de lâcher. Et surtout, des mots qu'elle avait employés. Elle écarquilla les yeux et cacha sa bouche avec ses mains, déclenchant l'hilarité de son camarade.

— Ravi de savoir que Weasley consent à notre future union. Nos bébés seront magnifiques.

La Gryffondor manqua de s'étouffer, redoublant le fou rire du Serpentard.

— Je n'ai jamais dit que...

— Je suis content, je n'ai plus qu'un seul rival. Enfin, même s'il n'est pas de taille, ce pauvre McLaggen.

Hermione ne savait plus où se mettre. Elle voulait se transformer en petite souris pour fuir le plus vite et le plus loin possible de Theodore. Celui-ci, en tout cas, semblait s'amuser de sa maladresse. Elle aurait dû s'énerver mais elle était tellement abasourdie par les événements qui se succédaient depuis la fin des cours qu'elle n'en avait pas la force. D'abord, Ron venait lui dire qu'il était content pour elle et maintenant, elle déballait tout à Nott, sans réfléchir et sans filtre. Elle essayait de tourner la situation dans tous les sens mais ne trouvait aucune issue.

— C'est vraiment trop simple de t'embêter, petite lionne, ricana Theodore. Tu ne marches pas, tu voles ! Relax, nous sommes là pour réviser et nous avons sûrement une interro en potions demain.

La remarque du Serpentard ne réussit qu'à moitié à convaincre Hermione de rester réviser avec lui, malgré le malaise qui l'habitait désormais. Mais ils avaient conclu un pacte la semaine passée lorsqu'il l'avait surprise dans la réserve, et elle comptait bien l'honorer, quoi qu'il lui en coûte.

Le calendrier de l'avent de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant