23

139 7 0
                                    

Samedi 23 décembre

Hermione profitait de la quiétude offerte par les vacances de noël pour se promener dans le parc de Poudlard, bien emmitouflée dans son écharpe aux couleurs de Gryffondor. Le château était bien plus calme que d'ordinaire, la majorité des élèves étant rentrés passer les fêtes en famille.

La sorcière regrettait de ne pouvoir partager noël avec ses parents. Ils étaient en Tanzanie pour encore deux mois afin de venir en aide aux plus démunis. Elle était fière de ce qu'ils avaient entrepris, elle savait que cela leur tenait à cœur, mais il n'en demeurait pas moins qu'ils lui manquaient terriblement, surtout en cette période de l'année.

Elle aurait bien aimé aller au Terrier avec sa famille d'adoption, comme elle avait déjà pu le faire. Mais la présence de Lavande l'avait refroidie et le dialogue entre Ron et elle ne commençait à se rétablir que depuis le début de la semaine. Elle n'avait pas voulu imposer la tension qui régnait entre eux pendant les fêtes, malgré l'insistance de Ginny et Harry qui avaient tout essayé pour la faire changer d'avis.

Hermione soupira, créant une volute de vapeur. C'était son premier noël seule au château et elle mentirait si elle disait que cela ne la peinait pas.

Son regard parcourut le parc à mesure qu'elle marchait et s'arrêta sur une silhouette familière installée sur un banc face au Lac Noir. Elle reconnut sans mal la chevelure de jais de Theodore Nott, qui passait lui aussi les vacances au château. Elle se dirigea vers lui pour aller le saluer.

— Bonjour, Theodore.

Le Serpentard sursauta et se retourna vers elle. Rapidement, il froissa le parchemin qu'il avait dans ses mains et le fourra dans la poche de sa robe de sorcier. Elle eut le temps d'apercevoir la mine contrariée qu'il arborait avant son arrivée, mais il s'était rapidement composé un visage presque impassible.

— Hermione, la salua-t-il en retour.

— Tout va bien ? s'enquit-elle.

— Toujours quand ma petite lionne préférée est dans les parages, lui sourit-il malicieusement.

— Les serpents ne sont pas réputés pour être de très bons menteurs.

Theodore réprima difficilement une grimace.

— Tu n'es pas obligé de m'en parler, le rassura Hermione en s'asseyant à ses côtés.

— Je sais, souffla-t-il. Mon père est très.... Contrarié que je ne sois pas rentré au manoir pour les vacances.

La Gryffondor haussa un sourcil, intriguée.

— Je ne suis pas tout à fait d'accord avec les idéologies qu'il véhicule, ni avec ce qu'il envisage pour mon avenir.

Hermione déglutit, comprenant de quoi il voulait parler.

— Il veut que... ? commença-t-elle.

— Je prenne la marque et épouse Pansy Parkinson. Et les deux sont inenvisageables. Mais je ne suis pas encore majeur, donc je n'ai pas d'autre échappatoire que de rester au château pendant les vacances. Il n'y a qu'ici qu'il ne peut pas m'atteindre.

La dernière phrase qu'il prononça fit froid dans le dos d'Hermione, qui ne s'attendait pas à ce qu'il s'ouvre à elle de cette manière. Lorsque leurs regards se croisèrent de nouveau, elle capta la détresse qui habitait au fond de ses yeux et cela la bouleversa. Sans réfléchir, elle lui prit la main et la serra dans la sienne.

— Si tu comptes me sortir ton discours gryffondorien sur les bienfaits d'une discussion à ce sujet avec le vieux Dumbledore, sache que c'est déjà fait, lui apprit-il avec un léger sourire.

— Tu lui en as parlé ? demanda-t-elle surprise.

— Tu me fais faire des choses improbables, petite lionne.

Le calendrier de l'avent de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant