Jeudi 21 décembre
Accompagnée de Ginny et Dean, Hermione descendait les marches qui la séparaient des cachots avec appréhension. Elle avait longuement hésité à revêtir la robe qu'elle avait achetée à Pré-au-Lard le dimanche précédent, mais devant l'insistance de sa meilleure amie – qui l'avait menacée de la lui enfiler de force et de la traîner par la peau des fesses à la soirée – elle avait fini par céder. D'un coup de baguette, la rouquine lui avait arrangé son immense touffe de cheveux, de façon à ce que son chignon lâche ressemble quelque chose de plus classe que la crinière d'un lion.
En regardant son reflet dans le miroir, elle n'avait pas semblé convaincue que s'y rendre était la meilleure idée – elle avait encore en mémoire la soirée de Noël en quatrième année, où elle avait été si heureuse de mettre sa belle robe bleue et de passer un bon moment en compagnie de Viktor Krum, qui avait été gâchée par un Ron mal léché. Mais Ginny s'était évertuée à lui sortir tous les arguments qu'elle avait en stock et à la menacer de lui lancer le plus efficace Chauve-Furie qu'elle avait en stock si elle ne descendait pas rejoindre Theodore.
Hermione avait fini par se résigner et elle se retrouvait désormais presque arrivée dans les cachots, sa cape de sorcier bien installée sur ses épaules. En bas des escaliers, elle aperçut le Serpentard qui l'attendait. Ginny prit Dean par la main, fit un clin d'œil à son amie et s'éclipsa rapidement dans le bureau de Slughorn où les élèves conviés se tenaient déjà nombreux.
Theodore haussa les sourcils en apercevant la couleur de la robe de la Gryffondor, surpris. Il ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais aucun son n'en sortit. La robe que portait Hermione avait fait son petit effet, comme la rouquine l'avait prédit, et laissait Nott complètement pantois. La sorcière arriva finalement à ses côtés d'un pas hésitant, sans que ses yeux n'aient quitté le regard de son cavalier.
— Theodore, dit-elle timidement, le faisant sortir de sa torpeur.
— Hermione, tu... Tu es très belle, le vert te va bien, lui répondit-il avec un sourire sincère.
Il lui tendit le bras et elle s'en saisit. L'appréhension qu'elle avait ressentie un peu plus tôt s'était évaporée devant la réaction de son cavalier. Ensemble, ils entrèrent dans le bureau de leur professeur de Potions qui avait été agrandi magiquement pour accueillir tout le monde. En véritable gentleman, il l'aida à enlever sa cape de sorcier et déposa une main dans le creux de son dos pour l'enjoindre à le suivre. Le geste du Serpentard provoqua une salve de frissons sur la peau d'Hermione, mais elle ne se dégagea pas pour autant, se laissant guider jusqu'à un des buffets installés pour l'occasion. Quelques murmures se firent entendre sur leur passage, mais elle fit de son mieux pour ne pas en faire de cas. Theodore leur servit deux verres de jus de citrouille, un sourire malicieux aux lèvres.
— Je savais que j'y gagnais à t'accompagner à la soirée de Slughorn, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point, ricana-t-il.
— Que veux-tu dire par là ?
— T'es-tu regardée dans le miroir avant de descendre ?
— Où veux-tu en venir ? lui demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
— Tu n'as qu'à voir la tête que tire McLaggen... s'esclaffa-t-il, satisfait.
Le plus discrètement possible, Hermione regarda par-dessus l'épaule de Theodore. Elle aperçut son camarade Gryffondor qui les dévisageait, les traits déformés par la colère.
— Et, si tu veux mon avis, il n'est pas aussi vert de rage que la superbe robe que tu portes, ricana Nott, très amusé par la situation. Il est plutôt... Vert de jalousie ?
Hermione ne put s'empêcher de s'esclaffer aux remarques de son cavalier. Toutefois, en parcourant l'assemblée du regard, elle n'était pas très à l'aise. Ils étaient visiblement l'attraction de la soirée, chacun y allant de son petit commentaire en les regardant. Elle n'avait jamais apprécié être le centre de l'attention et se sentait particulièrement vulnérable. Pourtant, elle constata que ses amis, dont elle avait d'abord craint la réaction, avaient plus l'air curieux qu'autre chose. Elle croisa enfin le regard de Ginny qui lui fit sourire entendu.
Et, comme si Theodore semblait avoir remarqué son malaise, il changea de sujet pour occuper son esprit, relançant le débat qu'ils avaient eu plus tôt dans la journée au sujet d'un livre qu'Hermione avait lu sur l'Arithmancie. Au fil de la conversation, le Serpentard vint subtilement repositionner sa main dans le creux du dos de la sorcière, provoquant de nouveaux une série de frissons sur sa peau. Si elle ne savait pas vraiment comment interpréter le geste de son cavalier, elle se rendait toutefois compte que cela n'était pas si désagréable et que, finalement, elle était ravie de partager cette soirée avec lui.
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Le calendrier de l'avent de Poudlard
FanfictionPour patienter jusqu'à Noël, suivez le mois de décembre d'Hermione et Théodore durant leur sixième année au château.