13

139 9 0
                                    

Mercredi 13 décembre

Comme la veille, dès la fin des cours, Hermione fila à la bibliothèque pour rejoindre Theodore. Elle ne comprenait toujours pas ce que le Serpentard gagnait à ce qu'ils passent du temps à réviser ensemble, mais elle ne se plaignait pas. Elle échappait à une réprimande sévère de la part de Slughorn, des points en moins pour sa maison et, chose qu'elle n'aurait pas supportée, elle évitait surtout de donner une mauvaise impression à leur professeur, elle qui attachait énormément d'importance à être une élève irréprochable en cours. Surtout qu'elle n'était plus la favorite et la meilleure de sa classe, puisque Harry lui avait volé la vedette grâce au vieux livre de potions de sixième année qu'il avait pris dans l'armoire de leur professeur.

Son meilleur ami n'avait aucunement l'intention de rendre le livre, au plus grand désarroi de la sorcière. Elle lui disait régulièrement combien il n'était pas équitable qu'il triche comme cela, mais le Survivant s'en fichait, la mettant en rogne. Ce jour-là, Slughorn leur avait donné un devoir à rendre pour la semaine suivante, vantant les mérites de Harry qui allait, il en était persuadé, l'éblouir de ses prouesses, et Hermione était bien décidée à le faire mentir et à récupérer la place qui était la sienne – à son humble avis.

En rentrant dans la bibliothèque, elle aperçut Theodore, déjà installé devant ses parchemins, et se dirigea d'un pas décidé vers lui. Elle le salua brièvement avant de s'asseoir et sortit directement son livre de potions, un parchemin neuf et sa plume.

— Tu as l'air en bien grande forme, ricana le Serpentard.

— Je compte réussir le devoir que Slughorn nous a donnés à faire, confia-t-elle, résolue.

— Ce qui tombe bien, c'est que j'ai justement emprunté les bons livres, lui indiqua-t-il en lui montrant les ouvrages qu'il avait posés sur la table.

— Parfait.

Elle en saisit un et se mit à le feuilleter, cherchant des informations sur l'Elixir d'Euphorie. Après environ une heure de lecture, les deux camarades échangèrent les informations trouvées et définirent leur façon d'aborder le devoir, sans empiéter sur le travail de l'autre pour ne pas être accusé de tricherie – ce qui mettrait assurément Hermione dans un état de liquéfaction avancée.

Alors qu'ils débattaient sur les effets contradictoires de l'élixir qu'ils avaient trouvés, un raclement de gorge les fit sortir de leur bulle de travail.

Drago Malefoy se trouvait devant eux, accompagné de Crabbe et Goyle, un sourire malsain inscrit sur son visage.

— Nott, ton père serait ravi d'apprendre que tu traînes avec des Sang de Bourbe, déclara-t-il, satisfait, déclenchant l'hilarité de ses amis.

Hermione se figea et, même si elle avait pris du recul et avait décidé de ne plus se laisser atteindre par les paroles du blond peroxydé, fut blessée par ses propos. A ses côtés, elle sentit Theodore se tendre perceptiblement. Celui-ci fixait son camarade de maison avec un air grave, que la sorcière ne l'avait jamais vu arborer. Mais finalement, les traits de Nott se détendirent d'un coup et il fixa un sourire narquois sur son visage avant de lui répondre.

— Malefoy, c'est fou ce que tu peux être simple d'esprit. Tu as tellement de répartie et de courage que tu invoques sans cesse ton père – ou le mien, dans le cas présent – pour te défendre. Ça doit être pesant, à force, de ne pas porter ta virilité. Concernant mes fréquentations, cependant, je te prierai de bien vouloir revoir ton langage quand tu parles de Granger. Je te rappelle, à toutes fins utiles, qu'elle est bien plus cultivée que toi, en témoignent ses résultats scolaires. Et ce, malgré ce que tu sembles sous-entendre.

Les joues du blond peroxydé virèrent au rouge et, vexé, il se détourna de leur table, le menton en l'air pour tenter de conserver un semblant de dignité. Ses deux toutous le suivirent quand il sortit de la bibliothèque et Hermione s'autorisa à respirer de nouveau, se rendant compte que pendant l'échange tendu entre les deux Serpentard, elle s'était mise en apnée.

Theodore se remit à travailler comme si de rien n'était et la sorcière en fit de même, sans pour autant réussir à se concentrer totalement. Elle repensait sans cesse au discours de Nott et arriva à la conclusion suivante : ce n'étaient pas tant les propos de Malefoy qui l'avait blessée, non. C'était l'idée que Theodore puisse penser comme lui qui l'avait effrayée.

Le calendrier de l'avent de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant