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Le trajet du retour se fit dans un silence de plomb, seuls mes murmures pour lui indiquer la direction le troublé.
Une fois arrivée devant le foyer, je baissé les yeux, ne sachant pas vraiment si j'étais prête à le voir changer à mon égard .
Quand je m'apprêtais à descendre il me retiens par la bras, en un instant mon cerveau avait déjà imaginé les pires sénarios , agression, pitié, moquerie ... Mais rien de tout ça .
Il me fit simplement un sourire, le même que depuis le jour où j'avais poussé pour la première fois la porte de son café, et il me tendit le petit sac rempli de viennoiseries.
Je cherchais au plus profond de son regard, mais ne vit rien, il ne semblait pas me juger.
Je luttais pour ne pas le serrer dans mes bras, car en cet instant j'avais l'impression d'être à nouveau la petite fille de quelqu'un.
On ne s'imagine pas quand on vit au quotidien les attentions de parents aimants, la présence de famille et d'amis , mais lorsqu'on est seul, trouver une personne qui vous regarde avec affection, prend le temps de vous raccompagné et en plus est rempli d'attention à votre égard , cela représente tout ce dont vous avez besoin.

Ne voulant pas en faire trop, je me contentais d'un sourire et d'un merci .
Ce n'est que lorsqu'il redémarra qu'il ouvrit sa fenêtre et d'un signe de la main me dit "á demain".
Là sur le trottoir devant le foyer à moitié délabré de l'assistance publique, j'eue envi de danser et sauter de joie !
Une danse de la victoire comme je l'a faisait au paravant, lorsque maman acceptais de m'acheter la dernière robe à la mode, ou que j'arrivais à mes fins avec un garçon.
Ces quelques pensées me ramenèrent vite à la réalité, néanmoins je conservais le sourire comme si pour la première fois je remportais une bataille dans la guerre qu etait devenue ma vie.

Je passais d'abord par la cuisine afin de me constituer un sandwich, demain il faudrait que je fasse des courses il ne me restait plus rien.
J'optais donc pour un bol de soupe déshydraté et un maigre casse croûte pain de mie pâté.

Quelques étudiants étaient installés dans la cuisine , la conversation semblait animé mais tous gardèrent le silence jusqu'à mon départ.
Même ici, au milieu de marginaux je n'étais pas à ma place. Je ne pouvais pas les blâmer, j'avais débarqué un beau matin, n'avais jamais parlé à personne, passée mon temps enfermée dans ma chambre ou à l'extérieur.
Par dessus le marché ni je ne buvais, fumais, ou me drogué ce qui me donnait des allures d'ovni.

Une fois devant ma chambre je remarquais un petit bout de papier qui dépasser de dessous la porte.
Lorsque j'ouvris celle ci, en essayant de ne pas renverser de la soupe partout, je m'aperçue qu'il s'agissait d'une simple feuille A4 plié en 2.

Curieuse je posais mon repas, les viennoiseries, ainsi que mon sac de cours à même le sol et me saisissais de la feuille.
Dessus figurais une adresse et une heure.

- parcs de la Marjolaine , près de l'embarcadère 16h30.

Ma première réaction fut de me dire que c'était probablement une erreur.
Qui pourrait me donner rendez vous ? Personne ou presque ne savait où je vivais.
Fixant le bout de papier, je sentis mon coeur s'emballer avant même que mon esprit n'ai compris.
Je finissais les cours à 16heures , et il y avait bien une personne qui savait où je vivais, ...Terek.

Après la déconvenue de cet après midi je me demandais vraiment ce qu'il pouvait me vouloir , et si c'était un piège , et que sa pimbêche et lui avaient décidés de m'humilier.
Il fallait se rendre à l'évidence je n'étais ni attirante, ni sympa et visiblement je ne lui faisait pas pitié donc pourquoi me fixer ce rendez vous?

Un bruit vient interrompre le fils de mes pensées, il était vraiment temps que je mange. Mon corps qui avait toujours eu de jolies courbes était aujourd'hui maigre, je n'avais plus de réserve et mon estomac produisait des bruits d'outre tombe quand je ne mangeais pas suffisamment.

Assise en tailleurs sur mon lit je pris mon repas et fractionnée les viennoiseries pour en avoir jusqu'à demain soir.

Cette nuit là je ne fis ni rêve ni cauchemar.
Au réveil je décidais que c'était bon signe, si mon inconscient d'un naturel angoissé n'était pas en état de panique total face á se rendez vous c'est que je ne devais pas risquer grand chose.
Il était temps de reprendre ma vie en main et d'oublier le passé, j'allais donc aller de l'avant et ça commencerais ce soir.

Lorsque j'arrivée au lycée je cherchais Terek peut être quelque chose dans son attitude me confirmerais qu'il était bien á l'origine du rdv .
Mais je ne le vis pas, Marion était elle bien présente entourée de ses groupies. Je détournais rapidement mon attention vers un autre endroit, la confrontation d'hier m'avait suffie.
Il n'assistât pas non plus aux cours de la matinée, à midi je décidais de rester dans la cours centrale de cette manière je le verrais s'il arrive.

Tout en mangeant je laissais mon regard aller de l'un à l'autre des groupes de lycéens, comme partout on aurait pu leur mettre des étiquettes "populaire" "sportif" "intello"...
Certains n'étaient que par 2 mais à bien y regarder j'étais la seule à n'être pas accompagnée.
Le soleil était de retour et le temps s'était considérablement réchauffé, c'est pourquoi bon nombre d'étudiants prenaient leur repas dehors.
Après avoir épié longuement les gens á ma droite, je me positionnais les jambes allongées face au soleil et regardais à présent à ma gauche.

C'est au moment ou je tournais la tête que je croisais son regard... Ma température pris quelque degrés en une fraction de seconde, avant que je ne puisse comprendre ce qu'il m'arrivait , il avait disparu.
Je baissais les yeux sur mes mains celles ci tremblaient et je fus surprise de me retrouvée debout, sans m'en rendre compte je m'étais précipité vers l'endroit où il se tenait, je fouillais partout mais il était vraiment parti.

Retournant m'asseoir je tentais de faire le tri dans ma tête, je n'avais vu que ses yeux, comme si mon corps avait encore réagit avant mon esprit. Je ne contrôlais plus grand chose ces derniers temps, franchement qu'elle adolescente normalement se jetterais à la poursuite de quelqu'un qu'elle ne connait pas, juste parce que son regard s'est aimanté au sien.
Ce devait être les hormones, après tout ma solitude ne me rendait pas moins sensible, et toutes ces sensations enfouies au plus profond de moi ne demandées qu'à s'exprimer.

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant