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PDV Mickaël :

Depuis que j'ai découvert la raison pour laquelle Terek à retrouvé Prune, je redouble de prudence et la suis désormais partout.
Heureusement pour moi une chambre s'est libérée à son étage et grâce à mes relations j'ai pu l'obtenir sans éveiller les soupçons. Me sentir si proche d'elle me redonne espoir, je n'ai pas encore le courage nécessaire pour lui dire la vérité mais je sens que je reprend confiance.

La musique à l'extérieur me donne la migraine, je suis couché depuis bientôt deux heures, l'imaginant tout comme moi fixant le plafond en laissant son imagination vagabonder. Quand on était gamin on passait des heures allongés sur le dos regardant le ciel ou le plafond l'un et l'autre perdus dans nos pensées, rompant le silence soûlent pour passer une question totalement improbable " et si quand j'aurais 30 ans j'adopte un chien tu crois que je pourrais l'appeler flipper?" , " oui sûrement quand tu auras 30 ans plus personne ne se souviendra de flipper" . C'était notre petit jeu, penser à l'avenir, l'inventer au grès des nuages, mais aucun de nous n'a jamais mentionner un futur ensemble.

Finalement mon mal de tête se faisant de plus en plus oppressant, je décide de sortir à la recherche d'un comprimer de paracetamol.
Lorsque je passe la porte je ne suis pas surpris de l'ambiance qui règne à l'extérieur, cela fait déjà 4 semaines que je passe mes weekend ici, vérifiant qu'elle ne quitte pas sa chambre. Mais elle prévoit toujours de quoi tenir jusqu'au lendemain matin et je ne l'ai jamais vu sortir, je peux comprendre qu'elle ne puisse pas supporter la vision de cette déchéance volontaire.

M'avançant vers le centre de la pièce mon regard est immédiatement attiré vers une personne de dos à genoux.
Elle semble encore plus amochée que les autres , son corps est secoué de spasmes et elle semble vomir tripes et boyaux.
Alors que je devrais détourner les yeux et poursuivre mon chemin je reste planté là, il me faut une bonne minute pour comprendre que ce corps tremblant et celui que je connais si bien.

Sans y réfléchir à deux fois je me précipite sur elle.
Je m'agenouille dans son dos et l'encercle de mes bras tentant de calmer les mouvements saccadés de son corps.
Je la sens se tendre sous mon étreinte, elle sanglote, et son corps est couvert d'une fine pellicule de sueur, sa tête dodeline de droite à gauche comme si elle cherchait à chasser des images devant ses yeux à demis clos.
Elle est en état de choc, je la porte jusqu'à la blanchisserie, c'est une petite pièce où est entreposé le nécessaire pour laver, sécher et repasser le linge. Un vieux fauteuil fait face à la machine à laver, je l'installe dedans mais au moment ou je retire mes bras je sens ses doigts s'enfoncer dans ma chaire.

À ce moment je ressens une bouffée de joie purement égoïste, mais le fait qu'elle me retienne comme si elle avait besoin de moi, me fait sentir plus vivant que jamais.

Je la relève délicatement et m'installe sur le fauteuil la gardant contre moi tout en la berçant légèrement, petit à petit je sens son souffle se calmer.
Depuis que je l'ai pris dans mes bras elle n'a pas ouvert les yeux, elle a murmuré des paroles incompréhensibles comme si elle faisait un cauchemar, mais rien d'intelligible.

Je savoure cet instant, sentir sa peau contre moi, son souffle délicat contre mon visage, je n'aurais jamais imaginé que la soirée se termine ainsi. Même si je suis conscient que je vais devoir la ramener à sa chambre et que demain elle ne se souviendra probablement de rien, au fond de moi je garde l'infime espoir que peut être elle se rappèlera.

Les minutes s'écoulent le bruit à l'extérieur s'estompe progressivement signe que nous sommes bientôt le petit matin. Elle dort profondément depuis plusieurs heures, mon corps est complètement ankylosé. Je dois me faire violence pour bouger.
Elle émet un grognement quand je me redresse, je ne peux m'empêcher de sourire en voyant son expression contrariée. Je me dirige d'un pas rapide vers sa chambre, et la dépose délicatement sur son lit prenant soin de lui retirer ses chaussures et de la couvrir.
Je reste encore 15 bonnes minutes à la contempler assis sur le bord du lit, j'ai tellement de chose à lui dire.
Finalement je me retire en refermant bien la porte derrière moi.
Une fois dans ma chambre je m'endors quasi instantanément il est 4h du matin et pour une fois je me sens apaisé.

Je rêve que demain elle viendra frapper à ma porte, m'empêchant de parler elle plongerait ses yeux dans les miens et m'embrasserait d'un baiser qui vaudrait tout les je t'aime du monde. Je lui avouerais tout, la convaincant de rentrer avec moi.
Elle ne serait pas immédiatement d'accord, mais face aux dernières informations elle se sentirait obliger de revenir.
Après tout elle à un titre à honorer, ce n'est pas parce qu'elle est partie qu'elle n'a plus de légitimité, chez nous les liens du sang valent plus que le mérite, la réputation, l'argent ou encore les capacités.
Je lui demanderais sa main, elle ne sera plus jamais seule, je l'aiderais à reprendre sa destiné et à lutter contre les vautours qui veulent sa disparition.
Les choses deviendraient ce qu'elles auraient toujours dues être et nous serions enfin heureux.

Malheureusement comme dans tout rêve il faut se réveiller, à peine 3 heures après m'être endormi je suis tiré du sommeil par une importante agitation dans le couloir.
Prenant conscience que la porte de Prune n'est pas fermée à clés, je saute hors du lit et me précipite vérifier qu'elle est toujours seule dans sa chambre.

Il se trouve que l'agitation qui m'a réveillé vient d'une équipe médicale d'urgence, visiblement la jeune fille au cheveux rouge allongée sur le canapé est inconsciente , et ils sont entrain de la réanimer.
Quelques autres personnes sont présentes, mais tous sembles comateux,et personne ne répond à l'infirmière qui leur pose des questions sur l'identité de la jeune fille.

En regardant la pièce j'ai la tête qui tourne revivant des flashs back de la nuit, mon pouls s'accélère lorsque je revois Prune agenouillé là, au milieux de ces junkies, que se serait il passé si je n'avais pas été présent. Je n'ose même pas imaginer.

Je fini par reprendre mes esprits et me souvenir de la raison de ma présence.
Mais lorsque je me retourne rien ne me prépare à ce qui m'attend.
Et lorsque que je croise le regard de Terek qui m'adresse une sourire machiavélique avant de pénétrer dans la chambre de celle que j'aime, mon coeur s'arrête de battre.

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant