Apparences

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Point de vue d'Eva :

Fatiguée par tant d'émotions j'ai du m'assoupir, après mes interminables tergiversations sur le moyen de prouver la machination dont j'ai été la cible.

Finalement un bruit me tire des bras du fantasmagorique Lazlo, j'étais pourtant réticente à ouvrir les yeux, mais me sentir observée pendant mon demi-sommeil lorsque celui-ci est d'un degré d'intimité affligent, ce n'est pudiquement pas envisageable.
Je suis sûre d'en rougir d'avance à l'idée d'avoir ne serais ce que murmurer, ou laisser paraitre la moindre trace du plaisir que mon rêve me donnait.

Je fais donc semblant de m'éveiller comme si j'étais seule, et après m'être étendue je me retourne finalement vers la porte où doit se situer mon mystérieux visiteur, qui je suppose est ma mère, Mickaël ou encore ses parents.

Je ne m'attend pas à voir assis près de la porte mon avocat, je le regarde incrédule.

Il sourit et s'approche de moi.

-"Bonjour princesse, je suis content de vous revoir."

Je ne sais que penser, ma première visite ici est celle d'un avocat, dois-je en déduire que mon retour à la principauté est plus malvenu que ce que j'imaginais.
Mon inquiétude doit surement se lire sur mon visage car il enchaine:

-"Ne vous inquiétez pas, je suis porteur de bonnes nouvelles, enfin certaines sont bonnes."

Il rit faiblement, ses yeux sont bienveillant, il y a quelque chose chez cet homme en costume gris qui m'inspire une profonde sympathie.
Il se lance finalement dans un récit, véritable ode à la vérité.

Je fini en état de choc, on dirait que ça devient une réelle habitude chez moi, mon corps se fige, je reste sans voix, me met à trembler comme une feuille, et fini par sombrer dans l'inconscience. Je suppose qu'il s'agit du mode sauvegarde de mon cerveau pour éviter la surchauffe,le black Out total.

Mon inconscient tente d'assimiler les nouvelles données, oscillant entre délire onirique, et éveil brumeux, je me met à traiter les informations.
L'identité de Terek, la mort de Tim, la présence de Mickael, les frasques de ma mère, le décès du premier ministre, les preuves de mon innocence, et surtout celle confirmant L'ASSASINAT de mon père.

Mon corps est secoué, violemment projeté d'avant en arrière. J'entends mes cris, je sens mes larmes, je vois des flammes, je suis dans cet avion. Je revis les derniers instants de mon père, je vois cet homme qui met le feu à l'habitacle après avoir tué le pilote, j'imagine mon père luttant pour sa survit alors que sa chaire est mordue par l'incendie.

Puis une seconde voix, une deuxième présence, je ne suis plus la seule spectatrice de ce carnage, quelqu'un m'attrape, me serre fort, m'appelle. Je me sens m'éloigner petit à petit de cet enfer pour regagner la réalité.

J'ouvre subitement les yeux, happée par cette force qui me secoue et me fait revenir sur terre.
Devant moi se tient un Lazlo, paniqué, je peux voir son visage déformé par l'angoisse, je tourne brusquement la tête de par et d'autre, écoutant le moindre bruit mais rien tout semble calme. Il me faut quelque seconde de plus pour comprendre que la seule raison de son inquiétude c'est Moi.

-"Tu m'entends? Tu es là? Prune répond!"

Il me secoue toujours, on dirait que lui aussi revit ses propres cauchemars.

-"Oui"

Je souffle ma réponse, plus que je ne l'articule, elle semble néanmoins atteindre son but car le manège s'arrête, le harnais de sécurité formé par les bras de Lazlo se déverrouille, et les secousses cessent brusquement.