Apparences

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Point de vue de Prune:

J'en suis à ma troisième tenue essayée, impossible de me décider, je suis nerveuse, ça fait un mois que je ne l'ai pas vu.
J'espère qu'il ne va pas me juger et qu'entre nous rien n'aura changé, il est si important pour moi, je ne veux pas l'oublier.
Ma chambre ici, plutôt devrais je dire mon studio vu sa grandeur et les équipements dont elle bénéficie, devient trop petite de minute en minute, je fais les cent pas, tournant en rond, pour finalement opté pour un jean basic et une chemise rose, accompagné d'un gilet crème à grosses mailles.

À l'extérieur le soleil brille, mais une fine pellicule de neige recouvre la terre, ce n'est pas le printemps mais le temps est clément, les températures bien que négatives la nuit, sont au dessus des normales saisonnières en journée.
Chaque matin je vais faire une heure de patin sur le lac gelé, cette activité me permet de revivre mes souvenirs d'enfance tout en me vidant l'esprit. Quand je chausse mes patins, que je glisse sur la surface bleuté, je me sens libre, heureuse, comme si plus rien n'avait d'importance que les rayons du soleil réchauffant l'atmosphère que ma vitesse rend piquante.

J'écris ensuite, je noircie des pages entières, au gré de mon humeur, au début je jeter des mots sans sens, maintenant mon écriture est plus poétique.
L'alexandrin, douze syllabes qui me permettent de coucher sur le papier mes émotions.
Naturellement il s'est imposé comme la manière la plus simple pour moi d'exprimer mon ressenti, régulier, complet, chantant, la parfaite longueur pour juxtaposer mes forces et mes faiblesses, mon amour et ma haine, ma colère et mon pardon.

Professeur, comme je continue de l'appeler, passe me voir chaque jour, nous parlons à présent de tout, il m'aide à comprendre la manière dont fonctionne mon corps et mon esprit.
Je peux ainsi prendre du recul, analyser une situation avant d'en être affectée, et ainsi limité la réaction physique.
Il me donne des pistes de réflexion, j'envisage mon avenir plus sereinement, me préparant à affronter l'extérieur.

Je sursaute. Le téléphone sonne, la réceptionniste m'informe que mes invités sont arrivés.

Ils?

Sans plus attendre je me précipite dans l'escalier pour descendre à leur rencontre, quand il me voit débouler son regard s'illumine, son sourire et franc.
Quel soulagement de retrouver l'homme que j'aime de cette manière si indescriptible.
Je me jette dans ses bras, mais je suis bien vite tirée en arrière par des rires.

-"Non non non, il est à moi maintenant!"

-"Elizabeth !!!!"

Je la serre elle aussi dans mes bras, ces deux là on l'air d'avoir dépassé le stade du simple babillage.
Les regards qu'ils échangent sont sans équivoque, leur doigts enlacés, leurs petits sourires en coin, ils sont amoureux l'un de l'autre et ne le cache plus à personne de tout évidence.

-"Ma puce tu es magnifique, tu sembles si détendue, je suis si heureuse de te revoir."

-"Tu nous as fait peur, j'ai bien cru t'avoir perdu."

-"Je sais que j'ai donnée très peu de nouvelle, je m'en excuse, comme vous pouvez le voir ce mois a été chargé. Suivez moi on va aller s'installer dans le patio, je vais vous raconter."

-" Tu es si différente! Je suis impatiente que tu éclaircisses tous ces mystères."

Je souris à celle qui aujourd'hui représente pour moi la figure maternelle.
Je les entraîne vers une petite table baignée de lumière, le patio n'est pas très vaste, un lieu de pure relaxation, le plafond est vitré, de grandes plantes vertes sont disposées dans des massifs jonché de petit galets, et au centre une fontaine imite une source d'eau.
L'air y est chaud et humide, on n'entend ici que le petit clapoti de l'eau qui s'écoule le long des rochers, et celui de Zoom la petit perruche bleu, qui vole de branche en branche venant saluer chaque nouveau visiteur.