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Le dernier cours de l'après midi passe à une vitesse fulgurante, proportionnellement à l'augmentation de mon rythme cardiaque.

16 heure...

Toujours pas de Terek à l'horizon, je me demande s'il est vraiment l'auteur du message sous ma porte, je commence à être vraiment inquiète, comme si ma parano revenait au galop.

Je prend la route du parc, je m'y suis déjà rendue plusieurs fois au printemps, c'est un endroit sympa en bord de fleuve.
Quand les premières fleurs apparaissent on se croirait dans un petit jardin d'Eden, cerisiers, prunus, dégagent un subtil parfum que les massifs de fleurs complète à merveille. De part et d'autre la vie s'éveille, les cygnes majestueux, les canards qui très vite sont accompagnés de leurs canetons, papillons, libellules ...
Ce lieu représente pour moi un petit havre de paix où j'essaye de me rendre quand il est désert.

Mais aujourd'hui en regardant autour de moi rien n'est pareil. L'eau est saumâtre, les berges boueuses témoin des fortes pluies, les arbres dénudés semblent sans vie, il fait pourtant soleil mais la faune et la flore semblent profondément endormie.

Un frisson me parcours, ce lieu si charmant dans mon souvenir semble lugubre.

Il est 16h20 et à part un couple assez âgés qui promènent leur chien près de l'eau , il n'y a personne.
Je m'assois sur un banc, je prend bien soins de le choisir perpendiculaire au fleuve et à l'entrée du parc, comme celà je ne risque par d'être surprise. Derrière moi se trouve un petit bois avec le début de parcours de santé, devant une étendue verte avec au loin une aire de jeux pour enfants.

16h40 ...

Toujours rien, maintenant le parc prend vie, des mamans se regroupes autour des jeux , quelques sportifs font leurs étirements, mais personne ne semble me prêter attention.

Finalement à 17h le ciel se couvre annonçant la fin de la journée, je décide de ne pas plus attendre, visiblement c'était soit une erreur, soit une mauvaise blague mais je n'ai pas plus de temps à perdre ici.
Rapidement je me dirige vers le cybercafé .

Lorsque je me retrouve devant la devanture je m'aperçois tout de suite qu'un client est présent, c'est bizarre mais je me sens mal à l'aise de rentrer comme si cette présence perturbée mon intimité.
Mais la journée a été stressante et j'ai envi de voir Tonio, de parler avec Tim, ils sont devenus en quelques jours mes points d'encrage avec la société.

Quand j'entre et prend place au bar, Tonio m'accueille comme si nous étions seuls, je remarque que le client s'est raidi devant son ordinateur mais il ne se retourne pas et ne prend pas non plus la peine de me saluer.
Tout en sirotant mon chocolat, et discutant de tout et de rien avec Tonio, je l'observe attentivement.
Un homme assez jeune, probablement une vingtaine d'années, les cheveux brun mi long, il porte une casquette bleu marine pas très adapté ni pour le lieu ni pour la saison. Ses vêtements sont amples, un jogging rehaussé d'un sweat à capuche noir, il ne paraît pas négligé mais à un profil passe partout.
J'essaye de regarder plus attentivement l'écran de son ordinateur, mais il n'y à qu'une page de moteur de recherche lancé, comme s'il fixait l'appareil sans savoir quoi chercher.

Discrètement je demande à Tonio si c'est un habitué, il me répond que non, c'est la première fois qu'il vient mais il l'a aperçu plusieurs fois devant la boutique cette semaine.
Il poursuit en m'informant qu'il à un rendez vous ce soir, il fermera à 18h exceptionnellement, il propose donc de me raccompagner.
Je décline poliment il est 17h50, je vais rentrer à pieds en plus il ne fait pas trop froid, sans même m'installer à un poste informatique je lui fais un petit signe de la main et lui dis que je reviendrais demain.
Il semble ravi et suivant notre petit rituel me tend le sachet de viennoiseries.
Il contourne alors le petit bar qui nous sépare et vient me serré brièvement dans ses bras, en me chuchotant que je suis son rayon de soleil de la journée.
Son geste et ses paroles me réchauffes réellement le coeur car pour moi aussi se moment de la journée est mon préféré. Je m'empourpre et légèrement confuse d'une telle proximité le remercie tant bien que mal.

Je quitte le petit café, c'est au moment ou j'arrive au premier croisement que j'entend un second "ding", je jette un regard en arrière pour apercevoir le deuxième client quitter rapidement les lieux . Il est toujours dos à moi. C'est frustrant d'avoir passer une petite heure à parler á Tonio en présence de cet homme sans savoir à quoi il ressemble.

C'est au moment de traverser que je vois le panneau publicitaire de la supérette du coin, il est temps que j'aille faire quelques courses, je ne peux pas me nourrir exclusivement de viennoiseries aussi bonnes soient elles.
Je les rangent donc dans mon sac, vérifie le contenu de mon porte monnaie et rebrousse chemin en direction du magasin.
Á cette heure le petit Intermarché grouille de monde, je prend un petit panier et commence mes emplettes.
Pain de mie, pâtes, soupe, pâté, quelques pommes, je m'autorise une bouteille de jus d'orange et du lait, et fini par le fromage et des crèmes desserts ( celles qui se conservent en dehors du frigo, car un frigo collectif c'est l'assurance que chacun de servent dans les réserve des autres).
Voilà, j'ai maintenant de quoi tenir une bonne partie de la semaine et le tout pour 26euros , de quoi me laisser un peu de marge pour quelques petits plaisirs.

Le trajet du retour me semble interminable, et c'est les bras en compote que je lâche mes sacs et m'écroule sur mon lit.
Mes yeux se pose sur la feuille où est noté le rdv , tout cela me semble quand même étrange, si on considère que Terek est le seul à savoir où je vis et sa mystérieuse disparition.

Cette nuit là est peuplée de rêves et de cauchemars, tantôt Terek apparaissant comme un prince et me déclarant son amour tantôt comme un psychopathe cherchant à me détruire.
Mais le plus intrigant ce sont ces yeux qui m'observent peut importe la situation, à chaque fois que je cherche à les atteindre ils s'éloignent toujours plus loin, hors de ma portée.

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant