-47-

1.6K 180 1
                                    

Point de vue de Prune:

Il est allongé là, sa cage thoracique se soulève à intervalle régulier, son sommeil est profond.
Je m'avance et m'assoie sur le bord du lit, je regarde cet homme, mon coeur se serre, il est si beau. Mais il y a quelque chose de plus chez lui, une part de mystère.
Goth à évoqué ses démons, que peut il bien avoir vécu de traumatisant. Peut importe ce qu'il a pu vivre j'espère arriver à panser ses blessures.
Il faut pour cela que j'arrive à briser sa carapace, à le contrôler sans le faire fuir. Cette situation est difficile, moi même je suis fragile est absolument pas prête pour une relation.
Pourtant il est là, si près de moi, et je sais que je veux me battre pour lui. Cette force qu'il m'insuffle par sa seule présence, et le témoin des grandes choses que nous pourrions accomplir ensemble. Je caresse son bras musclé qui s'échappe de la couverture, ce simple contact me donne des frissons, j'ai envie de prouver à cette homme que je peux être une femme forte, mature et désirable.
Il inspire le respect, la force et la virilité, pour moi il est le feu, la passion, et je veux être à son image.
Être la seule capable de maîtriser ce bel étalon.

Prise dans mes songes, rêvant d'un avenir à ses côtés, où nous serions les rois du monde, je sombre dans le sommeil tout contre lui.

Je ne sais combien de temps s'est écoulé lorsque je me réveille, j'ai chaud, mon corps est en sueur, il me faut un petit moment pour comprendre ce qui me met dans cet état.
Une bouffée de panique me gagne lorsque je me rend compte que je suis prisonnière de deux bras puissants, puis je me souviens d'où je suis et de la personne qui se trouve à mes côtés. Ses jambes sont emmêlées aux miennes, ses bras me retiennent tout contre son torse, je souris, j'aimerais me réveiller chaque jour avec lui.
Je me rendors sereine, heureuse.

Finalement mon repos n'a été que de courte durée car de doux frissons me tire à nouveau du sommeil.
Je sens qu'il est réveillé, mais il ne me repousse pas, bien au contraire, il enfouit sa tête dans ma nuque et je le sens qui me respire, ses pouces font de délicats vas et viens le long de mes avants bras.
Son souffle est chaud, et ma température corporelle monte en flèche, je peux sentir son désir grandir contre moi.
Je n'ose pas ouvrir les yeux, j'ai peur d'être rattrapé par la réalité et de faire exploser notre bulle.

-" Je sais que tu es réveillée."

Il murmure dans mon cou, tout en y semant de légers baiser.
Je frémis, j'ai tellement envi de plus avec cet homme, mais j'ai peur de faire une nouvelle crise, il ne comprendrait pas.

-"On doit parler."

J'ai l'impression qu'il peut lire dans mes pensées, et même si je n'ai pas envie de rompre ce moment, je sais que nous avons beaucoup de choses à éclaircir avant de pouvoir laisser libre court à notre désir.

Il me retourne face à lui, toujours contre sa peau nue, mes mains parcours ses courbes, mon regard remonte son torse magnifique avant de plonger dans les ténèbres de ses yeux.
Nos visages ne sont qu'à une vingtaine de centimètre, je peux sentir le magnétisme de sa bouche, j'ai beau me rappeler que nous devons parler, mes lèvres ne désirent qu'une chose gouter les siennes.

-" Comment vas tu ce matin?"

-"Mieux."

-" tes blessures ne te font pas trop souffrir?"

Mon geste accompagnant ma parole, je touche sa peau tuméfiée, il ferme les yeux inspire bruyamment quand mes doigts passent sur sa lèvre fendue.

-" Ce n'est rien, ne t'inquiète pas."

-"Tu ne peux pas me demander ça."

-"Comment ça?"

-" Comment veux tu que je ne m'inquiète pas pour toi? Ne ressens tu pas à quel point je suis troublée en ta présence?"

-"Je ne sais pas. Tu es la princesse, je suis ton employé."

-"Lazlo! Tu ne peux pas imaginer que je te vois comme un employé! C'est absurde."

-"C'est pourtant le cas."

Il baisse les yeux, je le sens s'éloigner, son corps se raidit, je ne sais pas comment lui faire comprendre. Alors tout en caressant son dos, je décide de lui ouvrir mon coeur. C'est un risque, le professeur m'a mise en garde, mais aujourd'hui je décide que je préfère vivre avec un rejet que le regret de ne pas avoir exprimé mes sentiments.

-" J'aimais tant mon père, avec lui je savais ce que l'amour signifiait. Ma mère ne m'a jamais aimé comme elle aurait du. Quand il est mort, une partie de moi la suivit. Toute mon insouciance s'est évaporée, je me suis sentis si seule. Mickaël m'a aidé à surmonter cette épreuve, il a été un ami sincère. Mais voilà, ma mère et son nouvel amant en ont décidé autrement. Ils ont cherché à me nuire, en tant que chef de la sécurité je sais que tu es désormais informé de tout ce que j'ai pu vivre, et qui est maintenant avéré.
Je ne veux pas que tu me vois comme la "pauvre fille traumatisée", pourtant je ne peux pas nier que je suis abimée, je ne suis pas sûre d'être un jour normale.
Mais je veux que tu sache que depuis que tu m'as prise dans tes bras, à l'entrepôt, quelque chose s'est réveillé en moi. "

Il me fixe intensément, je peine à trouver mes mots, j'ai tellement peur qu'il fasse voler mon coeur en éclats après cette déclaration que ça en est douloureux. Mais comme toujours le contact de ses mains qui serrent à présent les miennes me donne la force nécessaire pour continuer.

-" Ce n'est pas un simple désir. Quand tu es là plus rien d'autre n'existe. Tu me donnes de la force et du courage. Je ne supporte pas t'entendre dire que tu es mon employé. Cela fait trois ans que je vis dans l'anonymat complet, peinant à me maintenir à flot, n'ayant plus de but et perdant le gout de la vie. C'est derniers temps j'ai rencontré des gens formidables, ils m'ont aidés à faire face. Harold aussi à sa manière m'a aidé, j'ai même cru avoir des sentiments pour lui.
Mais je me trompais, car je ne sais pas ce que c'est que d'aimer, mais je suis sûre d'une chose c'est que quand tu m'as regarder pour la première fois je me suis sentis revivre.
Tout mon corps s'est éveillé à ton contact, et depuis il ne se passe pas une seule seconde sans que je pense à toi et sans que mon corps te réclames."

Je baisse la yeux, j'en ai trop dit, beaucoup trop, mais il fallait que je sois honnête envers lui et avec moi même.
J'attend un signe de sa part, je voudrais qu'il me montre que je ne m'égare pas et que lui aussi éprouve ça.
Mais rien, seul le silence.
Je sens les larmes monter, il ne me reste plus beaucoup de temps avant de céder, j'amorce un compte à rebours dans ma tête me concentrant sur les chiffres.

Je pris silencieusement pour qu'il réagisse avant que je m'effondre.

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant