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Point de vue d'Harold ( alias Terek) :

J'étais plongé dans mes pensées quand mon téléphone sonna, je souris comme un idiot en voyant le nom d'Eva s'afficher. Je venais de la déposer et elle m'appelait déjà, c'était plutôt bon signe quant à l'évolution de notre relation.

Quand je décrochais mon sang se glaça presque instantanément, j'entendais des pleurs dans le combiné.

-"Eva tout va bien? Je suis en bas, j'arrive."

Prêt à bondir hors de la voiture, je me figeais en entendant sa réponse.

-"Harold tu ...comment... Tu es là ???"

MERDE !!!!
Ce n'était pas Prune mais bien sa mère, l'actuelle compagne de mon père, en y repensant c'était quand même paradoxal de fuir sa famille et de choisir le prénom de sa mère comme nouvelle identité.

Je tentais de reprendre mes esprits, j'étais boulversé je savais que si elle pleuré c'est qu'il nous avait quitté.

-" je serrais là dans quelques heures."

Je murmurais la phrase, les sanglots comprimant mes voix respiratoires.

Je mettais le contact, tout en passant un dernier coup de téléphone.

Quatre heures plus tard...

Je visage fermé ne laissant transparaître aucune émotion je me préparais à descendre de l'avion.
Les paparazzi étaient déjà là, je devais me montrer fort.
À mes côtés Brömer dans son costume noir, donnait ses ordres à travers son oreillette. Il m'avait longuement briefé durant le vol, j'allais vivre une journée des plus éprouvante.

Je montais à bord de la limousine, celle-ci quitta l'aéroport sous les crépitements des flashs, ces hommes n'avaient donc aucun respect, ils cherchaient l'image choc à n'importe quel prix.

Répugnant.

Une grosse demi heure plus tard nous passion la sécurité du palais, et la voiture se garer devant l'entrée.
Mon coeur se serra, j'allais devoir consoler une femme que je connaissais à peine et qui était bien plus proche de mon père que je ne l'étais finalement.

Je me souviens de ce que j'avais raconté à Prune sur ma vie, ce n'était pas si éloigné de la réalité, sauf qu'en fait ma mère était décédée lors de ma mise au monde. Mon père m'avait fait élever par une nurse, et placer dès que possible dans un pensionnat strict et réputé en Suisse.
Il m'a toujours tenu à l'écart de sa vie, personne ne connaissait réellement mon existante et encore moins mon visage.
Mais il m'appelait régulièrement, c'était un homme plein d'ambitions, il m'a toujours dit qu un jour il gouvernerait , et il y ait arrivé. Certes le pouvoir était le résultat de sa liaison avec la reine mais il avait su être à la hauteur de la fonction.

Depuis la disparition de la princesse, il m'avait fait revenir à la principauté, préparant sa succession et l'officialisation de son statut, il voulait épouser la reine et donner son nom à la future lignée de dirigeant du royaume de Katzburg.
J'avais donc suivi des cours particuliers, et une formation politique, tout en rencontrant et participant à toutes les réunions et prises de décisions importantes.
Je faisais aussi un grand nombre d'apparitions dans les soirées mondaines, toujours bien accompagné. Les filles de bonne famille se ruées à mon cou, elles espéraient toute devenir un jour la future reine.

Le palais était silencieux, Brömer m'informa que seul le service de sécurité était présent, madame ne voulant pas de témoin de la dure épreuve qu'elle traversait pour la seconde fois.

Cette femme attirait le malheur sur les siens, ses parents furent tués peux avant son mariage royal dans un accident de la route, le roi Alexander péri dans un accident d'avion, sa fille se met ensuite à se dépraver et accuser son nouveau compagnon de séquestration, et fini par disparaître. Et aujourd'hui alors que les préparatifs de son mariage commencent, mon père, son futur époux, décède des suites d'un infarctus.

A croire qu'elle est maudite. Je suis presque soulagé qu'il n'ait pas eu le temps d'officialiser leur relation, je ne veux pas de cet héritage.
S'il y a bien une chose que j'ai compris au contact de Prune c'est que je n'avais jamais eu la vie dont je voulais. Et à son contact j'ai appris à savourer les choses simples. Je lui ai dit avoir fait de nombreux voyages, mais ils se résument à des rencontres officielles dans de grands hôtels. Aujourd'hui je souhaite réaliser ce rêve, à 20ans je veux profiter de ma jeunesse, et découvrir la vrai vie.

Penser à elle me donne du courage, je sais qu'elle va se sentir abandonnée quand elle verra mon message, mais je n'avais pas le temps de lui expliquer. Et je dois me l'avouer lui révéler la vérité et prendre le risque de la perdre me terrifie, d'autant plus que je suis certain d'avoir aperçu le fils Rosenberg roder dans l'ombre.

Mon père m'a un jour dit que c'était une future source de problème, il était très proche de la princesse et depuis son départ n'avait cessé de gagner des électeurs. En effet il avait longtemps était l'image du futur prince, et encore aujourd'hui brillant étudiant en médecine et suivant un cursus de droit, il avait l'image du jeune homme modèle.

Je me sentais dépassé par tout ça, je n'aimais pas particulièrement la politique, j'avais seulement voulu être la fierté de mon père.
Mais aujourd'hui il nous avait quitté.

Brömer me laissa seul devant une porte à l'étage, je frappais et entrais.
Je fus frappé par sa ressemblance avec l'objet de mon désir, elle qui était toujours bien habillé maquillé, avait le visage tiré, les yeux rougis, et les cheveux ébouriffé.
Dans son regard je pu lire toute la douleur qui l'habitait, elle sangloté en murmurant des "ce n'est pas possible".
Je m'approchais, mettant une main sur son épaule, je ne savais absolument pas comment soulager sa peine alors que j'étais moi même entraîné par ce tourbillon infernal.

-"Harold.."

Je m'assis en face et commençais à réciter le laïus que Brömer m'avait servit dans l'avion.
Elle sembla reprendre peu à peu le dessus, nous n'avions pas beaucoup de temps et je ne voulais pas l'accabler d'avantage en lui disant que je ne comptais pas rester à ses côtés.

-" Ton père m'a dit que tu étais avec ELLE..."

Sa phrase restait en suspend, je n'ai jamais vraiment eu de relation père fils, et ma nurse n'a jamais fait preuve d'instinct maternel à mon égard, mais je me demande comment cette femme à pu laisser sa fille disparaître sans remuer ciel et terre pour la rechercher.
Il faut croire que le pouvoir était plus important pour elle que la famille.

Je me recule, elle doit sentir mon malaise, car ses yeux me fixe avec interrogation.

-"Oui."

-"Elle sait ce qu'il se passe ici?"

Elle ne s'inquiète donc pas de savoir comment elle va, je commence à me demander qui disait la vérité dans cette histoire.
Et si cette femme et mon père lui avaient réellement fait du mal pour garder le pouvoir?

Si je veux découvrir la vérité je vais devoir me montrer à la hauteur de leur noirceur.
Je l'informe donc que Prune n'est pas une menace et qu'elle ne sait absolument rien de la situation, et que, bien évidement j'ai fait en sorte qu'il en reste ainsi.

Quand un faible sourire se dessine sur son visage en comprenant que sa fille, sa propre chaire, restera loin d'elle, je ne peux réprimer une grimace. Cette femme est un monstre.

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant