- SUITE DU TOME 1 -
Désormais mariés, Lou et Giorgio ne vivent pas pour autant leur amour comme ils le mériteraient.
La menace Vassili Sarnova n'a jamais été aussi présente, les pions se placent sur l'échiquier et rien ne se déroule comme ils l...
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L'air frais de cette fin d'après-midi distille les odeurs de l'herbe mouillée et des pommes de pin, des feuilles mortes et de l'humidité qui s'annonce... peut-être aurons-nous encore de la neige ? Sissy et Lily adoreraient refaire une bataille de boules de neige avec toute la meute réunie, comme les trois années précédentes...
En parlant des petites démones, leurs yeux plissés et victorieux me contemplent d'une bonne dizaine de mètres, perchées sur l'un des plus hauts chênes de notre propriété.
—Alors tonton Jo', tu déclares forfait ? Me scande Sissy en tapant dans la main de sa sœur.
—Je parie que tu peux pas sauter plus haut que nous ! Ajoute cette dernière.
Je leur affiche un sourire en coin machiavélique avant de leur faire un clin d'œil. Je me tâte : dois-je les laisser gagner pour accentuer leur joie, ou leur en mettre plein la vue ?
Sous le tirage de langue de Sissy, je me décide à la seconde option. Mon honneur de loup est en jeu, après tout !
Je prends un léger élan qui me vaut des "c'est pas juste !" réprobateurs et m'élance, décollant de terre comme si la gravité elle-même me poussait.
J'atterris à la cîme de l'arbre sous les regards éberlués des démones, me posant nonchalamment sur la plus haute des branches supportant mon poids. Quelques craquements se font entendre lorsque mes adorables - et despotiques - nièces de cœur viennent me rejoindre.
Elles ne disent rien, je me délecte un peu de ma victoire sans pour autant en rajouter... je connais le caractère de feu des blondinettes comme ma poche. Et je ne suis pas fou au point de les titiller maintenant.
Lily entoure ma taille de ses bras, le pompon de son bonnet en laine bleu chatouillant mon menton. Sissy quant à elle se colle à mon flanc libre et admire la vue qui s'offre à nous. Aucunement gênés par les bourrasques de vent plus puissantes à cette hauteur, nous restons là pendant plusieurs minutes.
Je caresse distraitement les mèches de cheveux blonds de Sissy qui sortent de ses caches-oreilles duveteux quand celle-ci pointe soudain son index vers la route en contrebas.
—Tonton Jo', regarde !
Je suis la direction de son doigt, mes pupilles se rétrécissent pour faire le point sur le véhicule noir qui sinue sur le chemin étroit jusqu'à notre manoir.
C'est quoi ce bordel ??
Je détaille le véhicule et lâche :
—C'est une berline, probablement Sylla ou un autre homme de main de Giorgio...
Aussitôt mon hypothèse avancée que je me renfrogne : Lou doit être au cabaret à cette heure-ci, donc je ne vois pas pourquoi un des gars de Giorgio viendrait jusqu'ici si ce n'était pas pour l'y reconduire... d'autant que seuls Sylla et son patron sont au courant du lieu exact de notre habitation.
