Chapitre 8 - MENACE

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L'écran de mon ordinateur est figé depuis plusieurs minutes sur la même image : une photo plein écran de l'hôtel particulier de mon Oncle, où celui-ci séjourne, entouré de ses plus fidèles généraux (et larbins), pratiquement toute l'année

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L'écran de mon ordinateur est figé depuis plusieurs minutes sur la même image : une photo plein écran de l'hôtel particulier de mon Oncle, où celui-ci séjourne, entouré de ses plus fidèles généraux (et larbins), pratiquement toute l'année. Quand il n'est pas en voyage d'affaires ou dans ses autres clubs à la con.

Je connais hélas parfaitement cet endroit. Chaque pièce, chaque renfoncement, chaque passage secret, chaque sortie de secours, chaque emplacement de caméras, même les chemins de rondes précis des gardes... pourtant, je ne cesse de m'abîmer les yeux sur cette foutue image, cherchant le moindre indice qui aurait pu m'échapper.

Parce que demain, je vais pénétrer - à nouveau - dans le repaire du diable.

Sans prévenir, évidemment. Je veux marquer mon entrée et garder ma présence secrète le plus longtemps possible. L'inattendu a toujours été l'un des plaisirs favoris de Vassili... le surprendre, lui qui se considère au-dessus de tout et au courant de tout, est une forme de consécration pour lui.

Esprit tordu, bonjour !

Le genre de mise en scène qui le satisfera à coup sûr, je connais. J'ai souvent pratiqué. Et puis mon Oncle m'a toujours placée sur un piédestal, et ce dès mon plus jeune âge. Un piédestal que je me serais bien passé de fouler.

Mais je ne peux pas rester sans rien faire. Laisser la situation s'envenimer et Dimitri attiser les foudres de Vassili, hors de question. Mon Oncle a forcément, à un moment ou un autre, écouté les jérémiades de etot ublyudok (*cet enfoiré). 

Celui que j'appelais mon frère est une merde rancunière, il ne pourra pas digérer ce que Giorgio lui a valu (une vie de repas liquide ou prémâchés), et comme il est trop faible sans l'influence de Vassili, il a dû l'embobiner.

Et l'a eu à l'usure.

J'ai retourné le problème dans tous les sens mais j'en arrive toujours au même point : un appel ou quoi que ce soit d'autre n'aboutira jamais. Je dois me mouiller personnellement et aller le voir face à face. En plein milieu du nid de serpents que j'ai quitté il y a désormais 8 ans.

Bordel, j'ai la nausée rien que de m'imaginer franchir la porte !

Je sais ce qui m'attend là-bas. Comme je sais également que je vais devoir affronter toute une brochette d'ordures en tout genre, accompagné d'une clientèle de vieux pervers bedonnants qui cherchent à asseoir leur domination sur de belles et jeunes femmes justement éduquées pour les satisfaire.

J'étais de celles-là. J'ai donné mon corps plus souvent que je ne pourrais jamais les compter. On ne m'a pas donné le choix et à l'époque, je faisais ce que mon Oncle voulait. Je n'aurais jamais pensé qu'après plusieurs années sur le terrain, il me vendrait à l'un de ses clubs de pétasses !

Putain...

Sous mon bureau, je caresse furtivement le relief de mon PSM. Ça me rassure un moment, un court moment, avant que des flashs absolument dégueulasses de mes nombreux clients qui s'amusent à me faire tourner dans une orgie viennent saper mon moral.

Le Masque de la Lune - TOME 2 - Les lois du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant