Chapitre 13 - LA BOITE DE PANDORE

124 4 2
                                    


Debout devant mon énorme meuble de rangement en bois sombre, je ne me préoccupe pas de mon reflet mais plutôt des dizaines de photos qui encadrent le miroir

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Debout devant mon énorme meuble de rangement en bois sombre, je ne me préoccupe pas de mon reflet mais plutôt des dizaines de photos qui encadrent le miroir.

Je les parcours avec un regard tendre, un sentiment de bien-être envahissant petit à petit mon esprit dès que l'un ou l'autre cliché me ramène vers un souvenir précis. Celui de Lou, neuf ans, jouant dans la neige avec Okubo dans les montagnes reculées où nous les avions trouvés lui et ses sœurs, me fait sourire largement. C'était le jour même de notre première rencontre. Et le premier où ma petite sœur a enfin reparlé.

L'immense sourire qui se peint sur son visage éclate l'objectif, je me souviens que Jo' avait dégainé son téléphone portable plus vite que son ombre pour immortaliser ce moment extrêmement important de nos vies. Okubo, du haut de ses neuf ans lui aussi, ne savait pas à quel point il venait de transformer notre petite sœur : elle qui n'avait plus prononcé le moindre mot depuis que nous avions quitté sans nous retourner la demeure familiale, voilà qu'en voyant le trio nippon, sa voix fluette s'est élevée et nous a instantanément réchauffé le cœur à Jo' et moi.

Un an que nous ne l'avions pas entendu. Un an.

Mes yeux s'embrument alors que le souvenir se grave dans ma mémoire et fait remonter à la surface les émotions de ce jour-là. Conscients que je dois continuer rapidement mes préparatifs pour la soirée qui s'annonce, je me détourne enfin de la photo et percute mon reflet. Je saisis un de mes rubans noir favori pour m'attacher les cheveux en une queue de cheval basse. Ce faisant, ce ne sont plus mes doigts que je vois naviguer entre les mèches mais ceux, longs et puissants, de l'Alpha.

Bon dieu, ses mains... ses caresses... parce qu'il s'agissait bien de cela, n'est-ce pas ?

Je me perds sans parvenir à me raisonner dans les sensations indescriptibles qui ont pris naissance au creux de mes reins lorsque les phalanges d'Ilyes ont emmêlés mes cheveux. Je n'avais jamais rien connu de si doux et d'à la fois si érotique.

À quoi je pense, bon sang ?!

Je me réprimande intérieurement. Ilyes n'a vu en cet instant qu'un jeu. Il s'est amusé de mes réactions comme un chat s'amuse d'un oisillon, voilà tout. Je ne dois pas oublier que ce loup dominant n'a pas hésité à s'associer avec mes grands-parents à d'abjectes fins !

En repensant aux Anciens, mon reflet mime une grimace dans le miroir.

Bien que Lou nous ait rassuré cet après-midi sur le fait qu'ils sont enfin retournés en France, abandonnant le projet de faire de ma petite sœur un réceptacle pour leur héritier de Sang-Pur, je ne peux empêcher un sentiment désagréable d'enfler dans ma poitrine. Un mauvais pressentiment. Inexplicable mais bien présent, sans cesse raviver par la certitude que toute cette menace ne peut pas se terminer aussi... facilement.

Soit, l'Alpha les aura intimidés. Brutalement intimidés, si j'en reviens à sa manière absolument bestiale de leur faire passer le message. Mais tout cela ne me rassure en rien : pourquoi faire tout ce chemin après plus de vingt ans sans donner de nouvelles, pour repartir avec un avertissement ? C'est trop beau pour être vrai.

Le Masque de la Lune - TOME 2 - Les lois du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant