Cette soirée ne se déroule vraiment pas comme elle aurait dû, putain.
Je me demande comment j'en suis arrivé là, avançant parmi les danseurs qui se trémoussent gaiement sur la musique suave du Monts et Merveilles, me dirigeant droit vers deux de mes associés potentiellement en train de me la foutre à l'envers... alors que je devrais être aux côtés de ma femme, à la cajoler pour me faire pardonner mon incroyable connerie de ce matin.
(Lou est protégée, Giorgio, y a Sylla pas loin, et les jumeaux Ortega...)
Nom de dieu, et dire que je suis RASSURÉ par leur présence ! J'y crois pas !
Je me secoue. C'est pas le moment de faire parler ma jalousie ni mon inquiétude, je dois savoir ce que Ratzinger et West foutent ici. Parce qu'ils auront beau faire passer ça pour une simple visite de courtoisie, je suis pas con. Le "je souhaitais rencontrer votre femme" du vieux Ratzinger cache quelque chose. D'autant qu'il est venu avec West... à moins que ce soit ce rat puant qui lui colle aux basques...
Quoi qu'il en soit, je vais éclaircir les choses avec ces deux connards. Ne serait-ce que pour protéger Lou et notre enfant.
(Mamma mia... NOTRE enfant... ma femme est enceinte... de moi... je vais être père...)
Bordel, j'ai chaud d'un coup !
Je ne sais pas comment j'arrive à afficher un air neutre alors qu'en dedans, c'est le cataclysme. A mesure que l'info remonte à mon cerveau, je prends conscience que oui, d'ici quelques mois, je vais me retrouver à devoir changer des couches et préparer des biberons.
Putain de merde.
(Moi, préparer des biberons ?! Est-ce que je suis prêt ?! Est-ce que je vais assurer ?! Est-ce que... est-ce que je veux de cet enfant ?)
Je ralentis la cadence, engloutis par la foule. Je ne vois plus personne ni n'entends plus la musique alors que les flashs de la naissance de ma petite sœur se succèdent dans mon esprit chaotique : sa bouille de poupon rose, ses cris en pleine nuit qui rameutaient toute la baraque, ma crainte ahurissante de voir débarquer mon paternel, flingue au poing, pour lui coller une balle et la faire taire... et la première fois où je l'ai tenue dans mes bras, elle si fragile, si tendre, dénuée de vices et de ténèbres.
Je me souviens de ce sentiment qui m'a envahit. De cet instinct de protection irrépressible alors que j'avais cette vie si fragile entre mes bras. Et cet amour qui a explosé, moi qui n'avais encore jamais éprouvé ce genre de sentiment pour personne.
Un couple de danseurs me bouscule, je reprends pied à la réalité. Cette brève introspection m'a foutu la claque dont j'avais besoin pour enfin me réveiller.
Oui, je veux cet enfant. Oui, je ferai tout pour le protéger.
Mia dea, tu m'offres sans cesse plus que je ne pourrai jamais te donner...
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Le Masque de la Lune - TOME 2 - Les lois du sang
Fanfiction- SUITE DU TOME 1 - Désormais mariés, Lou et Giorgio ne vivent pas pour autant leur amour comme ils le mériteraient. La menace Vassili Sarnova n'a jamais été aussi présente, les pions se placent sur l'échiquier et rien ne se déroule comme ils l...