- SUITE DU TOME 1 -
Désormais mariés, Lou et Giorgio ne vivent pas pour autant leur amour comme ils le mériteraient.
La menace Vassili Sarnova n'a jamais été aussi présente, les pions se placent sur l'échiquier et rien ne se déroule comme ils l...
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Comme Elisa l'avait dit, notre quotidien a Giorgio et moi a... drastiquement changé.
Au fur et à mesure des semaines qui s'égrènent, je lis sur le beau visage de mon mari une fatigue qu'il n'a de cesse de me cacher. C'est un amour. Il est constamment à mes côtés, pare à tous mes besoins, m'abreuve de tendresse et de paroles rassurantes destinées à me faire oublier mon vague à l'âme persistant.
Ses affaires au casino sont chapeautées avec rigueur par Higarashi-san. Son associé prouve chaque jour que Giorgio a eu raison de lui faire confiance en lui donnant certaines libertés. D'autant que le quinquagénaire ne manque pas de nous rendre visite et de faire part de la très bonne évolution du Casino della Dea. Je rougis encore des paroles qu'il m'a dites un peu avant de quitter la villa, quelques jours plus tôt. Il s'est exprimé dans sa langue natale, avec son accent d'Osaka chaleureux, en me félicitant d'être une épouse aussi radieuse que courageuse.
Ainsi baignée dans un cocon de pure bienveillance, j'en oublie ma situation et ce que je fais subir à mes proches depuis que je ne peux plus me déplacer ni vivre comme avant.
Ma condition de fardeau vivant m'empêche cependant de dormir sans être assommée de cauchemars récurrents. Enfin, d'un cauchemar en particulier, le même chaque nuit, me faisant panteler au réveil, effrayée par cette main cadavérique enserrant ma gorge...
Et comme mon bel italien a besoin de repos, je me refuse à le sortir du sommeil pour me rassurer. Je sais qu'il s'empresserait de me veiller, de me border, et il en est hors de question !
En ce qui concerne le cabaret, Katia a balayé mes excuses d'une main ferme lorsque je lui ai dit que je ne pourrais plus chanter jusqu'au terme de ma grossesse. Ma meilleure amie s'est bien plus inquiétée de ce que cette restriction avait comme effet sur moi que de ce que ça engendrait pour le Monts et Merveilles et sa clientèle. Tous mes amis artistes m'ont envoyé leurs bonnes ondes afin que je ne m'inquiète de rien, disant qu'ils avaient hâte de voir le "petit bout" montrer son museau - un nouveau surnom pour notre miracle.
Ils sont formidables, incroyablement généreux.. je n'en reviens pas d'être autant choyée.
D'ailleurs, pour cela, mon bel italien n'a pas perdu de temps : voulant me redonner le sourire et surtout chasser les relents de mon esprit coupable, il a proposé à ma famille de s'installer chez nous afin que je sois entourée de tous ceux que j'aime.
Sa sollicitude me fait craquer. Ses attentions, son regard constant sur mes gestes et mes envies, sa douceur lorsqu'il me porte, m'assieds ou m'allonge pour être à chaque fois dans son champ de vision, me faisant participer à la vie de la villa, son adorable obstination de ne jamais me faire prendre place dans le fauteuil recommandé par la doctoresse - et qui d'ailleurs est retourné fissa à son cabinet, grâce à Sylla... bon sang, il n'y a aucune limite à mon amour pour lui !
