Le risotto aux truffes est succulent, une vraie merveille. La table autour de laquelle nous sommes rassemblés, Vincenzo, Valio et moi, est garnie avec une opulence assumée, de celle que je connais bien mais qui me donne toujours cette incontestable preuve que je suis une reine.
Les plats aussi délicats que raffinés y sont légion, il y a de tout en en une quantité astronomique, agencé comme un feu d'artifices de couleurs et d'odeurs alléchantes : de la crème safranée aux St Jacques et langoustines, du canard à la sauce champagne accompagné de son émulsion de morilles, du Sandre aux zestes d'orange, du homard bleu cuisiné à la Grecque... une kyrielle de mets rares et luxueux pour saluer respectueusement l'hôte d'exception qu'est Vincenzo Maccini.
Car si ce dernier n'est pas satisfait, il se fera un devoir - et un plaisir - d'envoyer le cuisinier se faire brûler les parties génitales au chalumeau.
(A moins que Valio soit chargé de s'amuser avec pour avoir manqué de respect à notre capo.)
La Suite Royale du Grand Hôtel le plus prisé de New York nous accueille pour quelques jours, si Vincenzo n'a pas changé d'avis d'ici là. Il a toujours fait les choses en grand et ça m'a toujours énormément plu : cette débauche de raffinement, d'attentions diverses et variées, de soumission délicieuse... un régal lorsque, comme moi, l'on a dû se hisser tout en haut de la pyramide en sacrifiant tout sur son passage.
Mon capo a des points d'attaches aux quatre coins du globe mais il n'en fait que rarement usage. J'ai d'ailleurs été plus qu'étonnée de l'entendre décréter que nous partirions sur le sol américain hier... mais quand Il Polpo a mentionné New York, j'ai tout de suite compris ses intentions.
Je n'osais en rêver. Après toutes ces années, le père allait enfin rejoindre le fils. Alors que Vincenzo ne s'est pas déplacé en apprenant la mort de sa fille Gia, onze ans auparavant, voilà que lorsque son héritier se marie, il décide d'affréter l'un de ses nombreux jet privé pour se rendre à la Grosse Pomme...
Cette décision, bien que très surprenante de la part de mon capo, n'a pas manqué d'apaiser la tension meurtrière qui m'a traversée à la mention du mariage de Gio... j'ai jubilé au point d'en jouir. Non seulement j'allais revoir mon amour de jeunesse mais en plus, je pouvais avoir la chance de tourmenter cette brebis galeuse qui se permettait de se faire appeler "sa femme".
Une pierre deux coups.
Aucun homme n'est jamais arrivé à la cheville de Gio. Je l'ai su dès notre rencontre à ses 10 ans. Il était alors déjà d'une beauté ravageuse, avec cette impertinence et cette sauvagerie dans le regard ! Un véritable petit prince qui deviendrait un Roi. N'en déplaise à son père, qui lui infligeait des traitements cruels et sadiques en le confiant à Valio... mais il en a fait un homme fort, impassible et n'ayant peur de rien.
Patiemment, j'ai attendu son entrée dans l'adolescence. Mon envie dévorante de lui offrir son premier extase charnel s'est avérée payante et plus qu'inoubliable, j'en reste gravée dans ma chair à jamais. Gio s'est montré bestial, impulsif, dominant... tout ce que j'ai toujours désiré chez un amant.
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Le Masque de la Lune - TOME 2 - Les lois du sang
Fanfiction- SUITE DU TOME 1 - Désormais mariés, Lou et Giorgio ne vivent pas pour autant leur amour comme ils le mériteraient. La menace Vassili Sarnova n'a jamais été aussi présente, les pions se placent sur l'échiquier et rien ne se déroule comme ils l...