- SUITE DU TOME 1 -
Désormais mariés, Lou et Giorgio ne vivent pas pour autant leur amour comme ils le mériteraient.
La menace Vassili Sarnova n'a jamais été aussi présente, les pions se placent sur l'échiquier et rien ne se déroule comme ils l...
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—Tu me préviens direct, OK ? Dès que t'arrive à la clinique, et tant pis si j'te réponds pas, tu me donnes des nouvelles.
Les yeux sur le compteur de vitesse, je m'étonne même pas de la voix autoritaire et inquiète de mon frangin. Ça va faire bien trois minutes qu'il me donne des ordres sans discontinuer. Je le laisse faire parce que je sais que c'est sa manière de se rassurer après le court message envoyé il y a plus de deux heures par Sisko, sur le groupe qu'on avait créé pour l'anniversaire de Lou.
Et le foutu SMS n'a pas manqué d'alarmer Matt, qui m'a mandaté pour aller voir directement sur place ce qu'il en est. Lui est cantonné dans sa tour de verre, obligé d'assister à une grande réunion pompeuse qui m'emmerderait sévère si je devais bosser dans une boîte pareille.
Hors de question de ressembler à ces pingouins en costards ! Cette vie n'a jamais été pour moi.
—C'est bon, t'as fini ? Je peux en placer une, hermano ?
Matt grogne et soupire, je l'imagine en train de passer une main nerveuse dans sa tignasse.
—J'comprends pas comment tu fais pour être aussi calme, siffle-t-il.
—L'habitude, hermano. Et mon sang-froid légendaire.
Nouveau grognement, j'entends un bruissement de tissu, signe qu'il frotte fébrilement sa veste en cuir. Il le faisait souvent quand on était gosses et qu'on savait qu'on allait devoir se confronter à notre Abuela après une grosse connerie.
Ce souvenir m'arrache un sourire en coin, très rapidement effacé par la voix soucieuse et grave de mon jumeau :
—Por favor, hermano... j'suis pas serein. J'ai envoyé un message pour demander ce qu'il se passait pour qu'ils soient tous allés en urgence à la clinique mais j'ai pas eu de réponse...
Ouais, idem. J'ai pratiquement pété l'écran digital de mon smartphone en écrivant dessus comme un taré. Mais je vais pas lui dire ça. Inutile de le faire paniquer davantage, je dois prendre sur moi et ne pas afficher une once de mon angoisse intérieure.
(Plus facile à dire qu'à faire, même si j'suis "habitué" !)
Dans mon milieu, vaut mieux savoir se peindre un visage neutre. Pour pas être bouffé par celui-ci d'en face qui n'attend qu'une ouverture pour vous démolir. Et c'est précisément ce que je suis en train de faire avec mon hermano en passe de devenir hystérique.
—Calme-toi Matt, j'suis justement en route.
J'espère que ça va suffire à le détourner un peu de son inquiétude mais le souffle tremblant qui englobe l'habitacle de ma Lambo m'affirme que j'ai des progrès à faire.
—Me demande pas de me calmer, Daryl. Putain si j'étais pas de corvée de taf...!
Il termine sa phrase par un juron étouffé, je ricane pour moi-même.
