Chapitre 11

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L'odeur de sang et de chair lui emplissait toujours les narines et donnait envie à son loup de sortir, mais il n'y prêtait plus la moindre attention. Son esprit était uniquement concentré sur la louve solitaire, et c'était certainement grâce à ça qu'il ne se transformait pas devant sa classe.

Assit dans le fond de la salle, du côté droit, Ben ne lâchait pas Lila du regard. Elle avait relevée sa capuche grise sur le haut de sa tête, dissimulant sous cette dernière son beau visage.

Ta mission, rien que ta mission.

Voilà ce que le loup-garou n'arrêtait pas de se répéter.

Il devait rester de marbre face à cette jeune fille et non la contempler. Il devait l'amadouer et non réellement chercher à avoir sa confiance. Il devait la manipuler afin d'atteindre son but, pas devenir son ami.

« Tu comptes me dévisager pendant des heures durant ? »

Les paroles de Lila lui revinrent soudainement à l'esprit et un petit sourire s'ébaucha aux coins de ses lèvres. Oui, il avait envie d'admirer ce visage à la peau nacrée et douce pendant des heures. Oui, il avait envie de contempler ses doux yeux noisettes cernés de noirs. Et oui, il voulait désespérément plonger ses mains dans ses longs cheveux de jais.

Arrêtes, s'ordonna le loup-garou.

Certes, Lila était belle. Mais il n'avait pas envie de tout ça. Elle était sa mission et rien d'autre.

Le sourire qui avait débuté sur ses lèvres s'effaça et laissa place à un rictus. Ben détourna le regard et le posa sur son professeur d'Allemand.

Il ne comprenait pas comme on pouvait apprécier une langue aussi difficile à prononcer.

Le petit groupe que formait le cours d'Allemand se réduisait à un chiffre en dessous de la dizaine. Il étaient six à vrai dire. Il y avait Emily, Manon, Clément, Lila, Max et lui.

-Euh, Ben, t'aurais pas un blanco s'te plaît ?

La voix grave du garçon qui se trouvait devant lui tira Ben de sa réflexion.

-Si, tiens, s'entendit-il dire.

Il farfouilla dans sa trousse et en sorti le correcteur. Il le tendit à Max, le garçon opina du chef avec un sourire sur les lèvres. Son odeur était douce mais neutre, semblable à la chaleur d'un soleil de printemps. C'était l'odeur de la sincérité.

Ben lui rendit son sourire avant qu'il se retourne, mais ce que ne savait pas l'humain, c'était qu'une fulgurante faim taraudait son estomac.

Si l'odeur de la sincérité s'échappait de ses pores, celle du sang et de la chair fraîche aussi.

C'était déjà un supplice pour Ben que de se retrouver derrière lui, alors lorsqu'il s'était retourner pour lui demander le correcteur, il avait crée un léger coup de vent dans ce mouvement. Emmenant son alléchante exhalaison titiller ses narines, le rendant fou.

Il avait eu peur que ses iris aient commencés à virer à l'ambre, mais visiblement ça n'avait pas été le cas, car Max n'avait pas cillé.

Un puissant effluve salé sur la gauche attira immédiatement l'attention de Ben. Il s'agissait de Lila et elle était visiblement angoissée.

Ben gronda dans le fond de sa gorge.

Pourquoi ressentait-elle une telle émotion ?

Son loup surgit brusquement et intima au jeune homme de demander à Lila ce qui la mettait dans cet état d'anxiété total.

La meute de l'Aldeauh Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant