Chapitre 6

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Assise sur l'imitation chesterfield devant le balcon, Lila avait le regard perdu. Elle ne voyait même pas la ville qui s'offrait à elle telle une carte postal, le souvenir de ces yeux ambrés scintillant d'un éclat animal embuait son esprit.

Bon sang, elle ne pourrait plus jamais penser à autre chose que ces yeux d'ambre rivé sur elle.

Secouant la tête elle se dit que, même si une curiosité puissante montait en elle à chaque fois qu'elle y repensait, elle ne poserait aucune question à cet inconnu à ce sujet.

Encore fallait-il qu'elle le revoit.

Il n'était pas du lycée ou alors était nouveau car elle n'avait jamais vu son visage auparavant. Et, que Dieu l'en préserve, mais s'il lui avait été déjà donné de le croiser, elle se serait obligatoirement souvenue de lui. Il était incroyablement beau.

Lila s'enfonça un peu plus dans les bras de cuirs et replia ses longues jambes contre elle, de manière à se recroqueviller à l'intérieur de ce câlin douillet que lui offrait le fauteuil. Elle se remémora le visage de l'inconnu.

Des yeux d'un bleu si clair qu'ils en paraissaient translucides, une bouche fine mais pleine. D'épais cheveux bruns foncés qui contrastait parfaitement avec la couleur nacrée de sa peau et le bleu azur de ses yeux.

Ce n'était pas que Lila était une fille réservée, mais à cause de son « problème d'intègrement » comme elle l'appelait, elle ne s'était jamais fait d'amis et n'était jamais, au grand jamais sorti avec quelqu'un. Alors pourquoi soudainement se mettait-elle à songer à un inconnu ?

Ce n'était pas le genre de chose qui l'intéressait qui plus est.

Préférant se concentrer d'avantage sur ce qui s'était passé entre l'inconnu et Chris que sur le sublime physique de ce dernier, Lila chercha une raison rationnelle au changement soudain de ces iris.

Mais rien.

Elle avait beau chercher dans tous les recoins de son esprit, rien de rationnel ne répondait à ses questions. Et elle ne pouvait prendre en considération qu'il n'était pas humain ou ne l'était qu'à moitié. Tous ce qui était surnaturel n'existait pas, ce n'était que des histoires pour faire peur aux plus jeunes et redonner de l'imagination aux plus vieux.

Lila poussa un long soupir, elle commençait à avoir mal au crâne et il augmenterai certainement en puissance si elle continuait à fourrager dans sa matière grise.

Sortant son téléphone de sa poche, elle l'alluma et regarda l'heure qu'affichait le petit écran : huit heures cinquante-quatre.

Elle ferait mieux de se dépêcher pour ne pas arriver en retard à sa deuxième heure de cours.

Qu'avait-elle déjà ?

Ah oui, mathématiques. Cette fois la salle était au premier étage du bâtiment A. Si elle partait maintenant, elle serait à l'heure.

Se levant de son chesterfield adoré, Lila ramassa son sac à bandoulière qu'elle avait posé à côté, fourra son téléphone à l'intérieur et quitta l'appartement.

Alors qu'elle descendait les six étages, elle espéra revoir cet inconnu, ne serait-es-ce que pour comprendre ce qui ne tournait pas rond chez lui.

++++++

Bordel de merde, il l'avait trouvé, le loup solitaire.

Il ne l'avait pas senti d'abord, trop perturbé par son propre loup qui réclamait sa libération, mais sa présence avait été bel et bien là. Et ce n'est qu'en se calmant dans les toilettes qu'il avait finit par la percevoir.

La meute de l'Aldeauh Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant