Le ciel avait revêtit son voile nocturne lorsque Lila franchît la porte d'entrée de la petite maison en béton. Perdue dans sa contemplation du monde, elle en avait oublié de rentrer chez elle.
Comme à l'accoutumé. son père était nonchalamment affalé dans le canapé, s'abrutissant devant la télévision. Et sa mère était assise à sa droite, les jambes croisées, son tailleur jupe impeccable repassé. Ses longs cheveux de jais - identique à ceux de Lila - étaient rattachés en un chignon stricte.
Marion Sweitcher avait grandit dans une famille modeste, cependant elle apportait une véritable attention à son apparence physique ou bien à celle de sa maison. Elle ressentait un besoin presque compulsif que tout soit absolument parfait. Elle se qualifiait d'organiser, Lila, de maniaque du contrôle.
Préférant ne pas avoir à répondre aux questions de sa mère quand à l'heure à laquelle elle rentrait, Lilla baissa la tête et dissimula son visage sous la capuche de son pull. Elle se dirigea au pas de course en direction de sa chambre.
Du plus loin qu'elle s'en souvienne, l'adolescente c'était toujours senti étrangère au couple. Elle n'avait jamais quémandé d'affection de leur part et il ne lui en avait pas franchement donné. C'étaient ses géniteurs, pas ses parents. Et leur relation distante et froide lui convenait. Elle n'avait, ainsi, pas à feindre de l'intérêt pour eux.
- Lila ? la voix doucement rauque de sa mère retentit dans son dos.
Inspirant profondément, rassemblant son courage pour faire face à ces quelques secondes de tete à tete avec sa mère, Lila se retourna. La femme aux airs de ménagère des années cinquante se tenait dans l'entrée du couloir, les bras croisés sur la poitrine.
- Salut.
- Nous ne t'avons pas attendu pour dîner, ton père avait faim. Mais il y a des restes dans le frigo, si ça te dis.
Marion avait parlé de cette voix légèrement trop aiguë et aux accents hautin, qu'elle utilisait chaque fois qu'elle s'adressait à sa fille. Par ailleurs, ses iris noirs la jaugeaient, désapprobateur.
Lila avait conscience que Marion l'aimait un tant soit peu, du fait qu'elle soit son unique progéniture. Mais savait aussi qu'elle ne voulait pas d'une ado rebelle, fan de Reimstein et adoptant le style de Taylor Momsen, dans sa maison. Cela tarirait son image.
Du revers de la main, elle lissa le devant de sa jupe beige, puis releva la tête.
- T'embêtes pas pour moi, j'ai pas faim, déclara Lila en plongeant dans le regard de sa mère.
Cette dernière tiqua à l'entente de sa réponse, mais se reprit vite et colla un horrible faux-sourire sur ses lèvres.
- Très bien. Bonne soirée alors.
Lila ne demanda pas son reste et son sac à bandoulière à la main, s'engouffra dans sa chambre. Elle laissa tomber l'objet en cuir sur le sol et alla s'asseoir sur son lit, y défit les lacets de ses rangers et s'écroula dans un soupir sur les draps fraîchement changé. Elle plongea la tête dans l'oreiller et inspira la délicate odeur de la lessive.
Comme l'appartement 9AB, sa chambre était son havre de paix. Bien que peu meublée, elle lui donnait un sentiment de bien être et de sérénité.
En chaussette, Lila traversa sa chambre jusqu'à l'unique et grand fenêtre. Contrairement à la plus part des jeunes de son âge, elle n'était pas adepte au fait de rester Le plus longtemps possible dans son lit. Elle préférait de loin s'asseoir sur le rebord interne de sa fenêtre et contempler la lune prendre possession des cieux. Il n'y avait rien de plus fascinant.
Replaçant le petit coussin qu'elle avait installé sur la pierre froide, Lila s'assit, replia ses jambes contre elle et posa la tête contre le verre froid. La lune, comme une sentinelle, semblait veillait sur elle, sa douce lumière illuminant son visage.
Un sourire fendit les joues de l'adolescente alors qu'une drôle de pensées traversait son esprit.
- La lune sera bientôt pleine, murmura-t-elle. Gare au loup-garou.- Oh mon Dieu ! hurla une voix féminine, lointaine, comme parvenue d'un autre monde.
Sa vision était trouble et il avait beau cligner des yeux, rien n'y changeait. En revanche son odorat était exacerbé comme jamais il ne l'avait été, il sentait le parfum de la jeune femme comme s'il avait le nez plongé dans sa nuque.
Il se retourna dans sa direction captant sa respiration haletante.
- Jenny ? interrogea-y-il la voix rauque.
Le jeune homme fronça les sourcils quand il prit conscience du goût amer qui traînait sur sa langue. Un sanglot étranglé lui parvint et il força sur sa rétine, astreignant sa vue à s'éclaircir. En quelques secondes, il découvrit le visage terrassé par l'effroi de sa petite amie.
- Ben, que t'arrive-t-il ? demanda-t-elle d'un ton mesuré, comme si elle avait peur qu'au moindre faux mouvement il se jette sur elle et l'étrangle à main nue.
Doucement, il fit un pas vers elle, elle recula, effrayé. Crédule, il lui tendit une main, se voulant rassurant. Mais c'est alors, qu'il découvrit qu'elle était couverte de sang et de lambeau de chair visqueux.
Il poussa un cri de surprise et se retourna proprement. Son regard croisa son reflet dans la baie vitré du salon et l'horreur atteignit son apogée.
Il était nu comme un verre et paraissait s'être baigné dans une marre d'hémoglobine. Le contour de sa bouche était encore dégoulinant du liquide écarlate quand sur son torse et ses cuisses il avait déjà séché.
Mais Le plus effroyable restait ses yeux. Ils étaient constellés d'ambre et se reflétaient dans la vitre à la manière d'un phare.
Un sentiment mêlant peur, incompréhension et dégoût prit d'assaut les tripes de Ben et son estomac se contracta. Il se plia en deux, et vomit sans retenue sur le tapis du salon.Les coups de poings sur le panneau en bois de la porte de sa chambre tirèrent Ben du profond sommeil dans lequel il était plongé. En silence, le mâle remercia l'enflure qui s'acharnait, visiblement impatient.
Le souvenir de sa première mutation était aussi agréable q'un bain d'acide, et les nuits où il en rêvait étaient annonciatrices d'une journée où son humeur serait massacrante. Maintenant qu'il était sortit de la soif sanguinaire, sa mémoire prenait un malin plaisir à Le punir. Lui rappelant les meurtres, plus affreux et inhumains les uns que les autres, qu'il avait commis. Et certains jours, la torture était telle qu'il en venait à se haïr au plus au point.
- Ben ?
La voix grave et impérieuse qui raisonna sur le seuil força le loup-garou à se lever. Avec un regard en direction du réveil sur sa table de nuit, il se traîna à l'opposé de son lit. Mince, si l'Alpha venait le réveiller à une heure aussi matinale, il devait avoir une bonne raison.
Son odorat surdéveloppé saisit l'effluves musqué du mâle avant même qu'il n'actionne la poignée et quand la porte s'ouvrit, ce fut une bouffée d'air épicé qu'il inspira.
OK.
L'Alpha était en colère.
Terriblement en colère.
Ne tenant pas même compte de la violence de la lumière artificielle sur ses rétines a peine éveillées, Ben passa du mode amorphe, à celui d'attentif.
- J'ai une mission pour toi, déclara Luck d'un ton qui n'acceptait aucun refus.
Luck Daving était l'Alpha de la meute de l'Aldeauh depuis plus d'une centaine d'années. Ben avait appris de Maya qu'il fait sa transition en 1852. C'était l'un des loups-garous les plus anciens d'Amérique. Et était très respecté de tous. Sa carrure intimidante et son regard froid et intelligent donnaient l'envie de se soumettre à lui avant même qu'il ne le demande.
Le visage strict encadré d'une multitude d'ondulations blondes se contracta. L'Apha souda son regard à celui de Ben.
- Il y a un loup solitaire sur nos terres.
- Oh.
Ben haussa un sourcil, surpris, et comprit alors l'énervement du mâle. S'il y avait bien une chose qu'il avait appris à son sujet, c'était que ce qui appartenait à Luck, n'appartenait qu'à Luck. Et gare à celui qui tente de l'en déposséder. Alors, le fait qu'un loup solitaire ose se balade librement sur ses terres était synonyme de viol. Et bravait les lois érigé apres la guerre par les chefs de meute.
Tous loup-garou le savait ; on demande toujours l'autorisation à l'Alpha avant de errer sur son territoire. Autrement, il ne fallait pas s'étonner s'il vous offrait un ticquet pour les cieux.
- Ça fais plusieurs jours qu'en prenant sa pause déjeuner au Browni's, Johan sent une présence qui n'appartient pas à la meute, expliqua Luck d'un ton faussement calme. (Son sang bouillonnait dans ses veines, le parfum épicé de sa colère ne cessait d'augmenter. Embaumant bientôt tout le couloir.) À chaque fois qu'il la trace, elle le mène au Bereston High-Scool.
Ben fronça les sourcils, le nom de l'établissement lui disait quelque chose.
-Tu parles du lycée qu'est à la sortie de la ville ? Dans les quartiers malfamés ?
Luck acquiesça d'un coup sec, comme l'ancien soldat qu'il était.
- Je veux que tu y ailles. Tu te fais passer pour un nouvel élève. Tu trouves le loup solitaire et en fais ton ami. Il t'accorde sa confiance et sans qu'il ne se doute de rien, tu me l'amènes.
Dans les veines de Brn Le sang s'arrêta brusquement de circuler. Son cœur dit un bond dans sa poitrine.
- Maya a dit que je ne pas encore prêt, dit-il d'une vois hésitante, aussi fine qu'un cheveux.
Il ne voulait pas franchement contourné l'ordre, mais même s'il avait envie de reprendre une vie normale, il préférait attendre de parfaitement maîtrisé son loup. Redevenir un loup sanguinaire l'effrayait.
Les yeux bleu nuit de Luck se plissèrent. Ses cils blonds étaient si épais qu'on ne distingua presque plus l'iris.
- Qui est ton Alpha ? demanda Luck d'une voix qui fit frémir Ben.
- Toi, souffla-t-il, penaud.
- Dans ce cas, obéis. Prépares-toi, tu iras t'inscrire au Bereston High-School à huit tapante. Johan t'accompagnera, il se fera passer pour ton père.—————
Un chapitre de plus de corrigé !
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La meute de l'Aldeauh Tome 1
Kurt AdamLila n'est pas la plus populaire de son lycée, au contraire. Elle en est même l'exact opposé. Lila est différente, elle ne se mélange pas aux gens. Quelques chose chez elle la pousse à se mettre à l'écart. Elle n'a jamais su ce qui la différenciait...