Putain de pari.

Exploser.

- J'espère que t'as mis la langue au moins.

- Ferme là Niall, je m'énerve.

Il rigole en me tapant amicalement le dos, il se fout de moi encore une fois et de bon matin. Je ne dis rien, je prend sur moi, je n'ai pas envie de m'énerver ce matin, surtout que c'est la première fois que je viens au lycée depuis mon accident. J'ai toujours mon attèle sur le bras, et je n'ai pas envie de supporter cette chose encore quelques semaines mais je n'ai pas le choix. Je soupire, je suis fatiguée, je n'arrive plus à dormir depuis quelques jours, depuis que j'ai embrassé Louis dans sa chambre et qu'on ne sait plus revu de cinq jours. Je ne sais pas ce qu'il a fait, ce qu'il a dit ou penser. Mais moi, je n'arrêtais pas de penser, je n'arrêtais pas de me prendre la tête, de me poser mille questions à m'en faire mal à la tête. Mais j'en viens toujours au même point, qui est de continuer tout ce que je fais malgrès tout. Surtout que Niall commence à m'insupporter avec ses réflexions depuis que je lui ai dit que j'ai embrassé Louis, alors ça me pousse à continuer encore plus. Ça fait des semaines qu'il me provoque, me cherche, et me pousse à bout, et je sens que je vais réellement exploser.

Je lui donne un coup d'épaule et m'éloigne de lui avec Zayn, qui m'a emmené lui au lycée ce matin avec sa voiture. Niall m'appelle mais je ne répond pas, et Zayn ne se retourne pas, le matin il est silencieux et on a l'habitude de le connaître comme ça. Même si je passe de bon moment avec Niall, même si il fait parti de l'un de mes meilleurs amis, par moment on ne se supporte plus et on provoque une guerre entre nous, une guerre qui n'a aucun sens, aucune valeur et importance aux yeux des autres, mais on a tellement la haine contre nous qu'on fera tout pour gagner cette guerre. Cette fois, c'est la guerre de ce pari. Niall me dit que je ne vais pas le réussir, car Niall n'a pas réussi son ancien pari et je m'en suis moqué pendant de long mois, sauf que les rôles ont changé et que j'ai tellement une fierté énorme et une peur d'être humilité, que je me donne à fond pour réussir ce pari.

Je marche en direction des couloirs, tout le monde me regarde. Ça fait presque trois semaines que je ne suis pas retourné en cours, ça fait trois semaines que je n'ai pas eu tout ces regards sur moi, ces regards curieux, jaloux, envieux et haineux mais bizarrement aujourd'hui, j'en ai rien à faire. Quelques filles me regardent, quelques filles que j'ai souvent eu dans leurs lits mais je me sens différent aujourd'hui, je ne veux pas tout ces regards, ces chuchotements sur mon passage. Je m'en fous, de ce qu'ils pensent, de comment ils me voient et ce qu'ils disent sur moi, ça ne me rend plus fière, ça ne me fait rien parce que je m'en fous, aujourd'hui.

Je rejoins mon groupe d'ami, Liam, et quelques membre de l'équipe avec Zayn à mes côtés. Quand on arrive, ça me fait plaisir car je retrouve un sentiment de chaleur, de confiance quand chacun d'eux me demandent comment je vais, et me demandent ce qu'il s'est réellement passé par rapport à l'accident. J'ai du mal à en parler, car c'est tout récent et que j'en suis encore légèrement choqué. Ils me comprennent tous et me disent qui si il y a un problème, ils sont là et ça me fait du bien, c'est comme de l'énergie. Niall arrive, il fait rire tout le monde mais je préfère me mettre de côté et attendre que la sonnerie sonne. Je regarde les alentours, Louis n'est pas là, je le sais, je le sens. Il ne vient pas quand je suis moi même au lycée j'ai l'impression, et je trouve ça bizarre. Quand je repense à ses lèvres contre les miennes, j'ai des frissons, de peur, de surprise ou de chaleur, je ne sais pas et c'est ça qui m'inquiète.

La sonnerie sonne et me fait sursauter, je replace correctement mon sac d'un coup d'épaule doucement et j'entre, suivi de mes amis.

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( Kodaline - All I Want )

C'est vraiment bizarre de me retrouver au réfectoire comme avant, avec toute mon équipe et quelques filles du lycée. C'est bizarre de retrouver des habitudes que j'ai perdu, et c'est bizarre car je n'ai plus l'impression d'être à ma place. Mes amis sont bruyants, ils sont assis sur les tables rondes et gueulent ou se moquent des autres. Personne ne se défend, personne vient les arrêter d'être bruyants et de parler fort, mon équipe et moi aimons avoir les regards et les attentions sur nous quand nous sommes au réfectoire. Sauf que aujourd'hui, quand je vois les groupes qui nous entourent nous regarder, je me sens nu. Réellement, j'ai l'impression que en un regard, ils arrivent à percer ma vie, j'ai l'impression de passer pour un connard et je réalise que je le suis vraiment. Tout ces groupes nous entourant nous regardent comme si ont été des stars, alors que nous sommes justes " populaires " puisque nous faisons parti de l'équipe de football qui représente notre lycée.