Putain de pari.

Masque.

( Sara Bareilles - Gravity )

Il est allongé sur l'herbe, il regarde les étoiles et j'image ses yeux tristes et voilés de larme. La pleine lune et les étoiles éclairent le lac tout entier et le petit champs qui sépare l'eau et l'autoroute. Mon coeur bat à la chamade, rien que de voir son corps compresse tout l'intérieur de mon ventre. Quand mon père m'a dit que j'avais l'autorisation de conduire ma nouvelle voiture, je n'ai pas réfléchi et j'ai conduit jusqu'au lac. Et ça me fait tellement du bien de voir Louis, même de loin. J'ai l'impression d'avoir un poids lourd en moins sur mes épaules, j'en suis soulagé et rassuré. Je suis garé sur le bas route, et je ne sais pas si je dois rejoindre Louis. Je crois qu'il a besoin d'être seul, mais je crois aussi que je m'invente une excuse à moi parce que j'ai peur d'aller le voir. J'ai peur d'affronter ses yeux, son regard, ses larmes et ses mots tristes. J'ai peur de voir de la haine, de la souffrance et de la rage dans ses yeux.

Mes mains tremblent quand j'ouvre la poignet de ma porte, j'angoisse et j'ai peur, mais je dois foncer. Je ne dois pas l'abandonner, je me le suis promis à moi même, et je ne peux pas laisser partir la seule personne dont je suis tombé amoureux, ça serait trop injuste que je ne me batte pas. Louis vaut la peine de se battre, je le sais. Alors, je respire un bon coup et je ferme ma portière. Je traverse la route, mes jambes tremblent, mon ventre se serre et j'ai l'impression que ma tête tourne. J'ai peur, j'ai peur d'affronter Louis, j'ai peur qu'il me rejette, j'ai peur qu'il me dise de partir, j'ai peur qu'il me dise que ma lettre ne vaut rien. J'ai peur.

Je saute la barrière et je marche doucement sur les hautes herbes. J'ai l'impression que tout mon corps tremble, et que mon coeur va s'arracher de ma poitrine tellement il bat fort. J'ai soudainement envie de faire demi-tour parce que j'ai réellement peur de voir Louis, mais je sais qu'il m'a entendu parce que ses yeux se sont légèrement ouverts. Alors je prend sur moi, j'y suis presque et c'est déjà trop tard, je marche doucement et je m'assois à ses côtés en regardant le lac.

- Pars.

Ma gorge se noue, et un noeud se forme dans mon estomac. Le murmure froid et cassant de Louis résonne autour de nous et surtout en moi, j'en frissonne. Ça me fait du bien d'entendre sa voix et de sentir son parfum, mais ça me fait mal parce que j'ai l'impression de retrouver le Louis qui m'avait rejeté en début d'année.

- Tu.. T'as lu ma lettre ? Je demande, hésitant.

- Pars, chuchote il d'une voix tremblante.

Son murmure brûle encore plus ma gorge, et il pince mon coeur. Je n'ose pas tourner mon visage et le regarder, parce que j'aurais honte de voir ses yeux tristes et de voir mon propre reflet à l'intérieur. Je ne veux pas regarder ses yeux, je ne veux pas ressentir encore plus du regret de culpabilité. Je soupire tristement pour essayer de dénouer ma gorge, mon coeur bat rapidement.

- Je.. Je suis désolé Louis.. S'il te plais j'ai..

Mais Louis se relève, et mon coeur rate un battement. Il se relève brusquement et j'ai un mouvement que je n'ai pas contrôlé, parce que je ne supporterais pas de voir Louis partir sous mes yeux une deuxième fois, alors j'attrape brusquement son bras. Je sens l'os de son coude et la maigreur de son avant bras, mais je n'ai pas le temps de me faire une idée à ça, que Louis s'arrête dans mon mouvement, et mon corps tout entier est traversé par un fort courant de frisson de surprise, de panique ou d'appréhension. Je m'attendais à ce qu'il me repousse, ou a ce qu'il me frappe, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il explose en sanglot et se jette sur moi. Je ne sais pas ce qu'il se passe, tout se passe précipitamment et sans que j'ai le temps de penser ou faire quoi que ce soit, Louis est allongé sur moi et il me serre, fort. Il me serre très fort, il me broie les os, il me coupe la respiration et mes yeux se remplissent de larme parce que je ressens beaucoup trop de chose en même temps. J'enroule mes bras autour de son cou et je le serre aussi fort, pour lui prouver les choses que je ressens mais que je n'arrive pas à dire avec des mots. Je le serre fort pour lui prouver les mots de ma lettre.