fin à tout ça

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Chifuyu ramène une jambe à sa poitrine, passe une main dans ses cheveux, pose son menton contre son genou. Et il regarde, en silence, le jeune homme face à lui. Et il se dit qu'il n'est pas vraiment comme il se l'était projeté après toutes ces fois où Baji le lui a décrit.

Il ne sait pas vraiment quel fil d'évènements l'a conduit à se retrouver ici, dans ce café, seul face à Kazutora. A vrai dire, si on lui avait dit que cela arriverait en cette fin d'après midi, il n'y aurait pas cru. Parce qu'à ses yeux, Kazutora était en prison et y resterait un certain temps. Il n'a jamais eu aucune idée de pour combien de temps il était incarcéré.

Mais le jeune homme lui a proposé d'aller boire un chocolat chaud, ou n'importe quoi d'autres, et Chifuyu a accepté. Il a accepté parce qu'il n'a pas vraiment eu le courage de refuser mais, maintenant qu'ils sont juste tous les deux, il ressent une pointe d'anxiété dans la poitrine.

Il ne comprend pas vraiment ce qu'il fait là, il ne comprend pas vraiment ce qu'il est censé faire, ce qu'il est censé dire. Alors son regard se pose sur la pièce, se pose sur les sièges recouverts de coussins et de plaids, se pose sur les murs aux couleurs beiges, parcourus de guirlandes aux lumières blanches. La musique est douce, en fond, les gens ne parlent pas vraiment fort. Et lorsqu'il cherche à poser, de nouveau, ses yeux sur Kazutora, il entend un léger bruit sourd et molletonné près de lui, avant de sentir deux fines pressions sur sa cuisse. Il ne peut s'empêcher de légèrement sursauter alors qu'il baisse la tête et se retrouve face à un chat, qui vient frotter sa tête contre le mollet de sa jambe repliée contre lui.

Et Chifuyu laisse les traits de son visage se relâcher, une fine moue attendrie se glisser sur ses lèvres alors qu'il défait sa position pour venir poser sa main sur la tête du chat. Et soudainement, son seul et unique objectif de vie est de l'avoir endormi sur ses cuisses. Alors il serre ses jambes, s'enfonce dans le dossier de son siège et fait des petits bruits de bouche en le caressant. Il oublie que Kazutora est face à lui, il oublie qu'ils sont en public, il oublie tout. Et il ne sait pas combien de temps ça dure, combien de temps il gratte finement le dos du chat. Il ne sait pas.

A vrai dire, il ne se connecte à la réalité qu'une fois que le chat est sur ses cuisses, tout blotti contre son bas ventre. Alors Chifuyu sourit avec toute la tendresse du monde, il a le sentiment d'être entouré de chaleur, d'amour et de délicatesse et il a un peu envie de pleurer tant il trouve l'instant doux. Il le caresse encore quelques instants avant de lever les yeux et rencontrer ceux de Kazutora. Alors il détourne le regard, rit avec un brin de nervosité avant de souffler :

"Excuse-moi. Il fallait me prévenir que c'était un bar à chat. Je-

- C'était marqué sur la devanture. Je pensais que tu le savais."


Et Chifuyu n'a pas vraiment envie d'avouer qu'il se sentait trop confus par la tournure des évènements pour porter une réelle attention à où ils allaient. Alors il secoue simplement la tête, silencieux, ses doigts glissés dans les poils du chat contre lui. Il y a quelques secondes de silence avant qu'il ne se réessaye à regarder le jeune homme face à lui. Et de nouveau, leurs regards se croisent et le blond ne peut s'empêcher de souffler :

"Tu peux arrêter de me fixer ?"

Kazutora rit, secoue la tête à son tour, avant de répondre :

"Ca te gêne ?

- Oui.

- Tu es vice-capitaine de la première division du Toman et t'es gêné parce que je te regarde plus de 30 secondes ?"


Chifuyu arque finement un sourcil. Il plonge son regard dans celui du jeune homme face à lui, laisse un silence s'installer. Et il finit par laisser un sourire se glisser sur ses lèvres et secouer la tête lentement :

dégénérescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant