Reine Malgré Elle

CHAPITRE II

Ashtano avait finalement réussit à faire quitter Ostina du palais malgré quelques questionnements des autres conseillers sur l'identité de la personne qui en cheminait avec lui. Il dû la cacher dans une porcherie en attendant que le jour ne se lève sans qu'elle ne soit vue et ne se couche à nouveau pour pouvoir la faire sortir du royaume sans qu'il ne soit vraiment contrôlé par la garde posté devant la grande grille.

Avant qu'il ne retourne au palais il lui déconseilla fortement de ne sortir de ce lieu sous aucun prétexte, mais devait plutôt se fondre dans le décor jusqu'au soir au cas où des gardes viendront faire une fouille du lieu.
Il repartit pour le palais sans aller voir sa femme pour ne pas paraître suspect aux yeux du roi surtout que celui-ci connaissait les liens fraternels qui l'unissaient à Ostina.

Pendant la nuit, ce fut le palais qui passa dans une fouille mais dès que le jour pointa le bout de son nez, ce fut le royaume entier qui fut informé de la disparition de la traîtresse. La fouille fut pire que celle de veille, toutes les maisons, auberges, fermes, champs et autres furent fouillés dans le ms moindre recoins.

Ostina de son côté passa sa journée à se démêler pour ne pas se faire prendre. Elle avait été prise d'une panique sans nom lorsque des gardes accompagnés Ibune firent éruption dans la porcherie. Elle se laissa glisser sans faire le bruit entre les tonneaux qui servaient de réserve d'eau pour les porcs et un trou qui se trouvait sur le plancher à proximité des tonneaux. Heureusement pour elle les gardes ne virent pas le trou.

Au bout d'un moment ils quittèrent la porcherie. Ostina souffla un peu car elle savait qu'elle n'était pas encore sortie d'affaire et que sa vie ne tenait qu'à un fil.

Ce fut la plus longue et difficile journée qu'elle n'ait jamais passé de toute sa courte vie et son corps le lui fit ressentir en s'écoulant et l'emportant dans un état second.

Quand la nuit fut tombée Ashtano fut libéré de ses fonctions, il prit un cheval dans l'écurie royale puis galopa jusqu'à sa porcherie où il retrouva le corps inanimé de sa sœur. Le coeur battant à tout rompre, il vérifia si Ostina était encore en vie. Un soupire de soulagement franchit la barrière de ses lèvres. Rassuré il lui tapota les joues pour tenter de la réveiller mais rien ne se produit. Il la laissa un bref instant avant de revenir chargé d'un récipient contenant de l'eau qu'il renversa entièrement sur elle. Ostina se réveilla en sursaut toussotan bruyamment.

- Bon retour parmi les vivants ma soeur dit Ashtano. Et tousse moins fort. Il fut répondu par un gargouillement pas très discret du ventre d'Ostina.
- De...désolé brédouilla t-elle morte de gêne.

Ashtano secoua simplement la tête. Il était bien placé pour savoir que sa soeur mourait de faim et que c'était sans doute pour cette raison qu'elle avait perdu connaissance mais tenait bon pour continuer à vivre malgré que son corps flanchait. C'était peut-être l'instinct de survie. Il ne dit aucun mot se contentant de retrouver sa maison laissant sa soeur perdu.

Il revînt quelques minutes plus tard avec un panier suivie d'Ashis tenant un gros sac.
Ostina s'empressa de récupérer le panier aux mains de son petit neveu ne pouvant plus résister à l'odeur alléchante qui ce dégageait de ce panier.
Ostina mis les bonnes manières de côté et mangea le repas qu'on lui avait apporté sans se soucier de ses mains sales, se délectant de la saveur des aliments qui lui avait tant manqué. Une fois qu'elle eut fini, ellle se frotta le ventre enfin plein.

- Que fait-on maintenant demanda-t-elle.

- Te couper les cheveux dit Ashtano.

- Que...pardon s'exclama-t-elle ahurie sous le ricanement de Ashis.

- Je vais te couper les cheveux pour te donner un air plus masculin. Au palais tu avais un chapeau mais devant la grande grille tu devras le retirer alors il vaut mieux bien faire les choses.

- C'est un sacrifice à faire ma chère tante intervient Ashis dont l'hilarité était calmé.

Vaincu Ostina soupira.

- Laissez-moi au moins les dire un dernier au revoir à ses rebelles de cheveux crépus.

Ashtano et son fils rire du caractère enfantin d'Ostina. Il la laissèrent faire le deuil de ses cheveux leur disant qu'ils allaient la manquer, même si ils étaient très capricieux à pousser. Les deux hommes présents échangèrent un regard moqueur et complice avant de l'obliger à prendre place et se tenir tranquille, chose qui fut très difficile car elle ne fit que bouger sans relâche, protestant pour tout et n'importe quoi.

***
Chargeant un chariot qu'ils avaient trouvé dans la porcherie, ils roulèrent pendant plusieurs heures jusqu'au dernier obstacle de la liberté d'Ostina la grande grille du royaume. Ashtano remercia intérieurement le roi de lui avoir accordé certains privilège car ils ne furent pas fouillés.

Arrivée à quelques mètres loin du royaume, Ashtano et Ashis descendirent du chariot suivie de près par Ostina.

- Merci, merci à tous les deux de m'avoir aidé à sortir d'Askanta. Prenez soin Laïshis dit Ostina en les prenant dans ses bras.

Elle se sépara d'eux à contre coeur mémorisant leur visage dans son esprit. Ashtano lui tendit une bourse pleine de pièces d'or.

- C'est pour te payer un logement le temps que tu trouves un travail et je te conseille de te rendre à Magicae le roi n'aura pas idée d'aller te chercher là bas déclara Ashtano.

Ostina opina de la tête se retenant à pleurer devant son neveu. Elle regarda une dernière fois ce beau royaume qui était son chez elle puis d'un dernier geste de la main, elle leur tourna le dos à ces proches, à ce royaume et monta sur le chariot. Une larme roula sur sa joue vite suivi par une autre, elle ne les arrêta pas laissant libre court à son chagrin, à son désespoir brouillon ainsi sa vue. Puis d'un revers de la main elle essaya son visage.

- Allez dit elle en donnant un coup de fouiller au cheval. Adieux mon frère cria t- elle pour que celui-ci l'entende alors que le cheval s'était lancé dans une course.

Ashtano et Ashis la regardèrent partir attendant qu'elle atteigne la petite forêt qui s'était formée non loin de royaume.

- Bonne chance ma soeur avait murmuré le conseiller du roi lorsqu'il vue le chariot disparaître dans la touffe d'arbre.