Deuxième exemplaire

Chapitre 12

Harry se sentait honteux. Honteux de ne pas avoir réussi à cacher sa blessure aux Serpentards plus longtemps. Honteux d'être celui qui avait rendu le petit aussi inquiet. Mais il était aussi très surpris. Surpris que Rogue ne se soit pas mis en colère contre lui. Surpris que Malfoy ait fait si rapidement le lien à l'aide de l'enfant et qu'il ait cherché à l'aider (bien que le brun se doutait qu'il ne l'avouerait pas à voix haute de sitôt).

Quand Malfoy l'avait attrapé par le bras pour le tirer vers le bureau du directeur de maison, alors qu'il venait de revenir de retenue, Harry s'était attendu à ce que le blond ait décidé de se plaindre et de faire en sorte qu'il quitte sa Maison et retourne à Gryffondor. Mais quand il avait commencé à expliquer au professeur la conclusion à laquelle il était arrivé avec l'aide du petit garçon, toujours présent dans les bras du brun, Harry était sans voix. Rogue s'était tourné vers le brun dès que Malfoy avait terminé son explication, lui avait demandé de poser l'enfant et de retirer son bandage, le tout avec un air soucieux que le Gryffondor n'aurait jamais imaginé sur l'homme.

Harry avait obéi, la tête baissée, et avait retiré le tissu de sa main et son avant- bras avec une grande lenteur, montrant la blessure qui s'était rouverte. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour entendre son professeur grogner et se lever, visiblement furieux, en leur lançant sèchement de ne pas bouger. Il s'était alors redressé et, en un instant, il avait su que Malfoy fulminait, remarquant que le blond tordait machinalement ses doigts et qu'un petit pli s'était formé sur son front, malgré le masque impassible qu'il tentait de garder.

Harry avait également noté que le petit se tenait étrangement collé à son lui-même, serrant le bas de son pull dans ses poings, paraissant avoir cessé de le bouder.

« Tu crois que Harry m'en veut parce que je lui ai fait mal ? avait-il questionné d'une petite voix, faisant doucement sourire les deux adolescents.

-Je... Doute que Saint Potter t'en veuille » avait ricané le blond, en regardant le brun dans les yeux.

Harry s'était alors baissé, et avait fait signe à l'enfant de venir. Il l'avait pris dans ses bras, le rassurant. Puis leur professeur de potions était revenu, lui avait ordonné de s'asseoir. Il avait fait une sorte d'analyse en grommelant quelque chose contre la magie noire et l'illégalité avant de lui avait étalé avec attention une espèce de pâte grumeleuse à l'odeur pestilentielle, recouvrant entièrement les phrases écrites sur sa peau. Rogue leur avait ensuite dit de retourner dans leur dortoir, rappelant au brun de revenir le lendemain afin qu'il vérifie l'état de la blessure.

En sortant du bureau, Malfoy avait pris le petit somnolant dans ses bras et les deux adolescents avaient marché côte à côte pour retourner dans la salle commune. Quand ils étaient arrivés, quelques secondes après, la plupart des élèves étaient partis dans leur dortoir. Il n'y avait plus aucun cinquième année auprès du feu, ou installé à une table donc ils se dirigèrent vers leur dortoir.

Les garçons avaient ri en les voyant arriver ensemble alors que les ronflements de Vincent se faisaient entendre, réveillant à moitié le petit et, pendant qu'Harry était parti coucher l'enfant dans sa chambre, Blaise s'était amusé à taquiner Malfoy sous le regard désespéré de Théodort, lui demandant comment s'était passé cette sortie en famille. Il n'avait reçu pour réponse qu'un sort lui colorant les cheveux en rose et faisant apparaître des taches bleues sur son visage.

Les quatre s'étaient ensuite couchés et, dans le noir, Harry s'était tourné vers le blond et l'avait remercié de l'avoir forcé à aller voir Rogue car sa blessure lui faisait maintenant moins mal. Malfoy ne lui avait pas répondu, mais le brun savait qu'il avait été gêné qu'il lui soit reconnaissant.

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Le petit Draco passait maintenant beaucoup plus de temps avec son lui-même, décrétant, lorsqu'on lui demandait pourquoi, qu'il avait sauvé son Harry et qu'il était donc gentil, provoquant une grimace chez le plus grand.

Bien sûr, il passait toujours autant de temps collé au brun. Il avait même pris l'habitude de se poser sur les genoux du rouge et argent, lorsque ce dernier faisait ses devoirs sans avoir besoin d'écrire, et de se coller à lui pour faire une sieste. Puis, quand Harry avait terminé et se levait, il le suivait partout, sautillant dans tous les sens certains jours, de plus en plus depuis une semaine.

L'un des seuls moments où il était calme était celui où Harry lui racontait une histoire, tirée d'un conte moldu, sous le regard maintenant attentif des premières années et de certains deuxièmes années. En effet, la grande majorité, pour ne pas dire l'entièreté, d'entre eux, ne connaissaient pas ces contes et, depuis que le petit avait un jour demandé à Harry de lui raconter une histoire alors qu'ils étaient dans la salle commune, quelques élèves s'étaient habitués à venir écouter le brun.

Depuis ce, les Serpentards commençaient doucement à ne plus simplement supporter la présence du moitié Gryffondor chez eux, mais à l'intégrer dans leurs conversations, à s'installer près de lui pour travailler. Si Harry avait déjà fait connaissance avec des élèves de son année et se disait que c'était simplement une conséquence du fait de partager leur dortoir, ou d'aller en cours avec eux, il était étonné quand un élève plus âgé comme plus jeune, venait volontairement le voir, et ne lui parlait plus comme s'il était un imposteur rouge et or dans leur Maison.

Il lui arrivait de discuter Quidditch avec Pucey, Warrigton et Bletchley, de se faire harponner par Astoria Greengrass et ses amies, qui lui demandaient, sous l'oreille attentive de Pansy et Millicent, comment étaient les vêtements chez les moldus, quelle était la mode. Quand il n'arrivait pas à répondre (c'est-à-dire régulièrement, il n'avait pas beaucoup d'expérience au niveau vestimentaire, vu ce que lui donnait son oncle et sa tante), que les questions se faisaient plus insistantes, Blaise ou Théo arrivait par derrière et le trainait jusqu'à leur table en récoltant les regards noirs des filles, l'incitant à jouer avec eux à la bataille explosive, ayant renoncé depuis longtemps à le faire participer à leur tournoi d'échecs.

Malgré tout, Harry continuait à garder certains de ces instants de calme qu'il avait appris à apprécier: tout les jeudis soirs, généralement après que le petit soit couché, et des fois quelques heures le dimanche, les Serpentards semblaient tous disparaître pour une heure ou deux et, bien que cela intrigue fortement le brun, il ne chercha pas tout de suite à comprendre.

Et le temps passa plus vite pour Harry, malgré l'acharnement d'Ombrage, et Halloween se rapprocha à grand pas, sans qu'aucune raison à la présence de l'enfant ne soit trouvée.