Chapitre 19

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« Je n'ai aucun souvenir de ce qu'il se passe maintenant. Aucun souvenir en tant qu'enfant je veux dire. Ils en ont conclu que le petit n'est pas réellement moi, mais plus une autre version de moi. Ils ont parlé d'une histoire d'époques parallèles. Une espèce de version différente de notre vie. On ne sait pas vraiment de choses dessus mais on en parle dans quelques livres qui paraissent aussi vieux que Merlin ou plus, que Poudlard, et la manière dont cette sorte de passage entre temps se fait ressemble énormément à ce que le petit semble avoir vécu. D'après ses souvenirs et ce qu'il raconte, il se serait ''effacé'' et il serait arrivé à Poudlard sans savoir comment.

-Et ils t'ont dit s'il y avait un moyen de le faire... euh... rentrer chez lui ?

-Pas vraiment, souffla Draco. D'après les textes que McGonagall et Severus ont trouvé, il faudrait attendre et il finirait par repartir de lui-même. Mais attendre quoi ? »

Cette question les laissa tous silencieux. Certains peinaient à assimiler ce que venait de leur raconter le blond, d'autres essayaient de trouver une réponse. Seul l'un d'entre eux pensait autre chose. Il avait peut-être une idée... Un peu tordue, certes, mais tout de même une idée, et il fallait qu'il la vérifie.

Soudain, le ventre de Goyle gronda, attirant l'attention de tous, et ils remarquèrent que la salle commune se vidait lentement : il était l'heure du repas.

« Pas un mot sur ce que je vous ai dit, surtout dans la Grande Salle » lança Draco avant de retirer les enchantements qu'il avait lancé.

Ils hochèrent la tête, sauf Harry mais personne ne le remarqua. Puis ils sortirent de la salle commune, Pansy entamant une discussion avec les filles sur une « nouvelle collection incroyable inspirée des maisons de Poudlard » appartenant à une marque qu'Harry ne connaissait pas tandis que Blaise et Draco discutait du dernier match de Quidditch, sous l'œil attentif de Théo qui les surveillait, sachant pertinemment que, s'ils n'étaient pas d'accord sur l'issue du match, il faudrait quelqu'un pour les arrêter.

Arrivés à la Grande Salle, ils se séparèrent, les uns allant vers la table des verts et argents tandis qu'Harry s'empressait de rejoindre ses amis. Il ne les avait pas vu depuis la veille, et éprouva un étrange apaisement en s'asseyant aux côtés de Ron, qui n'avait pas attendu pour entamer ses pilons de poulet avec entrain.

Hermione le salua avec joie, Neville lui adressa un sourire rayonnant et Seamus, en l'apercevant loupa le sort qu'il essayait de lancer, sous le regard ahuri de Dean, qui commençait sérieusement à se demander ce qu'avait fait son petit-ami pour ne jamais en réussir un seul. Les Gryffondors sursautèrent, avec une synchronisation presque parfaite, avant d'éclater de rire face au visage une fois de plus noir de suie de l'irlandais.

En voyant le rire sincère d'Harry, rire qui mettait généralement du temps à refaire son apparition après Halloween, Hermione sourit. Il y avait bien plus de positif à ce qu'Harry passe du temps avec les Serpentards que Ron et Ginny le disaient, elle en était certaine. Et, en tournant la tête vers la table des serpents, elle ne rata pas le sourire soulagé de Parkinson, ni l'éclat qui passa dans les yeux de Malfoy, alors que son visage portait lui son masque froid habituel.

oO0Oo

Harry resta jusqu'à la fin du repas à la table des rouges et or et attendit que la salle se vide. Ses amis partirent, poussé par Hermione qui avait compris que le brun attendait d'être seul, certainement pour aller parler à un professeur, ce qu'il fit.

Quand il ne resta plus qu'une poignée d'élève dans la salle, il se dirigea vers la table des professeurs où McGonagall était en pleine discussion avec le professeur Flitwick. En le voyant arriver, elle adressa une excuse à son collègue avant de se lever.

« Venez avec moi Monsieur Potter, nous serons mieux dans mon bureau. »

Alors les deux partirent en direction du bureau de la directrice de Gryffondor, tout en discutant, McGonagall s'interrogeant sur la vie d'Harry à Serpentard. En arrivant dans la pièce, où trônait encore la coupe du tournoi de Quidditch, tournoi n'ayant pas eu lieu l'année précédente, la vielle dame proposa à Harry des biscuits dont se dégageait encore une douce odeur de cuisson.

Ils finirent par aborder la raison pour laquelle Harry était venu voir sa directrice de maison.

« Je suppose que Monsieur Malfoy vous a fait part de ce qu'il s'est dit durant le rendez-vous de ce matin ?

-Oui, acquiesça Harry en hochant la tête. C'est justement pour ça que je voulais venir vous parler. J'ai peut-être une idée mais il me faudrait l'aide d'Hermione et donc qu'elle soit mise au courant de la situation. »

Minerva s'étonna un instant avant de sourire à Harry en lui donnant son accord pour mettre son amie dans la confidence, sans oublier de lui donner également l'autorisation de prévenir Ronald, sachant pertinemment que le brun ne résisterait pas à l'idée de lui dire aussi. Les deux discutèrent encore un peu avant que la directrice adjointe ne doive congédier son élève, devant assurer une retenue et, alors que Harry quittait la pièce, elle ne put s'empêcher de penser qu'il ressemblait de plus en plus à sa mère, en particulier au niveau caractériel.

Décidé, Harry se dirigea vers le dortoir des Gryffondors, où il salua rapidement la Grosse Dame et quelques élèves qu'il connaissait. Il discuta quelques instants avec Ginny avant que Ron et Hermione n'arrivent dans la salle commune, descendant en discutant les escaliers des dortoirs. Il haussa un sourcil, amusé, dans une expression qu'il avait emprunté à Draco, bien qu'il ne se l'avoue pas.

Harry attira leur attention d'un mouvement de main et leur annonça qu'il devait leur expliquer quelque chose, seuls à seuls. Hermione leur proposa donc d'aller se promener dans le parc pendant qu'Harry leur expliquerait et les garçons acquiescèrent avec un certain enthousiasme. Les deux rouge et or partirent chercher une cape dans leur dortoir respectif et, lorsqu'ils revinrent, les trois quittèrent la salle commune, se dirigeant d'abord vers les dortoirs de Serpentard pour qu'Harry y récupère également une cape.

Il en sortit, pouffant de rire et emmitouflé dans une cape noire sans capuche, alors qu'un « Ferme la Potter ! » se faisait entendre.

Deuxième exemplaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant