Chapitre 3

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"Severus? Severus comme mon parrain? demanda le plus petit, entendant ce que disait celui qui lui ressemblait.

-Oui,c'est ça" grogna le plus grand.

A peine l'enfant eut la confirmation qu'ils parlaient bien de son parrain qu'il se rapprocha de Blaise et lui demanda:

"Par où il est le bureau de mon parrain?"

Sans prendre le temps de réfléchir, Blaise pointa une direction dans le couloir et , avant que les trois Serpentards ne puissent réagir, le petit Draco les abandonna, se mettant à courir dans le sens qui lui avait été indiqué, pressé d'aller retrouver la seule personne qu'il connaissait vraiment, voulant lui poser plein de questions.

"Saleté de gosse! On ne court pas dans les couloirs par Merlin!" pesta Draco en le voyant partir aussi vite.

Alors le petit, l'ayant parfaitement entendu, se retourna et, laissant de côté l'éducation sérieuse qu'on lui avait enseigné, lui tira la langue d'un air provocateur (le visage qu'afficha alors le grand Draco fut d'ailleurs si incroyable que Pansy et Blaise eurent les larmes aux yeux et toute la peine du monde à se retenir de ne pas éclater de rire), avant qu'il ne se prenne les pieds dans une pierre dépassant un peu plus que les autres et ne s'écroule par terre de tout son long, son visage rencontrant le sol alors qu'il poussait un petit cri de surprise. Le blond ne put alors s'empêcher de sourire mesquinement, "Ce gosse n'a que ce qu'il mérite.", avant que son visage ne se torde en une grimage lorsqu'il entendit en reniflement en provenance de l'enfant qui n'annonçait que le pire selon lui: il allait se mettre à pleurer. "Évidemment."

Alors Draco s'approcha du petit dont les larmes commençaient à couler et qui s'apprêtait à s'époumoner, tandis qu'il entendait dans son dos, un tableau maugréer contre "ces élèves irrespectueux et irresponsables".

"Tais toi tu veux" grogna-t-il en attrapant le petit garçon sans délicatesse pour le relever.

Sans avoir le temps de faire quoi que ce soit d'autre, Draco se retrouva propulsé contre le mur et tandis qu'il se relevait en se tenant la tête, Blaise observait l'enfant dont le corps était entouré d'une aura magique assez puissante pour son âge, qui diminuait petit à petit , au même rythme que ses pleurs, au fur et à mesure que Pansy le calmait.

"Je hais les enfants, marmonna le blond.

-Ah bon? Je n'étais pas au courant, ironisa Blaise avant d'ajouter: Tu aurais quand même pu être un peu plus prudent."

Il ne reçut qu'un regard noir pour réponse. Lorsque l'enfant fut enfin calmé, ils partirent au plus vite voir leur professeur. Ils marchaient vite, un peu trop vite pour les petites jambes de ce dernier mais, lorsque Pansy lui proposa de le porter pour la fin du trajet, il refusa en bloc avec un air fier sur le visage. Alors la jeune fille se contenta de souffler et de demander à ses deux amis de ralentir un peu tandis qu'elle ne pouvait que penser que cet enfant était bien Draco Malfoy. Ce fut ainsi qu'ils arrivèrent devant la porte du bureau de Rogue. D'un commun accord, ils décidèrent que Draco serait celui qui frapperait : avec un peu de chance, leur professeur serait un peu plus conciliant si c'était le blond qui le dérangeait.

A l'intérieur de la pièce, Severus était en train de corriger les parchemins qu'il avait ramassés le matin même aux élèves de troisième année, parchemins qu'il estimait n'être que des ramassis d'idioties au vu des quelques devoirs déjà corrigés. En entendant frapper, il se retint d'envoyer balader celui ou celle qui le dérangeait, sans même prendre la peine de se lever de son bureau. Cependant, il soupira et se leva: les élèves de sa Maison se faisaient régulièrement embêter, pour ne pas dire attaquer, par d'autres élèves de Poudlard, et ce malgré les nombreuses punitions et retenues données par l'équipe enseignante du château face à ces comportements. Il se devait donc d'aller vérifier que la personne frappant à sa porte n'était pas l'un de ses protégés ayant été victime d'une de ces "plaisanteries". Quand il ouvrit la porte et se retrouva face à trois de ses élèves accompagnés de la version miniature de son filleul, il fronça les sourcils, se demandant dans quoi ils s'étaient encore embarqués avant de les faire entrer et de leur demander des explications, sur un ton plutôt sec.

oO0Oo

"Donc vous êtes en train de me dire que vous avez trouvé un enfant de cinq ans caché derrière une statue en rentrant de la Grande Salle, alors que seuls les enfants de onze sont acceptés à Poudlard, qui dit s'appeler Draco, qui est, selon vous, insupportable et qui vous a, je cite, "attaqué avec sa magie"? Et que votre premier réflexe a été de venir me voir? Au lieu d'aller prévenir le directeur de cette école? " Résuma Rogue, visiblement perplexe et quelque peu énervé d'avoir été dérangé.

Draco détourna le regard face à l'expression qu'affichait son professeur de potions tandis que Blaise et Pansy baissait la tête, croisant les doigts pour que leur choix ne leur retombe pas dessus.

"C'est vraiment ton bureau parrain?" demanda alors le petit garçon, faisant se tourner toutes les têtes vers lui.

Severus grimaça , il avait bien en face de lui une version enfant du blond. Il se laissa tomber en arrière, sur l'un des fauteuils de son bureau , tout en fixant en alternance les deux Malfoy. Comment était-ce possible? Il lui était déjà arrivé de se retrouver face à un élève ayant rajeuni temporairement à cause d'une potion ayant mal tournée, mais jamais de se retrouver face à deux versions d'un même élève.

D'un mouvement de baguette, il attira à lui un parchemin et une plume encrée et écrivit nerveusement quelques lignes sous le regard perdu du trio tandis que le petit observait tout autour de lui se retenant de toucher à tout. Il se leva, se dirigea vers la fenêtre où il appela d'un sifflement son hibou. Il attacha la lettre à sa patte, lui donna une friandise et lui annonça le destinateur  avant qu'il ne s'envole. Puis, il invoqua son patronus, lui demanda d'aller chercher Dumbledore, tout en soulignant à celui-ci de venir accompagné des parents de Draco, laissant confus les élèves face à lui qui regardèrent la biche partir avec appréhension.

Deuxième exemplaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant