Chapitre 26

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« Monsieur Potter, cessez donc de discuter. Et ne répliquez pas, vous viendrez dans mon bureau ce soir, puisque vos précédentes retenues ne semblent pas vous suffire, lança mesquinement Dolores Ombrage, tenant fermement entre ses mains un manuel de défense de deuxième année, celui qu'ils étudiaient maintenant puisqu'ils n'avaient apparemment pas un niveau correct et adapté pour leur âge.

-Si c'est pour entendre miauler des chats en porcelaines et sentir en continu cette satanée odeur de thé à la rose, je préfère largement aller voir Voldemort qu'aller en retenue » grogna Harry, s'attirant un regard noir d'Hermione et un coup de pied de Pansy, assise derrière lui, dans le mollet.

Heureusement pour lui, la professeure ne l'entendit pas, bien trop occupée à déblatérer de sa voix mièvre des choses que même Lockhart (et c'est dire !) leur avait apprises, sous les regards exaspérés et fatigués de ses élèves qui tentaient tant bien que mal de ne pas lui paraître hostiles, ayant eu conscience de la nature de ses retenues.

Harry ne comprenait toujours pas comment la femme rose pouvait continuer de travailler à un tel poste à Poudlard. Durant les vacances, un article à sensations était sorti dans la Gazette du sorcier, accusant Ombrage de torture à la magie noire sur les élèves, de manipulation et d'abus de pouvoir. Le ministère s'était fait harceler par de nombreux parents sorciers, qui refusaient qu'une telle femme se retrouve face à leur enfant. Pourtant il ne l'avait pas retirée de son poste et elle continuait à resserrer son emprise sur l'école.

Alors il se contenta de se taire pendant tout le cours, levant les yeux au ciel quand elle faisait une remarque inutile à un élève. Il ne remarqua pas les regards inquiets de ses amis, Gryffondors comme Serpentards, qui ne savaient que trop bien ce qui l'attendait et à quel point il avait du mal à s'en remettre plus le nombre de retenue augmentait.

A la sortie du cours, Harry sortit le premier de la salle, sans un regard pour la professeure et fila vers le dortoir, ayant une heure et demie de vide avant sa punition, le cours de défense (si on pouvait encore l'appeler ainsi) étant leur dernier de la journée. En arrivant, il fut accueilli par un petit Draco sautillant partout, qui l'entraîna immédiatement à sa suite, lui racontant avec joie ce qu'il avait fait aujourd'hui et les jeux qu'il avait fait avec Winky, celle-ci alternant avec Dobby les jours de garde du petit.

Draco, lui, se fit arrêter par Hermione à peine eut-il passé la porte de la salle. D'un coup d'œil, les autres serpents demandèrent s'ils devaient rester aussi, marquant un arrêt, mais la lionne leur signifia que ce n'était pas nécessaire et que le blond leur dirait après : il valait mieux éviter de donner une raison à Ombrage de les coller tous en plus d'Harry.

« Tu pourras attendre Harry à la sortie de sa retenue ? demanda-t-elle une fois qu'ils furent partis.

-Quoi ? s'indigna Ron, resté à ses côtés. Mais-

-Tu es préfet et c'est toi qui es de ronde ce soir avec Pansy non ? argumenta-t-elle face au regard perplexe du blond, adressant un regard noir au roux. Tu es celui qui aurait le plus de légitimité à attendre dans un couloir après le couvre-feu et, je préfère savoir que quelqu'un sera avec Harry juste après cette... Torture » ajouta-t-elle en hésitant sur le mot à employer.

Alors que Draco hochait la tête en signifiant à la Gryffondor qu'il ferait en sorte d'y être, Ron semblait outré à ses côtés. Quand le blond fut parti, il laissa sortir ce qu'il pensait.

« Mais, 'Mione, nous aussi on est préfet, on pourrait aller attendre Harry nous aussi ! Pourquoi tu lui as demandé à lui ?

-Parle moins fort Ron, je te rappelle que l'autre est encore dans la salle à côté. Tu ne voudrais pas te retrouver une heure de plus avec elle n'est-ce pas ? Et puis, tu sais très bien qu'il vaut mieux que se soit un Serpentard qui attende Harry. Ils ont la confiance de Rogue et il semble être le seul à avoir un onguent capable de soigner Harry, alors il vaut mieux qu'il en ait le plus rapidement possible.

-Je veux bien 'Mione, mais tu aurais pu demander à Pansy aussi. Pourquoi Malfoy ?

-Tu sais très bien pourquoi Ronald.

-Oh, finit-il par ajouter après un moment de réflexion, alors qu'ils se dirigeaient lentement vers leur salle commune. Je vois... Mais je ne comprends toujours pas pourquoi il a fallu que ça tombe sur la fouine. Quand même, il aurait pu faire un effort non ! »

Hermione ria légèrement en observant le roux avant de se tourner vers lui et de l'embrasser doucement.

« Tout comme je n'ai pas encore compris pourquoi toi. »

Ron, l'embrassant à son tour, se contenta de lui répondre avec un « Parce que tu sais très bien que je suis le meilleur », argument qu'Hermione s'empressa de faire semblant de démonter, les faisant rire tous les deux.

oO0Oo

« Bien, j'imagine que cela suffit et que vous avez retenu la leçon Monsieur Potter, finit par dire Ombrage en posant son énième tasse de thé de la soirée sur son bureau. Maintenant, sortez de mon bureau et n'oubliez les trois parchemins supplémentaires que vous devez me faire pour le prochain cours. »

Harry murmura simplement un faible « Oui professeur. » avant d'attraper sa cape et de sortir du bureau rose, les jambes tremblantes et la main en sang, ayant anormalement froid.

Dehors, Draco l'attendait, adossé contre le mur, serrant dans ses mains un pot de mixture préparée par son parrain. La retenue avait duré étrangement longtemps, soit trois heures, et sa ronde était à l'origine terminée depuis un moment. Lorsqu'Harry sortit de la pièce, le blond remarqua immédiatement qu'il semblait à bout de force.

Il vit le visage du brun s'éclairer de surprise avant qu'il ne laisse passer un sourire fatigué. Puis il vit qu'il tremblait et que sa main ensanglantée serrait sa cape contre lui, cherchant le maximum de chaleur.

Alors Draco détacha la sienne pour lui passer au-dessus des épaules et le tira jusqu'au premier escalier où ils s'assirent et il entreprit de nettoyer la plaie avant de la couvrir d'onguent.


Deuxième exemplaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant