Chapitre 18

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« Où est passé Potter ? » furent les premiers mots de Draco lorsqu'il revint dans la salle commune, tandis qu'il se baissait pour esquiver le sort raté d'un élève de seconde année qui s'entraînait avec d'autres. Il n'eut pas de réponse et grogna avant de réitérer sa question en s'installant près du feu, à côté de Daphnée, à moitié allongée sur Théo qui lisait.

« Dans le parc avec les deux autres fous et le petit, lui répondit Daphnée avant de lui sourire malicieusement. Pourquoi ? Il te manque déjà ?

-Et puis quoi encore, grimaça le blond alors que Théo ricanait. Je voulais juste savoir s'il était là pour n'avoir à répéter ce que le vieux fou, McGonagall et Severus m'ont dit. »

Un sort fusa à nouveau, passant cette fois-ci à quelques centimètres des cinquièmes années alors que son créateur s'excusait depuis l'autre bout de la salle.

« Qu'est-ce qu'ils font au fait ?

-Ils sont en train de tester des sorts de défense qu'Harry leur a montré avant de sortir. Ton petit Potter adoré a dit qu'il les aiderait en rentrant du parc, expliqua le fils Nott à Draco qui ne répondit pas. Qui ne dit mot consent » chuchota-t-il alors à l'oreille de Daphnée qui éclata de rire.

Draco les regarda simplement de travers sans répondre et plongea son nez dans un livre de potionniste. Ce fut sa version enfant qui l'en sortit, en posant ses mains sur ses genoux.

« Tu es revenu ! La prochaine fois, tu viens avec nous ! Blaise et Pansy, ils ont toujours laissé Harry tout seul quand il me surveillait ! En plus, ils ont pas arrêté des se faire des bisous et de rire... »

Draco haussa un sourcil, amusé et se tourna vers ses amis qui s'étaient arrêtés, rougissants, en entendant les explications du petit. Non loin dans la salle, on pouvait voir et entendre des sixième année, dépités, qui tendaient à Tracey deux gallions chacun.

« Il n'y a rien entre vous, n'est-ce pas ? » ironisa-t-il.

Les deux concernés grimacèrent en concert avant de se regarder et de sourire malicieusement, toute trace de gêne ayant disparu de leur visage.

« Tu sais, Potter a été adorable à tourner la tête à chaque fois qu'on s'embrassait, je comprends pourquoi tu l'aimes autant, déclara Pansy, se délectant de la réaction de Draco.

-Mais vous vous êtes passés le mot aujourd'hui, ce n'est pas possible ! Je n'aime pas Potter, combien de fois il faudra que je le dise. Où est-ce qu'il est passé d'ailleurs ? pensa-t-il, remarquant que ce dernier n'était pas revenu.

-Si tu l'aimes ! s'écria sa version enfant qui était allé s'asseoir aux côtés de Daphnée. Parce que moi j'aime beaucoup Harry et que, comme tu es moi, toi aussi. »

Tous ceux l'ayant entendu éclatèrent de rire (il n'avait pas totalement tord après tout) alors que Draco se regardait, consterné. Le monde était définitivement contre lui.

Harry choisit cet instant pour sortir du dortoir, où il était allé poser sa cape et celle de l'enfant en rentrant. Il s'arrêta un instant sur le seuil en voyant les Serpentards rigoler.

« C'est vraiment étrange de vous voir tous rire ensemble, ça donne presque l'impression que vous préparer un plan machiavélique ou je ne sais quoi d'autre d'étrange, marmona-t-il avant de se tourner vers les seconde année qui s'entraînaient, attirant l'attention sur lui. Achille, essaie de tenir ta baguette un peu plus haut et en étant moins crispé. Graham, si tu baissais ta baguette d'un mouvement un peu plus sec, ton expelliarmus serait plus puissant. Eris, ne t'en fais pas, je connais des élèves plus âgés qui n'arrivent pas encore. Alvida, c'est presque ça ! [...] »

Quand il eut terminé de voir chacun qui s'entraînait, ce qui dura un peu plus longtemps que prévu comme certains autres Serpentards avaient décidé de lui demander de l'aide, il s'assit, sans aucune grâce sur l'un des sofas, aux côtés de Millicent, sans remarquer que le directeur de la maison l'avait observé faire quelques minutes avant de repartir dans son bureau.

« Enfin de l'attention à nous accorder professeur Potter ?

-Oh, fermes-là Zabini, grimaça le brun en s'étirant, les bras tendus devant lui. (Quelques uns rirent sous cape en voyant le visage faussement blessé qu'afficha Blaise.)

-Donc ! Maintenant que tout le monde est là, qu'est ce que tu voulais nous dire Draco ? » enchaîna Théodore.

Il attira l'attention de tout le monde sur le blond qui hésita un peu. Ce dernier regarda l'enfant, qui avait migré sur ses genoux à l'arrivée d'Harry, et tenta de le faire partir, ne voulant pas parler à portée de ses oreilles.

« Va jouer avec Astoria, il faut que je parle avec mes amis, essaya-t-il, sèchement.

-Non, répondit le petit en plissant le nez et en se tournant vers son lui-même. J'ai pas envie et en plus, je peux très bien écouter. »

Draco fronça les sourcils, réitéra sa demande, deux fois, trois fois, sans que le petit accepte. A l'autre bout de la salle commune, des sixième année s'en moquaient allégrement, tout en surveillant tout de même si le Malfoy ne s'énervait pas, auquel cas ils prévoyaient de s'arrêter immédiatement. Amusé, Harry intervint rapidement, bien trop intrigué par ce que le blond avait à leur dire.

« Draco, tu veux bien aller voir Astoria et Irisa ? Je crois qu'elles ont amélioré ton costume de fantôme... »

Des étincelles brillèrent dans les yeux du petit à ces mots, et il se précipita vers les deux jeunes filles, assises sur des fauteuils à l'opposé des cinquièmes années. Draco en profita immédiatement et dans un chuchotement, lança un Obscuro et un sortilège de désillusion autour d'eux pour les isoler.

« Ils pensent avoir plus ou moins trouver d'où vient ma version enfant et comment il est censé ''rentrer'' chez lui, annonça-t-il, coupant Pansy qui s'apprêtait à lui poser une question. Quand je suis arrivé dans le bureau de Dumbledore, on m'a demandé de laisser Severus ou Dumbledore explorer mes souvenirs sans vraiment m'expliquer pourquoi. C'est Severus qui l'a fait, je n'allais pas laisser le vieux fou le faire. Dix minutes après, Severus s'est exclu un peu avec McGonagall et Dumbledore pour parler de ce qu'il avait vu ou plutôt, non vu. D'ailleurs, le phénix du citronné est dangereux, il a tenté de brûler mes cheveux... (Harry éclata de rire.) Puis ils m'ont expliqué leurs conclusions. Apparemment, Severus s'était déjà entretenu avec le petit pour voir ce dont il se souvenait. »

Il marqua une pause pour laisser ses auditeurs assimiler ce qu'il venait de dire, et pour laisser Harry calmer son rire. Puis il reprit.

Deuxième exemplaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant