Chapitre 16: Beau et Evie

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- Vous étiez hors de votre chambre, le soir du crime.

- Q-quoi ? Non ! protesta Evie, complètement paumée.

Qui était donc cet étrange petit chien qui venait lui raconter des mensonges ? Cette nuit-là, elle s'en souvenait très bien, elle s'était couchée tôt, chamboulée par la discussion qu'elle avait eue avec son petit ami.

- Très bien.

Le chien mit un mot sur son carnet.

- Qui sont les coupables, pour vous ? reprit Beau, un peu sarcastique.

Evie en fut sans voix. Que répondre ? Oui, que répondre ? Elle connaissait les prétendus coupables. Et savait aussi que le bâton avait déjà été dérobé. Elle qui était la fille de la Méchante Reine, faisait une coupable idéale.

- Vous m'accusez ? fit-elle, la voix lourde.

- Je cherche, mademoiselle.

- Vous accusez mes origines. répondit Evie, sentant une colère sourde enfler sa poitrine.

- Je ne vous ai pas accusée.

- Vous l'avez laissé sous-entendre.

- Vous lisez mes pensées, maintenant ? Les méchants ont des pouvoirs cachés, alors.

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase.

- Comment cela ? Qu'insinuez-vous depuis tout à l'heure ? demanda Evie, la voix de plus en plus sonore. Vous ne faites que nous traiter comme des enfants, ou comme des vilains. Mais je... ne suis plus, pas ! une méchante ! 

Le chien haussa un sourcil:

- Vous n'avez répondu à aucune des questions que je vous ai posée, Evie, fille de la Méchante Reine. Dois-je en tirer que vous êtes coupable ?

- Non ! cria presque Evie, je n'en peux plus ! Vous n'êtes ici que pour attiser notre haine, et nous arracher des paroles impropres à notre avis.

- Qu'en savez-vous ?

- Je sais. J'ai étudié les comportements. Car à l'Ile, si tu n'es pas fort, tu meurs. Et vous, vous n'êtes qu'un faible et lâche, qui se cache derrière des affabulations improbables envers les VKs.

Elle leva le menton, furieuse, et se retourna...

... Pour découvrir que la porte de la classe était ouverte, et que tout les élèves la regardaient avec de la surprise, de la fierté ou du respect dans le regard.

Il y eut un silence gêné, et Evie décréta sèchement:

- Eh bien ? Allez voir ce chien, s'il vous plait. Et arrêtez de me regarder avec cet air, on dirait des princesses sans leurs princes.

Elle sortit dans le couloir avec une vitesse affolante, toujours en marchant en talon.

Lonnie se fraya un passage parmis les badauds, ainsi que Doug, pour suivre la fille de méchants. Mais lorsqu'ils furent sortis, Lonnie repoussa doucement le bras de Doug:

- Désolé Doug, mais c'est une affaire entre Evie et moi.

Dans sa gentillesse habituelle, Doug lâcha l'affaire, à regret. Lonnie s'élança dans les couloirs, et retrouva Evie dans le réfectoire.

Elle déchirai les cartes du Uno une à une, avec une rage contenue. Ses yeux brillaient. Lonnie, doucement, s'approcha de son amie:

- Evie.

- Quoi.

- Si tu continues, il ne restera plus rien de ce jeu de carte.

Elle répondit, la voix plus rauque de d'habitude:

- Je n'arrive pas à fermer les yeux sur les discriminations contre nous, Lonnie.

- Je comprend.

- Non, tu ne peux pas comprendre. Tu es une Auradonnienne.

- Tu l'es aussi, Evie. Mal, Jay, Carlos, tout les enfants de l'Ile sont des Auradoniens, là-bas et ici. Ce chien n'est juste pas aussi intelligent, compréhensif et gentil que Doug.

Elle parvint à arracher un sourire de son amie.

- J'ai de la chance de l'avoir.

- C'est vrai.

- Toi tu as Jay.

- Ce pachyderme incapable de dire ses sentiments ?

Elles rirent toutes deux. Ce qu'elle avait dit, elle ne le pensait pas. Mais Lonnie et Evie aimaient discuter, et critiquer leurs petits amis. Ce qui venait peut-être des traits de caractère de la mère d'Evie, un brin... Volcanique.

- Ça ira ? 

- Oui, ne t'inquiètes pas, Lonnie.

- Je vais y aller, alors. Ça sera bientôt mon tour d'être interrogée.

- Salut.

- Biz.

Lonnie remonta l'escalier. Et vit alors quelque chose de spectaculaire.

Descendant 4: Vengeance à la MaléfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant