Dernière partie.
" Won't tell anybody how you turn my world around. I won't tell anyone how your voice is my favourite sound "- Parachute (Tu ne diras à personne à quel point tu fais tourner mon monde. Je ne dirais à personne à quel point ta voix est mon son favoris.)
Un jour (quelques jours après avoir vu mon grand-père), j'étais dans mon salon, quand ma mère et ma tante m'ont rejoint. Elles ne parlaient pas, elles étaient pensives.
Moi : Vous allez bien ?
Mamma : Nonno, il veut voir Yanis...
Quand elle m'a dit ça, je n'en croyais pas mes oreilles (elle est bizarre cette citation quand même).
Mon grand-père voulait voir son petit-fils alors qu'il l'a renié au moment où il a renié sa propre fille...
Ma tante ne disait rien, elle regardait dans le vide. Son regard en disait long sur ce qu'elle pensait.
Moi : Comment... Comment ça se fait ?
Mamma : Je sais pas, il a demandé à ta grand-mère de voir le petit.
Moi : Peut-être qu'il a changé d'avis et que maintenant il va accepté tout le monde.
Thérèsa : Ne te fais pas trop de faux espoir Louane. Il ne veut voir que Yanis, pas Redouane et moi. Juste Yanis.
Moi : Oui mais c'est un bon début.
Thérèsa : On verra bien.
Moi : Et il le voit quand ?
Thérèsa : Ce week-end.
(Je ne sais plus quel jour de la semaine on était mais ça n'a pas d'importance.)
Donc voilà, ce week-end mon petit cousin rencontrait pour la première fois son grand-père maternel.
Après toutes ses années, il allait enfin connaître l'autre partie de sa famille. Et c'était pas des moindres, c'était LA famille qui avait rejeté son père et sa mère...
Mon oncle Redouane, quand il a su que mon grand-père voulait rencontrer Yanis, il a eu le sourire comme pas possible.
Tout comme moi, et à l'inverse de ma tante et ma mère, il était persuadé que cette démarche allait apporter du positif. Yanis lui, était plus ou moins content. Il se rendait pas trop compte dans quoi il mettait les pieds...
Le jour J, ma mère et ma tante étaient stressés comme pas possible. Ma tante avait préparé Yanis à la perfection ! Je vous jure le pauvre, il avait une petite coupe au gel, ses vêtements étaient bien repassés, à croire qu'il se rendait dans un mariage.
Elle lui avait même appris à dire deux trois mots en italien. C'est sur que ça amadouerais sûrement mon grand-père ahah.
C'était ma grand-mère qui était venue chercher Yanis chez ma mère et c'était elle qui le ramènerait à la fin.
Quand ma grand-mère est arrivée et qu'elle a pris Yanis, on pouvait lire dans les yeux de ma tante de la tristesse. Comme si, elle aussi, elle avait envie de suivre sa mère pour aller voir son père...
Je ne me souviens plus de l'heure où Yanis est parti et encore moins de l'heure où il est revenu mais il a bien du passé la moitié de l'après midi là-bas.
Quand il est revenu il était super content. Il n'arrêtait pas de parler de son "rendez-vous" lol.
D'après Yanis, mon grand-père n'avait pas poser de question sur ma tante ou Redouane, juste sur sa vie à lui, ses cours, ses potes, ses loisirs...
Ma tante et mon oncle étaient resté mangé avec nous ce soir là.
A un moment j'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit et Yanis m'a rejoint.
Yanis : Je peux venir ?
Moi : Non t'es trop gros.
Yanis : C'est toi la grosse.
Moi : Eh le petit, comment tu parles à ta cousine.
Yanis : Je suis un homme, je parle comme je veux.
Moi : T'as vu Sofiene y'à pas longtemps ?
Yanis : Oui pourquoi ?
Moi : Je me disais aussi.
C'est l'une des phrases que Sofiene sort la plupart du temps. C'est un homme alors forcément il a tout les droits. Toz oui.
Yanis s'est poser avec moi dans le lit. Le petit, il tient de moi je crois, il parle trop. Mais vraiment trop, il a battu Samy.
Yanis : Tu crois qu'il m'aime bien ?
Moi : Qui ça ?
Yanis : Notre grand-père.
Moi : Pourquoi il ne t'aimerait pas ?
Yanis : Parce que je suis pas comme vous.
Moi : Comment ça "comme nous" ?
Yanis : Je suis un moite moite.
Moi : Mdr c'est quoi ça un moite moite.
Yanis : Bah ta vu moitié italien moitié algérien.
Moi : Oh mon bébé !!! Il te juge pas sur ton origine tu sais.
Yanis : Redis bébé et je t'étouffe avec ton cousin hagouna.
Moi : T'inquiète mon bébé, je le dirais plus.
Bon là j'ai plus assumée, il a réellement pris le cousin et m'a étouffée. Il respecte pas les anciens ce môme.
Au bout d'un moment, il a repris sa place et m'a dit une phrase qui m'a réellement émue.
Yanis : Y'à pas que ça aussi... Je suis pas comme vous.
Moi : Mais quoi pas comme nous ?
Yanis : Je suis musulman !!!
Je n'ai pas su quoi répondre pendant plusieurs secondes. C'était ça le "pas comme vous" ?
Alors maintenant même dans notre propre famille on doit se sentir différent parce que notre religion est différentes de celle des autres ?
Dans ma tête ça ruminait, qu'on n'accepte pas Samy, Redouane et ainsi de suite parce qu'ils n'ont pas la même religion... je ne le comprenais pas, je ne l'acceptait pas mais je faisais avec malgré tout.
Mais là Yanis... Il faisait partie de notre famille, avec ou sans sa religion. Même si on ne l'avait pas vu grandir. C'était un petit fils, un fils, un neveu, un cousin.
Mais avec ma famille, plus rien ne m'étonnait. Après tout ils avaient bien mis dehors l'une des "leurs" alors qu'elle était enceinte...
Moi : Tu es fier d'être musulman ?
Yanis : Oui !
Moi : Bon bah alors tu t'en fiches des autres. Si toi tu es fier, n'écoute pas les autres même si "les autres" c'est ton grand-père. Et puis il t'aime, il t'a demandé de venir le voir, c'est pas pour rien.
Yanis : ...
Moi : Et pis t'es comme nous ! Je vois pas de différence entre toi et moi. En plus on est tout les deux moite moite.
Yanis : Ah oui sale française.
Bon là c'est moi qui l'ai étouffer avec mon cousin. Le pauvre je le pinçais et le chatouillais, il me demandait d'arrêter en criant.
Il criait tellement fort que ma mère est arrivé dans la chambre avec la cuillère en bois. On était plié de rire.
Mamma : Qu'est ce qu'il se passe ici !!
Moi : Rien on joue.
Yanis : Non khalti c'est une mytho elle veut me tuer ta fille.
Moi : Waaa comment t'es une balance.
Pour me narguer il levait ses sourcils, je sais pas si vous voyez. Il fait toujours ça pour me narguer et je déteste ça.
Mamma : Va me faire ma vaisselle au lieu de t'en prendre à ton cousin.
Yanis c'est un amour, enfin non MON amour. Il est plus jeune que moi mais je m'entend merveilleusement bien avec lui.
On est chien et chat, toujours à se chercher même si je ramasse le plus souvent. Il a beau être plus jeune, en taille il me dépasse largeeeeeement.
Le week-end s'est fini comme il a commencé, tranquillement.
Mon grand-mère n'a rien dit à ma grand-mère au sujet de Yanis. A ce moment-là, personne ne savais ce qu'il lui avait pris, du jour au lendemain, de vouloir le voir.
Mais au final la raison on s'en fichait, l'important c'est qu'il l'avait vu.
...
Quelques jours plus tard, j'étais avec Ines quand j'ai reçue un message qui m'a, pour le moins, retourné l'estomac.
Msg : Ton gars te trompe il a promis à ma pote d'aller la khtob.
J'ai essayé d'appeler le numéro mais personne répondait et parfois je tombais directement sur la messagerie.
Le soir même j'ai attendue Samy devant son travail.
Quand il est sorti, il était surpris de me voir là.
Samy : Tu me fais une surprise ?
Moi : C'est toi tu me fais des "surprises" derrière mon dos ?
Samy : De quoi tu parles ?
Moi : Tiens.
Je lui ai passé mon téléphone avec le message de la personne qui me l'avait envoyé.
Samy : C'est quoi ces conneries ?
Moi : A toi de m'expliquer non ?
Samy : T'expliquer quoi ? Tu vas pas me dire tu crois à ça ?!
Moi : Bah je sais pas, on sais jamais.
Samy : Vas y tu m'as saoulé !!
Il est monté dans sa voiture et il est parti. Oui oui il m'a laissé en plan là où il bossait. Je n'avais plus qu'à reprendre le bus et rentrer chez moi.
J'étais dans le bus quand il m'a appelé.
Samy : T'es où ?
Moi : Dans le bus pourquoi ?
Samy : Tu rentres chez toi ?
Moi : Oui.
Samy : Alors attend moi devant chez toi.
Et il a raccroché.
Arrivé devant chez moi, il était déjà là, adossé à sa voiture.
Samy : Fais voir ton téléphone.
Moi : Pourquoi ?
Samy : Casse pas la tête et passe le moi c'est tout.
Je lui ai donc passé mon téléphone, il a pris le numéro de la personne et l'a appelé en mettant le haut parleur.
... : Allô Samy ?
A ce moment-là Samy m'a regardé en faisant les gros yeux.
Samy : Sophia ?!
Sophia : Oui oui c'est moi. Tu n'avais plus mon numéro ? Tu vas bien ? Je suis contente que tu m'appelles.
Samy : Tu joues à quoi là ?
Sophia : Comment ça bébé ?
Samy : M'appelle pas bébé, t'es fada ma parole. D'où t'envoies des messages à Louane pour lui dire de la merde.
Sophia : Ah c'est pour ça que tu m'appelles ?! Pfff elle fou trop sa merde cette fille. Elle a détruit notre couple.
Samy allait pour répliquer mais je lui ai pris son téléphone.
Moi : D'où je fou ma merde ? J'ai rien détruit du tout, quand on s'est mis ensemble vous n'étiez même plus ensemble !!
Sophia : Et alors ? Tu me l'as quand même pris.
Moi : Je te l'ai pas pris, il est juste revenu vers moi, il y' a une grosse nuance ! Maintenant tu supprimes mon numéro et celui de Samy sinon je te promets t'auras à faire à moi.
Sophia : Mdrrrr sale p*te t'as cru faire peur à qui là ?
Moi : Tu me fais pitié, ciao.
Et j'ai raccrochée.
Ce jour là je suis resté hyper calme, ce qui ne me ressemble pas en temps normal. Je suis une fille calme mais je m'énerve facilement.
J'ai le caractère des filles du sud, il est explosif.
Samy : Une malade j'ai juré.
Moi : ...
Samy : Tu viens on va manger, je t'invite.
Il commençait à se diriger vers le côté conducteur et quand il s'est rendu compte que je ne le suivait pas, il a fait demi tour, il m'a pris par la taille et m'a embrassé le front.
Samy : N'brick hbiba. C'est toi que j'irais khtob inch'Allah.
Moi : Si Dieu le veut.
Au début Sophia me faisait de la peine, elle était amoureuse de Samy et Samy l'avait quitté pour revenir avec moi...
Je comprenais sa réaction même si je n'aurais jamais réagit de la même façon, il y a quand même une certaine fierté à garder.
Mais plus les jours passaient plus son "délire" pour Samy empirait. Elle racontait à qui voulait bien l'entendre qu'elle et Samy était toujours ensemble, que j'étais juste un passe temps pour lui le temps qu'il se pose. Elle envoyait des messages à Samy ainsi qu'à moi. Samy a changé deux ou trois fois de numéros de téléphone, à chaque fois elle le retrouvait.
On se demandait qui lui passait et au final on a trouvé, c'était une "amie" à Samy qui était l'amie d'une amie à Sophia. Trop compliqué cette histoire lol.
Enfin bref, tout ça pour dire qu'au final elle ne me faisait plus autant de peine que ça.
...
Quelques jours après, Samy m'a téléphoné pour me prévenir qu'il passait chez moi me récupérer car, j'étais invité à manger chez lui le soir même... Avec son père.
Moi : Mais t'es sûr, ton père il veut que je vienne ?
Samy : Mais oui je t'ai dis. Prépare toi, tu te mets bien mais pas trop. Enfin tu fais comme d'hab.
Moi : Mais pourquoi ? Enfin qu'est ce qui s'est passé ?
Samy : Je te dirais quand j'arrive.
Je crois que c'est la première fois de ma vie où je suis resté scotché devant mon armoire ne sachant quoi mettre.
Je vous jure, dès que je choisissais un truc je trouvais forcément qu'il y avait un truc qui clochais "trop court, trop long, trop moche, trop foncé, trop de couleur...".
Au final c'est Samy qui, une fois arrivée, à choisi ma tenue. Il a du goût parce que c'était pas moche mine de rien lol.
Moi : Alors dis moi ?
Il avait un sourire qui aurait pu se voir du fin fond du Japon. C'était bon signe et ce sourire là me plaisait !
Samy : Il veut te voir pour apprendre à te connaître.
Moi : Juuuure ? Oh p*tain c'est super ça ! Mais comment ça se fait ?
Samy : C'est Karim et ma tant qui lui ont parlé.
Moi : Ta tante ? Laquelle ?
Samy : Ma tante Assia, tu l'as jamais vu. Elle sera là ce soir.
Je connaissais pas cette dame mais je l'aimais déjà beaucoup ahah !
Dans la voiture, j'arrêtais pas de saouler Samy, le pauvre il en a tellement eu marre qu'il a mis la musique à fond pour plus m'entendre.
Arrivée chez Samy, j'ai salué tout le monde.
On était dans le salon, on discutait en attendant que le repas finisse de cuire.
Khalti Assia elle est juste adorable comme femme. Elle t'accueille super bien, toujours le sourire aux lèvres, très intelligente et super ouverte d'esprit.
Khalti Assia : Alors benti, raconte nous un peu ce que tu fais dans la vie.
Moi : Pour l'instant je travaille dans la restauration rapide, au macdo mais je compte m'inscrire pour passer le concours pour travailler avec les enfants.
Khalti Assia : C'est bien ça, insh'Allah tu y arrives.
Moi : Merci.
Le père de Samy discutait avec Karim pendant que nous les femmes on discutait entre nous de mon envie de travailler avec les enfants. Du coup le père de Samy n'écoutait pas vraiment notre conversation.
Enfin jusqu'à ce que sa soeur pose LA question.
Khalti Assia : Dis moi benti, votre différence de religion ne te gène pas alors ?
Là je peux vous assurer que tout le monde écoutait. Même la voisine de palier devait écouter.
Moi : Non du tout.
Khalti Assia : C'est bien. Et tu serais prête à faire un hlel ?
Samy : Khlati...
Khalti (mère de Samy) : Tu t'appelles Louane ? Non alors tais toi !
Vous voulez prendre des cours pour faire taire vos enfants ou votre mari ? Je vous invite à venir voir khalti. Elle maîtrise cet art ma belle-mère, elle maîtrise... lol.
Je n'osais pas répondre, je cherchais Samy des yeux pour qu'il réponde lui, mais il m'a fait comprendre avec ses yeux qu'il n'avait plus le droit de parler. Ahah...
Moi : On a déjà discuté Samy et moi et je serais prête à faire un hlel.
A ce moment-là j'ai pu apercevoir des tonnes de sourire mais celui qui m'a le plus surpris c'es celui du père de Samy.
Khalti : Bien, allons manger.
Karim : Hamdullilah j'avais faim ! Les femmes discutent toujours trop.
Khalti : Tu vas voir hmar si on discute trop. Tu feras la vaisselle pour la peine.
S'il lit ça Karim me tue mais je suis obligée de vous le raconter. Je peux vous assurer que oui, il a fait la vaisselle après. Il a bien essayé de s'échapper mais sa mère l'a récupéré avant qu'il ne s'éclipse. C'était comique à voir.
Pendant le repas c'était juste super !
Le père à Samy a même discuté avec moi. Brièvement mais quand même, c'était encore un pas en avant. Et j'étais heureuse.
Le lendemain, Samy m'a raconté que son père l'attendait pour discuter avec lui (car Samy m'avait ramené) et qu'il lui a fait comprendre qu'il m'acceptait.
Vous ne pouviez pas savoir à quel point j'étais...pffiou même pas de mot. J'étais tellement heureuse que j'en ai oubliée le propre rejet de ma famille. J'étais sur un vrai petit nuage.
Bien sur tout ne s'est pas fais du jour au lendemain, enfin il n'allait pas taper la discute avec moi comme il peut le faire maintenant.
Mais avec le temps et avec beaucoup (mais vraiment beaucoup) de patience, notre couple a enfin pu être accepté.
Comme vous avez pu le comprendre, c'est grâce à Khalti Assia et à Karim que mon beau-père m'a accepté.
Khalti a beaucoup d'influence face à son frère et elle a su trouver les bons mots et je lui en suis entièrement reconnaissante. Si elle était au courant, c'est parce que Karim lui en a parlé. Il savait qu'elle pourrait jouer en notre faveur. Et il avait bien raison.
...
On va passé un peu car pendant plusieurs jours il n'y avait rien eu de spécial.
Yanis allait voir mon grand-père tout les mercredi après midi. Et c'était toujours le même rituel, c'était ma grand-mère qui venait le chercher et c'est elle qui le ramenait.
En écrivant ça, cette situation m'a fais penser à une scène qu'on voit souvent à la télé. Vous savez quand des personnes viennent chercher un enfant pour les emmener voir leur père (ou leur mère) et qu'au bout d'une heure de "rendez vous", il y a le retour à la réalité quand l'enfant retourne chez lui (j'espère que vous m'avez compris lol).
Eh bien là en écrivant ce passage, j'ai cette impression. Sur le moment des faits je ne m'en rendais pas vraiment compte mais là c'est terrible d'écrire une chose et de se rendre compte de ce qu'on vivait.
Enfin bref.
Donc comme je le disais Yanis voyait mon grand-père tout les mecredi. J'étais contente pour lui, il rattrapait le temps qu'ils avaient perdus durant toutes ces années.
Je me demandait si moi aussi, un jour, j'allais pouvoir rattraper le temps perdu avec mon grand-père...
Je n'y croyais vraiment plus... jusqu'à ce fameux jour.
J'étais avec les filles quand ma mère m'a appelé car elle voulait que je rentre chez moi.
Arrivée chez moi, il y avait ma tante Thérèsa en pleure et mon oncle Redouane. Je me suis tout de suite dit qu'il y avait eu un truc grave mais j'étais loin, très loin de la vérité.
Je me suis assise sur le canapé, j'attendais qu'elle m'explique, j'osais même pas parler.
Mamma : Ton grand-père... Il veut rencontrer Redouane et revoir ta tante.
J'étais choquée. Ce retournement de situation, personne ne s'y attendait et encore moins ma tante vu sa réaction.
Moi : Waaa ! Mais quand ?
Mamma : Ce soir.
Moi : Punaise ! Je peux venir ?
Mamma : Non !
Ok, je me suis fais recalé.
Mamma : On verra comment ça se passe et après oui.
Donc voilà, ma tante allait revoir son père après plus d'une dizaine d'année.
Quand ils sont parti, j'étais stressé pour eux. Je l'ai direct dit à Samy qui lui n'en croyait pas ses yeux.
Comme tout le monde à vrai dire.
Comme je n'y était pas, je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé là-bas mais ma mère en rentrant affichait un sourire qui en disait long. Un sourire que j'avais aimé voir !
Moi : Alors ?
Mamma : Du temps ma fille. Du temps et beaucoup de patience. Mais tout s'est bien passé. Nonno a même discuté seul à seul avec ton oncle.
Moi : Donc tout s'arrange ?
Elle ne m'a pas répondu mais son regard en disait long. Oui ça s'arrangeait !
Quand j'ai revue ma tante le lendemain, on pouvait voir que quelque chose avait changé. Le sourire ne quittait pas ses lèvres. Et Redouane était fier d'avoir enfin rencontré le père de sa femme.
Et cela s'arrangeait tellement qu'au bout de deux jours ma mère m'a annoncé que mon grand-père voulait parler avec Samy.
Samy je crois que quand je lui ai annoncé ça, il était à deux doigts de faire un arrêt lol.
Tout comme moi pour son père, il s'était "préparé". Et il m'avait également bien saoulé.
Il s'est rendu au rendez-vous avec l'un de mes cousins. Bien sûr moi, je ne devais pas y aller. Ordre de mon grand-père...
Il y est resté deux heures ou un peu plus, je ne sais plus vraiment. Mais en revenant il m'a directement pris dans ses bras et m'a annoncé en me chuchotant dans mes oreilles
Samy : C'est tout bon hbiba... C'est tout bon.
Il m'a raconté qu'au début mon grand-père n'était pas bien accueillant et qu'il lui posait des question genre mise en situation comme "et si un jour l'un de vos enfants veut devenir chrétien ?" ou "si vous vivez ensemble, au niveau de la nourriture ça se passera comment ?" ou même encore "tu comptes la reconvertir?" (bon les questions n'étaient pas posé comme ça, je vois mal mon grand-père dire ça mot pour mot).
Puis au fil des questions et des réponses, mon grand-père s'est adoucit. Et il a même échanger des petits mots marrant avec Samy.
Le week-end suivant, mes grands-parents nous ont invités à manger chez eux. C'était bizarre sérieusement.
C'était la première fois que je me retrouvais dans la même pièce avec mon grand-père, ma tante, mon oncle, Yanis et Samy. C'était bizarre mais agréable.
Plus tard dans la soirée, quand Samy m'a ramené chez moi, on était tout les deux posés dans sa voiture et on se regardait comme si c'était la première fois qu'on se regardait.
On se redécouvrait... C'était magique. Et vous savez pourquoi ? Parce que on avait gagné.
Samy : Tu vois, je te l'avais dit, on y est arrivé !
Moi : Avec beaucoup de mal mais oui on y est arrivé !
Samy : Je t'aime.
Moi : Moi aussi, plus que tout.
Ce qu'on est tous devenus.
Samy et moi, comme beaucoup le savent on va trèèèèès bien. On prépare notre mariage. Samy s'est installé dans son propre appartement, toujours dans notre ville. Et une fois marié, je m'installerais là-bas .
Sofiene : Il va très bien mon gros lol. Trop bien car il est toujours aussi pénible. Il est toujours avec Megane. Ils s'étaient séparé il y a quelques temps pour, au final, se remettre ensemble. Ils envisagent d'aller "plus loin" dans leurs relations. Son père aussi va très bien (pour ceux qui se posent la question lol)
Megane : Comme vous le savez elle est toujours avec Sofiene. Elle va très bien, elle travaille et est heureuse, c'est ce qui compte ! Elle a beaucoup souffert de sa séparation avec Sofiene, jusqu'à ce qu'elle retrouve quelqu'un. Puis Sofiene s'est rendu compte qu'il perdait réellement Megane et il est revenu. Ils sont destinés eux aussi. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes lol.
Ines et Ilyes : Ils vont très bien ! Ils ont eu un petit garçon cette année. Un vrai bogoss comme sa maman ! Il a de ses joues !!!! Roh là là quand vous le voyez vous avez directement envie de lui manger ses joues.
Lucas : Aaaah mon Lucas ! Il va très bien, il est toujours célibataire. Il n'a pas envie de se "poser" comme il dit. Il est toujours aussi barjo mais c'est pour ça qu'on s'entend aussi bien.
Karim, mon petit baloo (il a pris du ventre c'est pour ça lol). Il va bien, il vient de partir en Algérie pour les vacances. Trop chanceux.
Ma mère et mes soeurs vont très bien Dieu merci. Elles continuent leurs petites vies comme il se doit .
Thérèsa, Redouane et Yanis vont tous très bien. Yanis est toujours aussi pénible avec moi mais je m'en plains pas !
Khalti Assia va très bien aussi. Toujours aussi formidable. C'est vraiment quelqu'un d'important pour moi.
En ce qui concerne mes grands-parents et les parents de Samy eh bien tout s'est arrangés ! On n'y croyait vraiment plus mais la preuve est là.
Bien sur au début c'était toujours un peu froid mais le temps fais bien les choses et aujourd'hui on est TOUS une famille. Et ça c'est l'un des plus beaux cadeaux.
Je ne sais toujours pas ce qui a pris à mon grand-père, je veux dire le retournement de situation. Mais ma grand-mère pense que ma visite puis celle de Yanis ont été le déclencheur.
Si on aurait su, on l'aurait fait bien avant... lol.
"On ne peut pas être ensemble d'après les autres mais on ne peut pas, ne pas être ensemble."
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Chronique de Louane : C'était fort, c'était beau, c'était Nous.
Ficción GeneralLouane est jeune fille de 17 ans quand elle le rencontre. Samy. Tomber amoureuse de lui, elle trouve son bonheur dans ses bras et dans son regard. Mais qui dit histoire d'amour, dit forcément problème et embûche. Le hic? Leurs nationalités et religi...