3. Réalité 🌺

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— Dis moi, tu l'aime, Léon ?

— Énormément.

— Pourquoi ?

— J'ai l'impression qu' il est quelqu'un de particulier, qu'il est spécial...

— et si... ce n'était justement qu'une impression.

— Je suis sûre que c'est vrai.

— Alors c'est ça l'amour ? Trouver quelqu'un spécial, particulier ? Tu sais, Aymhar aussi est très particulier, pourtant je ne l'aime pas de cette façon. Et puis... on peut être spécial dans le mauvais sens. Tu ne trouve pas ?

— Peut être. Mais qu'est-ce que tu veux dire ?

— Je ne te le conseille pas. Je pense que tu mérite beaucoup mieux que lui.

— Hein !? Mais ...C'est ça ton conseil ?

— Lissa, la meilleure chose que j'ai apprise de mes amis c'est que lorsque le respect n'est pas servi, il faut savoir se lever de table. Je ne pense pas qu'il soit capable de t'accorder ce minimum.

— Pourquoi tu dis ça, Almyne ?

— Je t'expliquerai tout mais après les cours. La pause est finie, on y va.

— D'accord, soupira t-elle.

Je m'engouffrai dans la classe pour ne pas en sortir de si tôt. Heureusement pour moi et contrairement à hier, les cours de la journée étaient plus captivant et je n'avais aucun mal à ne pas voir le temps passer. Ce n'était clairement pas le cas de Jonh qui somnolait sans gêne. Ah là là. Le comble dans tout ça c'est que naturellement on se dit qu'avec si peu de sérieux, il n'est sûrement pas un érudit, mais c'est tout le contraire en fait ! Il a ses propres méthodes et autant dire qu'elles ne dépendent pas vraiment des cours à l'école. De toute façon, les profs disent toujours qu'ils nous donnent cinquante pour cent et que l'autre moitié c'est notre responsabilité. C'est le seul conseil qu'il suit à la lettre ce petit génie.

Le cours de français était fini, à mon plus grand dam. C'était intéressant, comme toujours. Mais j'avais faim. Seulement, je ne pouvais pas sortir. J'avais trop peur de recroiser Lissa, je ne savais d'ailleurs pas que ça me tourmenterait autant. Je l'imaginais déjà faire sa moue abattue comme elle en avait l'habitude lorsqu'elle ratait un contrôle, par exemple. Cette fois, ça serait peut-être pire. Il parrait que les chagrins d'amour font plus mal qu'une mauvaise note à un contrôle. Tss, je préfère ne pas commenter, mais je pense bien qu'elle était de cette catégorie et en être consciente ne m'encourageait pas vraiment à vouloir la croiser. Je passe ma commande à Jonh, qui boude avant d'accepter finalement. Aymhar et lui y sont allés et Mhérienne et moi sommes restés. L'honneur aux dames n'est-ce pas !

Mhéri et moi faisons un rapide petit kongossa avant que je ne m'ennuie dans le vacarme de la classe toujours incomplète. Je décide de me mettre sur mon téléphone et de surfer un peu. Je vois un message de Wylliam d'il y'a 30 minutes.

" Wyll : Hey salut comment tu vas ?  11:31 "

J'y répond rapidement.

" Hey salut je vais bien et toi ? 12:07 :"

A mon grand étonnement je le vois écrire après 2 minutes. Il n'était pourtant pas connecté.

" Wyll : ça va Mynette ! Devine ce que je viens de faire ? 12:09

- Hum je sais pas moi ! Tu viens de m'écrire ? 12:09

Wyll : 🤣🤣 forcément mais, c'est pas ça. 12:10

- Bah dis moi alors 😂  12:10

Wyll : Regarde par la fenêtre de ta classe à gauche 12:11 "

Je m'exécute et devinez qui je vois ? Wylliam debout avec un gros sac coursier à la main ! Il est assez loin et se trouve en présence de sa mère, je la connais bien.  Je me met tout de suite sur mon téléphone et lui écrit.

A tous ceux qui, un jour, m'ont aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant