— Hey salut la chouchou, bien rentrée ? Commence Lianne. Papa, maman ! Almyne est enfin rentrée !! Crie t-elle.
— Salut. Suis-je arrivé à murmurer.
— Hey, mais ça va ? Tu es trempée, il a plu ?
— Je...oui, une petite rosée.
— Toi ça n'a vraiment pas l'air d'aller. Qu'est-ce que t'as ?
— Rien...je vais prendre un douche, et...me changer.
Elle tique un moment, et me laisse m'en aller. Je pense que j'ai une tête qui fait peur en ce moment, mais je n'ai pas vraiment le temps de m'en soucier. Je me dirige très calmement dans ma chambre. J'essaie de m'affaisser au sol, histoire de retrouver un contact familier, rassurant, mais sans le vouloir, ma tête me remémore ce qui vient tout de suite de se passer. Je n'en vois pourtant pas le besoin mais j'obtempère. J'aurais tellement voulu ne pas m'en souvenir. J'abuse peut-être, mais je l'aurais vraiment voulu.
__________— Je ne te l'ai peut-être jamais vraiment dit auparavant mais Mynette...tu es précieuse à mes yeux, et...je t'aime vraiment. Je t'aime... énormément.
Je ne voulais pas comprendre. Est-ce qu'il parlait d'amour ? De l'amour, amour ? Non. Je refuse.
— Je... Hum de quoi tu parles ? Dis-je en voulant fuir le sujet.
A vrai dire, j'ai toujours voulu fuir. Même ce jour, lorsque nous étions petits, en fin d'année. Il m'avait laissé une lettre. Au fond, je me doutais de ce qui y était écrit. Je l'avais lu une fois rentrée, après beaucoup d'appréhension. Je l'ai lu, et une fois fini j'ai eu le mal de moi. Il m'avait livré tous son ressenti me concernant, tout ce qu'il voyait de beau en moi, tout ce qu'il aimait en moi. C'était tellement beau, ça semblait tellement vrai. Mais nous étions petits, alors j'ai voulu banalisé. J'ai voulu fuir car je me sentais incapable de lui répondre, et au final je ne l'avais vraiment pas fait.
Je l'ai laissé, sans jamais lui répondre jusqu'à maintenant, feignant l'ignorance. Je ne voulais pas réaliser qu'à ce si petit âge, quelqu'un trouvait quelque chose de bien en moi, au point de m'aimer. Comme je voulais fuir, j'ai tout mis sur le compte de l'enfance, de la bêtise. Alors je ne comprenais pas pourquoi il le renouvelait maintenant. C'était lâche de ma part, mais même à ce moment je voulais fuir. Je ne voulais pas qu'il soit brisé, d'une quelconque façon que se soit. Je ne voulais pas qu'il sache que ce n'était pas réciproque. Je ne voulais pas lui dire que je l'aimais, que je l'adorais tellement, mais que mon amour n'atteignait pas la même grandeur que le sien. Là, toute l'affection que je lui portais aurait semblé tellement faux, peu. Je ne voulais pas qu'il doute de mon chaste amour, et je l'aurais forcé à le faire, en le rejetant.
— Je suis amoureux de toi Almyne. Ça fait un bon moment déjà. Je serais tellement fier d'être à toi, et que tu sois mienne.
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A tous ceux qui, un jour, m'ont aimé
Short StoryUn chagrin d'amour. C'est tuant, poignant, profond. Lorsqu'on expérimente un amour non partagé alors la terre tremble, et le vice du désespoir s'installe. Offrir la clé de son coeur, joliment emballé, à une personne et la voir nous la redonner genti...