Pensée 6 : Aymhar 🌺

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Par où commencer, Aymhar ?

La première fois que je t'ai remarqué, en classe, nous étions en second degré. Le professeur de français t'avait donné la parole et tu avais partagé ton opinon devant la classe. Je ne me rappelle pas le sujet mais je sais que ma première impression était : quel arrogant il fait ! Oui c'était ma première impression !aujourd'hui j'en ris, en me rappelant que ce trait de ta personnalité bien unique, n'est pas compréhensible pour le premier venu. C'est avec le temps que j'ai appris que tu n'étais pas orgueilleux comme je le pensais. La prochaine fois, rappelle moi de ne pas confondre charisme et arrogance.

Les jours qui ont suivi cette intervention, nous avions sympathisés Mhérienne, toi et moi. A cause de nos trajets similaires, nous nous étions retrouver à marcher ensemble. La première fois, c'était un midi, lorsque nous étions sortis plus tôt. Oh que j'étais fasciné par la conversation que nous avions eu cette toute première fois ! Je ne me rappelle pas ce que nous nous étions dit Aymhar, mais je sais que j'ai été surprise de découvrir que je pouvais autant parler avec un inconnu. J'avoue nous ne nous étions pas parlés chaque secondes du trajet, mais l'aise qui s'était installé est ce qui m'avait le plus marqué.

Très rapidement nous avons commencé à nous côtoyer. Les mois ont passés, et j'étais agréablement surprise par toutes les choses que nous avions expérimentés Mhérienne toi et moi. J'ai découvert des attraits atypiques de ta personnalité qui étaient tantôt passionnant, tantôt déconcertant.

Le trait le plus assomant Aymhar, est que tu me semblais désintéressé. Tu n'étais pas venu avec cette ambiguïté caractéristique de tous les autres. Tu n'étais pas venu avec cette envie de vouloir impressionner ou séduire. Tu étais venu avec toi même, naturel, amical à ta façon. C'est à partir de ce moment que je t'ai considéré comme un potentiel ami, puis quelques mois plus tard comme un réel ami.

Lorsque j'ai su -assez rapidement- que tu aimais lire et écrire, alors je n'ai plus eu de doute : tu étais l'ami parfait. Mdr. Tu sais mon amour pour la littérature immense. J'étais ravie que l'on partage ça aussi, parceque la vison d'une fille et d'un garçon peut être complètement différente sur un même sujet, ou un même livre. Et j'aimais le débat, le choc entre les différences. Entre nos différences d'opinions.

Ta maturité rendait les conversations intéressantes. Tu étais posé, presque jamais dans l'extrême, et j'admirai ça de toi.

Ta polyvalence entre science et littérature -ça peut paraître tout bête- mais j'espère que tu ne la perdra jamais. Pendant tous ces mois, ces quelques années, je t'ai toujours réservé une place spécialement amicale en moi parceque tu t'es majoritairement comporté comme tel. Je ne nie pas nos peu nombreuses disputes, mais ça fait partie de l'amitié je présume.

Je savais que tu m'avais toujours considéré comme une amie au fil du temps. Alors quand tu m'as avoué tes sentiments, j'ai pris un coup de massu sur la boîte crânienne. J'avais remarqué un très léger changement de comportement. Quelques petits pics et gestes qui avaient changés ou s'étaient installés, mais comment aurais-je pu deviner la portée de ces changements ? L'amour n'est pas une émotion légère. Elle se développe et se construit avec le temps et peut-être est-ce pour cela que j'ai eu plus de facilité à croire en tes sentiments. Parceque tu ne t'étais pas présenté avec dès le début, parceque tu les avaient sûrement développé. Mon erreur a été de ne rien voir venir et d'avoir pu pensé à tout le monde sauf à toi. Tu m'avais habitué à un climat d'amitié. Comment aurais-je subitement pu accepter de le changer en amour ?

Et surtout comment accepter un cadeau quand on pense ne pas en être digne ? Tu sais à peu près l'estime que je porte à moi même, as-tu vraiment pensé que je pourrais accepter ? Oublions mon estime de soi endommagée, tu savais déjà mon avis sur les relations amoureuses, en plus si jeunes. Qu'attendais-tu de moi si ce n'est que je me brise de culpabilité en te disant non ?

Ce jour là, j'ai vu un sentiment en toi qui m'a effrayé. J'ai eu peur de ne jamais me défaire de la peine que je t'infligeais. Arrives-tu à croire que je suis sincèrement désolée ? Une fois encore, j'ai pleuré d'avoir été si injuste...

J'ai toujours eu la certitude de ne te voir que comme un ami, jusqu'à recement, il y a quelques mois. Laisse moi te dire que ton attitude après déclaration m'as profondément troublé. Qui pouvait croire qu'après un rejet entre deux personnes, elles deviendraient encore plus proches ? Etais-ce un plan que tu avais parfaitement élaboré pour me faire succomber ? Si oui j'aurais du m'en douter. Cette intelligence ne servaient pas pour que l'école, je suppose. J'ai été sous le charme de ton respect, de ton contrôle. Sous le charme de ton sens de l'amitié. Peut-être avait tu convenu secrètement de me conquérir, sans mon avis.

Aymhar,

Aujourd'hui j'ai fait un rêve où tu étais dedans. Ceux qui s'incrustent dans mes rêves sont tellement peu nombreux. Alors je suppose que ça doit vouloir dire quelque chose. Quelquechose comme : je t'aime énormément au point où tu apparaît en moi.

Le long de mon parcours j'ai observé différentes choses, différentes personnes qui ont bien voulu m'affectionner. En un j'ai retrouvé la sécurité, en un autre la gaité, un autre encore là complicité, avec un autre une ouverture de soi, et l'attention pour un encore, mais je me surprend à vouloir penser -et peut être est ce vrai- que tu as un temps soit peu réunis toutes ses qualités. Je me demande vaguement comment tu as fait. Ça doit être un secret.

Du haut de mes jeunes années je vivais banalement, essayant de me faire des amis, et puis un jour, juste comme ca, tu m'as aimé. D'ailleurs penses tu qu'on puisse aimer à un moment précis ? Un jour en particulier ? Je crois que je t'aurai répondu oui; mais je ne pourrais pas te le démontrer  parceque l'amour se construit au fil du temps, des regards, des attentions, des sourires, au fil de l'âme. Alors, quand se rend t-on compte que l'on aime ? Toi, si tu m'as vraiment aimé, quand t'en ais-tu rendu compte ?

Peut-être au moment on l'on se l'avoue. Pourtant on peut bien aimer avant de vraiment se l'avouer... j'aurais adoré débattre de ça avec toi en personne... bref... ce que je sais, et la chose la plus importante d'ailleurs, est que tu m'as aimé, lors d'une période aussi belle qu'insoupçonnée. Je crois que j'ai été bête de ne pas m'en être rendu compte.

J'ai adoré lire les états de ton âme à travers tes poèmes et tes écrits. J'ai adoré découvrir ta personnalité quelques fois digne d'un labyrinthe. J'ai adoré partager les fruits de nos lectures. J'ai simplement adoré notre amitié, Aymhar. Et pour toutes les secousses que j'ai causé à ton cœur, toutes les fissures que j'ai marqué progressivement. Pour toute la langueur que j'ai asséné à tes espoirs et attentes. Pour tout, je te demande pardon.

Assure-toi de ne jamais me laisser te rendre triste. Assure toi, où tu iras, d'être épanouie. Et continue de lire, et d'écrire parceque -tout comme une fille- un garçon qui lit et écrit, c'est simplement artistique.

J'espère que tu me pardonneras. Prends soin de toi.

Affectueusement Almyne

A tous ceux qui, un jour, m'ont aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant