Au printemps de cette année aux horizons truculentes, j'avais déjà tout planifié de mes journées. La rentrée venait à peine de se faire et cela faisait tout juste une semaine que nous avions repris les cours. J'en étais folle de joie.
J'aimais les cours, le cadre de l'école, et la compagnie qui chaque fois était mienne. Oui, j'avais une bande d'amis dont je n'étais pas moins fière. Une bande aux allures atypiques, comme on en voit que... dans les mangas. Il y'avait Mhérienne, Jonh-Edit, Aymhar et moi. Assez petite, hein ? Mais cette troupe, je la chérissais énormément. Même malgré son excès d'élans, et sa vivacité déplacée. Je nous voyais comme un magnifique bouquet, dont chacun variait le mélange par son grain de folie. Je crois que c'est cette folie qui m'assomait le plus.
Malgré le stress de cette nouvelle année, j'étais heureuse de la commencer avec eux, une nouvelle fois. Après tout ce n'était pas une classe comme les autres, il y avait l'examen final de l'année. Dans cette école cet examen était organisé à chaque trois niveaux passés, et le nôtre était le dernier de notre cycle. Étant éternellement paranoïaque de nature, j'avais un stress énorme à gérer et c'est bien pour cette raison que l'année s'annonçait rude pour moi. Malgré mes bonnes notes habituelles, il fallait que je surélève le niveau, j'avais intérêt si je ne voulais pas me laisser écraser par les cerveaux humains qui me servaient d'amis.
J'étais assez contente de ma classe : de vieux visages que je connaissais d'Adam ou d'Eve; ou d'anciens copinages d'années antérieures. Une classe assez dynamique pour le moment, même si nous n'étions pas encore au complet.
Les cours du soir avaient déjà pris place dans notre emploi du temps hebdomadaire et nous en sortions justement à peine. Il était 17: 07.
— La relation était beaucoup trop longue, je pense qu'on aurait pu d'abord l'amoindrir en utulisant les termes élémentaires. Dis-je causant à propos du cours qu'on venait de finir.
— Ouais notre bonne vieille méthode aurait pu marcher sur ce coup là. Intervient Aymhar.
— Oula ta fausse méthode des caractères inversés ? Heureusement que je ne suis pas arrivé à ce point. Lance Mhérienne.
— N'importequoi !
— Bon les gars je veux pas casser votre délire mais l'année là, je ne la sens pas, j'ai dormi toute la fin du cours. Annonce Jonh en baillant comme un lion affamé.
— Parle pour toi frangin, nous ne sommes pas malades comme toi; le syndrome chronique du sommeil c'est pour toi. S'amuse Aymhar.
— C'est pas ma faute si il est ennuyant le prof. Et le gars n'a même pas respecter la prise de contact. Il s'est cru une année en arrière oubien ! Commence t- il a bouder toujours en baillant.
Cet individu que voilà a toujours été un éternel dormeur, toujours dans les même matière, du moins l'année passée. Cet air sauvé qu'il prend après ses cours a chaque fois le mérite de me forcer un sourire de moquerie. Jonh-Edit est un vrai comédien, juste pour info.
Je me détache un peu pour chercher quelque chose dans mon sac, mais une silhouette que je vois s'approcher m'intrigue. Je ne sais pas si j'abuse ou si c'est réel.
— Wylliam ?
— Almyne ! Il me jette un regard de deux secondes et me prend dans ses bras. Je devine alors que c'est forcément lui.
— Wyll ! Je suis trop contente de te voir ! Ça fait un bail, tu étais mort ou quoi ?!
Il éclate et répond quand même.
— J'étais mort jusqu'à maintenant effectivement.
Je rigole à sa blague, si c'en est une. Cela faisait vraiment longtemps que l'on ne s'était pas vu. Son visage m'a rappelé de beaux souvenirs.
Wylliam, c'est mon ami d'enfance, mon camarade d'enfance. En fait c'est toute mon enfance. Depuis les bacs à sable- figurément parlant. Depuis la fin de primaire jusqu'au collège.
Nous avions gardé quelques contacts, mais ça faisait 6 mois que nous ne nous étions pas vu et bien plus longtemps que nous n'avions pas correspondu. Je pense que c'était à cause des siennes de son téléphone. En y repensant, ce n'est pas si long 6 mois, mais assez pour nous je suppose.
— Cette fois j'ai réglé le problème de mon téléphone, plus d'excuses ! Rigole t- il.
— Eh ben t'a intérêt très cher, ça ne se fait pas de disparaître comme ça. Lui reproche-je.
Je lui donne mon numéro et on se sépare à deux pas de plus.
— Tu ne nous a même pas présenté le frangin, boude John.
Et je me rend compte à l'instant que c'est vraiment un éternel boudeur lui.
— On aura tout le temps t'inquiète, nous sommes dans la même ville nan !
— Ouais c'est ça. Bon demain qui m'assure ? Je sens que j'aurais une faim de loup. Mhérienne tu ne me dois pas quelque chose, par le plus grand des hasards ?? Tente toujours Jonh.
Pour toute réponse elle éclate de rire choquée, quoique pas tant que ça.
— Dans tes rêves Édit ! Et puis depuis quand c'est la femme qui assure l'homme ? Vous n'avez même plus honte de nos jours.
— Et tu la mets où l'égalité des genres ? Ce n'est pas là que quand ça vous arrange mesdames.
— Ce n'est pas une raison pour vous détourner des devoirs de galanterie, franchement.
— Aymhar un peu de soutien c'est pas de refus. Plaide Jonh.
— Philosophiquement parlant vous avez tout deux raisons car la vérité, en vrai, n'existe pas ...
A ses mots, nous lançons à l'unisson un regard dépassé à Aymhar. Il aime bien sortir du contexte de la sorte. Et détrompez- vous, il ne changera jamais.
— Mieux on laisse Socrate réfléchir en paix les gars. Annonce Jonh en devançant la troupe. C'était justement là où on se séparait.
— Bon à plus, rentrez bien les enfants. Arbore Mhérienne en s'éloignant.
— Je dois vraiment rester avec Socrate ? Fis-je mine de pleurnicher .
— C'est ton triste sort pour cette journée petite. Tu t'en sortiras. Me répond t-elle toute détendue.
Nous nous séparons et comme à mon habitude, je fis pratiquement le reste de la route avec Aymhar.
— Dis, tu me dois un roman non ? Dis-je.
— Ah oui mais bof, je suis pas sûr que tu aimeras.
— C'est à moi d'en juger heuuuu, et puis pourquoi tu dis ça ?
— Ça va te faire pleurer.
— Roh, si ce n'est que ça.
Aymhar c'était mon fournisseur. Ma personne sûre. J'avais pratiquement lu tous les romans qu'il possédait, et lui les miens.
— Miss, qu'est ce que tu penses du suicide ?
— Le suicide ? Bizarre comme question. C'est la chose à ne jamais faire lorsqu'on est au plus bas, c'est même une question de fierté pour moi.
— Je vois.
— J'espère que tu n'y pense pas.
— C'est pas comme si j'avais le choix. Avec toi j'ai pas intérêt. Ricane t-il.
— Bien ! J'aime quand on se comprend.
J'espérais secrètement qu'il dise vrai. En analysant ses traits, je l'espérais vraiment. Parce qu'il était comme ça Aymhar. Imprévisible, et effrayant...

VOUS LISEZ
A tous ceux qui, un jour, m'ont aimé
Cerita PendekUn chagrin d'amour. C'est tuant, poignant, profond. Lorsqu'on expérimente un amour non partagé alors la terre tremble, et le vice du désespoir s'installe. Offrir la clé de son coeur, joliment emballé, à une personne et la voir nous la redonner genti...