Pensée 3 : Lyan 🌺

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Il y a mille sentiments qui me traversent en repensant à nos débuts, Lyan. Des sentiments très contradictoires, partagés entre la nostalgie et ce que je ne regrette absolument pas de toi.

Tes paroles et ton attitude m'ont certaines fois blessé, et je m'en rappelle encore, bien que vaguement. Ce soir cependant je ne ressaserai aucune d'elles. Ce soir, comme il y a beaucoup d'autre soirs, je suis en tort, l'unique fautive. Peut-être auras-tu du mal à croire que je suis désolée ou " étais " sincèrement désolée de mon rejet, il y a deux ans.

Arrive tu à y croire ? A croire que pendant des jours j'ai remis en question ma capacité à être bienveillante et humaine, après que tu m'es avoué à quel point tu m'"aimais" ? A croire que lorsque ta voix convaincante traversait mon ouïe, mon coeur était au bord des larmes ?

Ce jour-là nous étions en vacances, tu m'avais appelé comme nous en avions l'habitude. Je n'étais pas très habituée à de tels contacts auparavant, mais au fil du temps tu avais su me convaincre. Ce n'était que des appels après tout. Mais celui-ci tu me l'avais particulièrement dedié. Je me rappelle avant ça qu'après ta déclaration, j'avais limité mes contacts avec toi. Plus de fréquents appels, seulement des conversations froides. Je t'avais dit que tu trouverais mieux que moi. Mais cette fois là, tu m'avais demandé de prendre cet appel, tu as insisté, alors j'ai cédé.

Tu m'as renouvellé tes sentiments, m'as assuré que tu avais tout tenté pour m'oublier, même ce que je t'avais recommandé : Sport, écriture, télévision, études. Rien n'avait marché. Tu m'avais demandé de te laisser une chance, et moi, j'avais mal. Surtout lorsque tu m'affirmais nous projetter ensemble. Lorsque tu m'affirmais être ton premier amour.

Lyan, le première amour ! Le premier amour est tellement précieux. Le premier vrai amour pèse tellement sur la balance du cœur que lorsqu'il nous échappe, il brise tout. J'avais mal d'avoir brisé quelque chose que je savais être précieux, au moins théoriquement. Après cet appel, mon intérieur a déprimé. C'était la première fois que je brisais officiellement un cœur, j'ai eu du mépris pour le rôle que j'ai joué, et il m'a transpercé.

Je me souviens avant ça, et même après lorsque tu as sourdement contunié de me conquérir, des moments passés assaisonnés de rire. D'une chanson en particulier que tu m'avais envoyé, et que j'ai encore. Je me souviens des débats sur lesquels nous nous éternisions. Des poèmes. Je me souviens des poèmes rhythmés, que tu m'envoyais et dont tu me proclamais muse. Je t'en aurais cité des extraits mais je pense que l'impact que ces mots ont eu sont plus important que les mots en eux même. Ces mots là m'ont rendu plus importante que je ne l'étais. Ces mots là, ont achevés ma culpabilité. En y repensant j'ai du mal à y croire.

Comment va ta sœur ? Je me rappelle que la dernière fois que nous avions vraiment parlé d'elle, elle était souffrante. Tu m'as dit qu'elle allait mieux mais, comment va t-elle ? Est-elle toujours aussi taquine et enjouée ? Penses-tu qu'elle serait capable, comme auparavant, de nous proclamer tourtereaux si elle nous "surprennait" là maintenant en appel ? Aurait-elle le courage de m'adresser encore la parole, maintenant ?

J'espère qu'elle va bien. Qu'elle prépare parfaitement son examen, et qu'elle réussira. Dis lui que je ne lui souhaite pas d'être un jour à ma place, là maintenant. Ce genre de culpabilité est l'un des sentiments qu'on ne devrait jamais ressentir, pas dans ces conditions.

Au delà de nos disputes presque constante, même à l'époque, je retiens d'assez bons souvenirs crois moi. Et toi ? Quels sont les sentiments qui te traversent lorsque tu entends "Almyne". Est-ce de la colère ? De la tristesse ? De l'indifférence ? Je te souhaite le dernier. Même si tous ces sentiments symboliseraient un certain échec pour moi, je te souhaite quand même le dernier, pour ton bien, et je sais que j'aurais sûrement raison dans quelques mois où mon visage et mes nouvelles ne t'éfleureront plus. Lorsque nous prendrons des routes séparées.

Aujourd'hui nous sommes qulques peu en bons termes, mais je n'ai jamais eu l'occasion de te dire que j'étais désolée. Pour cet instant où je me suis senti horriblement cruelle devant ta douleur, je suis désolée. Désolée d'avoir ne serait-ce que pendant un temps– ou une année, qu'en sais-je– généré en toi ces sentiments amoureux, puis chagrins. Je me souviendrais sûrement toujours de la spontanéité de nos appels, du sans prise de tête qu'ils généraient, de la soudaine "liberté" que tu m'intimais de ressentir. Ainsi, j'ai pu mieux m'ouvrir, être plus laxiste envers  la vie. Je te le dois peut être.

Quand tu recevras cette lettre, avant de la brûler, ou de la jetter, j'espère que tu retiendras le mot le plus important de celle-ci. Désolée.

Cordialement Almyne

A tous ceux qui, un jour, m'ont aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant