Wylliam, Wyll, comment vas-tu ?
Je vais commencé par cette question, parce que la réponse m'intéresse vraiment. Je ne sais plus trop quoi penser. En te voyant, si souriant, presque naturel dans les couloirs du lycée, dans nos conversations, je suis un peu perdue. Peut-être vas-tu vraiment mal ces derniers temps. Si c'est le cas tu dois être un bon acteur alors.J'ai un peu honte de vouloir ressasser le passé ainsi. Mais il le faut bien, je suppose. Avant d'en arriver aux parties les plus domages, je te demande de te souvenir de notre complicité, à toi, Mireille, et moi. Les yeux fermés ou ouverts, en repensant à mes années de collèges, ce sont vos têtes que principalement je vois. Mes années avec vous ont certainement été les plus spontanées, innocentes, amusantes, et folles. Je me revois encore courir dans la cour à vos trousses, à utiliser des pouvoirs et capacités imaginaires. Je me revois petite et heureuse. J'en ris peut-être aujourd'hui, mais l'urgence de nos "missions" n'était pas qu'un jeu pour moi. C'était aussi une histoire que je construisais avec vous. C'était des facultés, des pouvoirs que je m'attribuait pour paraître moins imparfaite, dans un monde imaginaire.
C'était les bons moments. Ceux où je ne soupçonnais encore pas de quelconques sentiments amoureux de ta part. D'ailleurs il me semble qu'à une époque tu avais un ami et vous aviez le même "crush". Jusque là tout allait bien. Mais il y a eu cette année. L'année où le temps que nous avons passés ensemble à biaiser ton cœur. T'as convaincu que tu étais amoureux de moi. Je me souviens de la lettre qu'en fin d'année tu m'avais remise. Oui, tu dois sûrement être choquée de l'apprendre mais je m'en souviens. A vrai dire je me doutais vaguement de son contenu, c'est la raison pour laquelle j'avais décidé de la lire une fois à la maison, loin de toi, pour cacher ma honte. Nous n'avions pas de contact à cette époque et c'était dans mon intérêt. J'avais toutes les vacances pour fuire la réponse.
Pardon. Je suis désolée d'avoir feint l'ignorance, la rentrée venue. Désolée d'avoir effacé ce que je n'appelais pas "sentiments" mais "égard passagé". D'ailleurs ça aurait bien pu l'être, mais je me suis rendu compte que non lorsque plus tard tu m'envoyais de plus clair signaux.
Cette lettre est encore dans ma chambre, nageant dans un de mes vieux cahier que je n'ouvrirais plus, et que je n'ais jamais ouvert après la première lecture. Oui elle existe encore ici dans ma chambre, mais je ne l'ouvrirai jamais. Je la préfère cachée, enfouie profondément pour qu'elle ne me rappelle pas ma lâcheté. Comment aurais-je pu te donner une réponse Wyll ? Comment aurais-je pu, quand au fond je savais (ou peut-être supposais) les sentiments de Mireille à ton égard ? Comment aurais-je pu te donner une réponse, quand j'étais persuadé que tu te trompais, que ça te passerai ?
Je me rappelle ces quelques fois où, l'après midi, assis sur l'un des couloirs du collège, tu me racontais ta situation familiale difficile, ton père, ta mère... j'essayais de te réconforter comme je pouvais, même m'ayant transmis ta peine. J'essayais de te faire oublier tes horribles soucis, par un sourire, par quelques mots dont je ne me rappelle même pas, par tout ce que je pouvais faire, et fort heureusement ça semblait marcher. Étais-ce ces petites attentions, ce semblant de gentillesse qui t'ont forcé à croire que j'étais une bonne personne ?
Désolée de te le dire Wyll, mais tu t'es trompé. Je ne suis pas une bonne personne. Je ne suis pas de celle dont on tombe amoureux. Pour en avoir la preuve regarde toi dans le miroir, et évalue les dégâts. Regarde à quel point j'ai été méchante en te volant ton éclat. Tu pourrais me répéter mille fois que tu vas bien, qu'il fallait que tu te libère de toute facon, comme tu la déjà fait, mais ça n'enlève en rien ma culpabilité.
J'ai vraiment su que tes sentiments étaient plus qu'une erreur de jeunesse lorsque tu me les a renouvellé très récemment, ou peut-être est-ce avant que je m'en suis rendu compte. Tu es sûrement celui qui m'as rendu le plus coupable. Étais-ce un hasard que tu rejoigne au dernier moment le même lycée que moi ? Soit. Mais sache que quand je l'ai réalisé, avant d'être heureuse que l'on soit de nouveau ensemble, j'ai eu peur de n'avoir pas fini mon rôle de briseuse de cœur. J'ai eu peur d'avoir encore du mal en réserve à te faire. Pourtant, tu étais si aimable, à me rappeller sans cesse que j'étais "la meilleure", à m'encourager, à m'aclammer. Tu avais plus de confiance en moi que je n'en avais en moi même.
Wyll, dans tes yeux, je me voyais parfaite, toujours tout, et le contraste avec ce que je pensais de moi était effrayant, fracassant. C'était ça le problème. J'avais mal pour toi, d'aimer une fille que tu ne connaissais peut-être pas. Tu avais une telle grande image de moi, que je me voyais mal te lâcher de haut avec la vraie moi. C'est aussi pour ça que j'ai longtemps hésité avant de pouvoir clairement te rejeter.
J'avais peur de devenir trop imparfaite à tes yeux, mais en même temps, il fallait que tu vois toutes mes imperfections, la piètre personne que j'étais. Et je t'ai montré cette facette, lorsque je t'ai dit non. Quand j'ai refusé ton amour. Quand je ne t'ai pas rendu le même amour que tu me portais sûrement à tort.
Je suis désolée, d'avoir fui pendant 6 ans pour finalement revenir et t'assomer en face. Même si je n'y croyais pas, ta persistance m'a montré que l'amour peut sûrement être réel même à 16 ans. Je regrette de t'avoir déçu. Quelque part néanmoins, très loin en moi, une part est quand même heureuse d'avoir peut-être brisée ton image de moi, parceque je peut être intelligente, regardable, amusante, gentille, mais je suis tout sauf une bonne personne.
Tu ne perds pas grand chose en ne m'ayant pas, mais je suis quand même désolée que ça aie été moi, et pas une autre. Chacun mérite son rôle. Moi, j'ai eu celui de la méchante. Toi, reste toujours celui du brillant et aimable garçon que tu es.
S'il te plaît, ne penses pas souvent à moi, tu ne le mérite pas. Profite plutôt de la vie, remet toi au dessin, lis, écrit, fais tout ce que tu veux mais je te souhaite de ne plus me laisser te blesser. Même en pensée.Mireille et moi ce n'est plus trop ça en ce moment. Je dois certainement être toxique en amitié. J'espère qu'elle sait que vous avez rendu mon enfance un peu plus meilleure, juste à vous deux. Tu es le seul que j'ai considéré comme un réel ami, au collège. Un vrai. Un ami et tu sais à quel point je valorise ce mot.
Merci pour tout les mots que tu as dépensé sur ma personne. Merci pour tous les sentiments que tu y a investis. Bien que je n'ai n'as pu te le rendre j'ose espérer que tu resteras toujours conscient de l'égard précieux que je te porte.
Affectueusement Almyne
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A tous ceux qui, un jour, m'ont aimé
Historia CortaUn chagrin d'amour. C'est tuant, poignant, profond. Lorsqu'on expérimente un amour non partagé alors la terre tremble, et le vice du désespoir s'installe. Offrir la clé de son coeur, joliment emballé, à une personne et la voir nous la redonner genti...